La critique de : Half Widow (★★★☆☆) #FCIT2019

vendredi 12 avril 2019
critique film toulouse fcit festival Half Widow Basé sur la situation réelle de plusieurs femmes au sein du Cachemire indien, Half Widow tente de mettre en avant le combat d’une femme dont le mari qui s’est fait arrêter un soir, a complètement disparu.

La narration du réalisateur Danish Renzu est assez classique : Neela épouse Khalid, qui accepte que son frère Zakir vive avec eux. Durant le conflit qui règne dans cette zone du pays, Khalid est arrêté par l’armée sans véritable raison et Neela doit subir son absence. Puisqu’il n’est jamais déclaré mort ou disparu, Neela devient alors une demi-veuve. L’histoire montre ensuite son cheminement qui doit surmonter le vide laissé par son aimé. Et ainsi de suite sur presque 12 ans de sa vie.

Evidemment, pour que le spectateur puisse comprendre davantage la douleur de Neela, le film démarre sur sa romance et Khalid est dévoilé comme un mari exemplaire, aimant, attentif. Un parfait époux pour cette jeune femme douce et bien élevée, prise en charge par sa tante depuis la mort de ses parents. Mir Sarwar, l'interprète de Khalid, est touchant dans ses quelques scènes.

La volonté du film est pleine de promesses.

Danish Renzu voulait raconter une histoire de « chez lui », une réalité terrible qui mérite d'être portée à l'écran. Pourtant, Half Widow n’a pas l’air authentique. La fiction a pris le dessus sur la réalité, et les acteurs ne réussissent pas à prendre possession de leurs personnages. Il y a des instants confus, ambigus parfois. On comprend que c’est inspiré de faits réels, mais l’image est lisse et manque d’une brutalité qui aurait mieux dépeint le drame que vivent ces femmes.

Cela dit, Half Widow se regarde sans aucune difficulté. Les vallées du Cachemire sont bien capturées et l’ambiance ainsi que la bande-son sont typiques du pays. Certains dialogues écrits par la poétesse Sunayana Kachroo donne une véritable profondeur à la traversée émotionnelle du personnage féminin, mais avec une histoire qui se déroule sur plusieurs années, une transformation physique des acteurs aurait été appréciée (et pertinente). Neela ainsi que son frère ne changent pas, comme si le temps n’avait aucun impact sur eux. Je ne sais pas si c'est voulu ou non, mais j'ai toujours trouvé très déstabilisant (et donc moins réaliste) ce genre de détails.

A la fin du visionnage, je me suis demandée si le documentaire n'aurait pas été plus pertinent comme forme pour une vraie rétrospective de ces femmes. Pour un sujet aussi sensible, j'ai trouvé Half Widow trop doux. J'aurais aimé voir plus de la peine de Neela, plus de son combat. Mais très simplement, la vie reprend son court et elle finit par trouver un moyen d'accepter le destin qui est le sien par elle-même.
LA NOTE: 2,5/5
★★★☆☆
mots par
Elodie Hamidovic
"A grandi avec le cinéma indien, mais ses parents viennent des pays de l'est. Cherchez l'erreur."
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