La critique de : Butterfly Dreams (★★☆☆☆) #PIC2017

lundi 30 janvier 2017
critique film Butterfly Dreams Butterfly Dreams, c’est un court-métrage de 23 minutes projeté dans le cadre du Paris Images Cinema - L'industrie du rêve, pendant l’Indian Night qui s’est tenue au cinéma Christine 21 à Paris.Chez Bolly&Co, nous y étions !

Voici donc ce que nous avons pensé de cette réalisation tamoule signée Venkat Krishnan…



1991. Sumi (Basheera Banu) a 9 ans. Elle est orpheline et doit subvenir seule à ses besoins, c’est pourquoi elle travaille dans une petite usine de textile. Lorsque Ravi (Ganapathy Murugesan), un homme instruit, arrive dans son village pour vendre la terre de son père, Sumi s’en saisit afin de réaliser son rêve : apprendre à lire et écrire et ainsi devenir médecin… Ce court-métrage illustre avec crudité et noirceur des aspirations d’une petite fille livrée à elle-même, qui vit et pense comme une adulte. Son unique rêve d’enfant, celui d’étudier, est mis en image avec un souci de réalisme poignant, avec une déshumanisation assez cruelle.

La petite Sumi ne pleure jamais. Je ne sais pas si c’est parce qu’elle ne le veut pas ou si c’est parce qu’elle ne s’autorise par à le faire. C’est en tout cas un aspect de sa personnalité qui m’a particulièrement troublé, tant j’ai eu le sentiment que le réalisateur a essayé de faire de Sumi une adulte en miniature. La force avec laquelle elle gère les épreuves de l’existence ainsi que les désillusions auxquelles elle est confrontée m’a d’abord impressionné, pour ensuite clairement m’interpeller. J’ignore si le jeu de la petite Basheera Banu ou la direction d’acteur de Venkat Krishnan qui en sont responsables, mais j’ai eu du mal à m’attacher à cette petite tant elle ne semble pas atteinte par les difficultés auxquelles elle fait face.

Pourtant, les films tamouls réalistes ont souvent tendance à tomber dans le mélodrame poussif, dans l’overdose de pathos avec une propension à tirer sur la corde tragique à fond.

Ici, on a l’impression que le cinéaste a voulu éviter d’entrer dans ce travers pour mettre en valeur un personnage féminin fort et courageux quelles qu’en soient les circonstances, tout en accablant son personnage de drames qui devraient générer en nous une profonde compassion. Sauf que la petite fille ne parvient pas à transmettre cette intention, ou à incarner ce que le réalisateur avait imaginé pour elle. Le métrage a reçu plusieurs distinctions lors de festivals internationaux. La photographie est minimaliste et s’inscrit dans le ton de l’œuvre. J’ai trouvé le métrage austère et même plombant dans son épilogue, même s’il n’est pas totalement dénué d’espoir. J’ai surtout eu l’impression que l’œuvre prônait un certain déterminisme social, selon lequel la petite Sumi ne pouvait pas se sortir de sa condition d’enfant illettrée.

J’ai largement préféré l’autre court-métrage diffusé ce soir-là, The Violin Player, dont l’image est beaucoup plus fine et étayée et dont le propos est, à mes yeux, bien plus optimiste. Mais que voulez-vous, j’aime les fins heureuses…
LA NOTE: 2/5
★★☆☆☆
mots par
Asmae Benmansour
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"Quand Nivin Pauly a dit mon prénom, je ne m'en souvenais même plus moi-même."