La critique de : Dear Zindagi (★★★☆☆)

dimanche 27 novembre 2016
critique film ffast festival paris Dear Zindagi Après l’énorme coup de cœur d’English Vingligh, il était évident que j’allais garder un œil sur la carrière de Gauri Shinde. C’est donc sans hésitation que j’ai réservé ma place pour Dear Zindagi, aujourd’hui en France grâce à Aanna Films et soutenu par notre partenaire du Collectif Bollyciné.

En plein milieu de l’univers même du cinéma, nous nous retrouvons plongés dans la vie de Kaira (Alia Bhatt) et de son travail en tant que directrice de la photographie. Si, à première vue, tout semble marcher pour elle, on comprend assez vite qu’elle n’en est qu’au début de sa carrière et qu’elle aspire à plus. Petit à petit, l’image de son monde un peu trop cool s’effrite. Ses relations avec les hommes sont désastreuses, celle avec ses parents n’est pas mieux et en fin de compte, il ne lui reste que ses amis. Malgré tout, on sent qu’elle ne parvient pas à leur parler réellement. Sautes d’humeur, difficulté à dormir la nuit, nervosité, Kaira est en train de se demander si le problème de tout ce qui lui tombe dessus, ce n’est pas tout simplement elle. Et c’est quand elle entend le Dr. Jehangir Khan s'exprimer lors d’une conférence qu’elle se dit qu'il peut peut-être être en mesure de l’aider à comprendre ce qui lui arrive. Commence alors un voyage vers une découverte de soi…

Parlons de ce qui fonctionne dans le film : le casting. Alia Batt est très juste dans son rôle et parvient à toucher le spectateur de la même manière que Shahrukh Khan, qui est absolument convainquant en voix de la raison. Le duo fonctionne et est franchement dynamique. Le reste du casting (les hommes qui jalonnent la vie affective de Kaira, ses amis, sa famille) sont trop limités. Ce qui n’empêche pas certains de jouer le jeu sans fausse note. Un petit coup de cœur pour Ira Dubey, qui aurait mérité plus de place dans la peau de Fatima. La réalisation, les emplacements (Goa, quand même…), les décors et les détails font le charme du film et sont extrêmement soignés. Il n’y a rien à dire, Dear Zindagi est très agréable à regarder.

Mais Dear Zindagi est focalisé sur Kaira et la devinette qu’elle représente. Et c’est tellement centrer sur elle que les autres personnages n’ont pas le temps d’exister. Lors de la première partie, il faut vraiment s’accrocher pour réussir à comprendre qui est qui par rapport à elle, mais surtout, pour y voir l’impact qu’ils ont chacun dans sa vie. Ce qui est dommage, c’est qu’ils paraissent inutiles et n’aident pas Kaira. Non, la seule façon qu’elle a de s’en sortir, c’est de voir un psychologue. Et le film semble tenir un véritable but uniquement lorsque le Dr. Jehangir Khan entre en jeu. Ce qui est dommage et en même temps assez intelligent. Comme si la réalisation désirait que l’on soit aussi paumé que l’était Kaira.

La dépression est une expérience plus courante qu’on ne le croit et le film donne l’impression de survoler le sujet sans jamais vraiment l'évoquer en profondeur. Il faut vraiment être attentif pour comprendre que Kaira en souffre, tant ce qui l’entoure nous parait normal et loin d’être désagréable. Certains moments sont un peu plat et il n’est pas impossible que vous soyez parfois en face de clichés du cinéma ou de séquences qui ne sont pas importantes pour l’avancée de l’histoire. Mais on ne s’ennuie jamais. Le rythme nous permet de regarder le métrage sans qu’on ait le temps de s’attarder sur ses défauts.

Pour moi, Dear Zindagi n’est pas un 'feel-good movie' malgré certains moments touchants. Il pousse à la réflexion, à se poser des questions.

Je ne suis pas ressortie de la salle avec l’envie de croquer la vie à pleines dents, mais juste celle de chercher si dans ma ville, il n’y avait pas un sosie du Dr. Jehangir Khan…
LA NOTE: 2,5/5
★★★☆☆
mots par
Elodie Hamidovic
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"A grandi avec le cinéma indien, mais ses parents viennent des pays de l'est. Cherchez l'erreur."