La critique de : Raees (★★★☆☆) #FCIT2017

dimanche 23 avril 2017
critique film festival toulouse raees Nous le savons tous. L’une des principales raisons qui nous ont poussées à voir Raees se résume en un nom : Shahrukh Khan. L’acteur était parvenu à nous surprendre avec son double rôle dans Fan, puis dans la peau du Dr. Jehangir Khan, le psychiatre et coach de vie du film Dear Zindagi. Avec une filmographie comme la sienne, il est difficile de ne pas se répéter.

Pourtant, le King Khan parvient toujours à susciter notre curiosité et avec Raees, il semble abandonner son statut de gentil héros…



Raees commence bien. Dès les premières minutes, nous entrons dans la région du Gujarat et appréhendons l’ambiance générale qui va rythmer le film. Ce n’est pas une comédie romantique, ce n’est pas non plus un drame qui va vous briser le cœur. C’est un métrage d’action, centré sur la contrebande et la politique avec un semblant de comédie et de romance. Il y a même un petit parfum de réalisme qui ne fait pas de mal et qui ajoute de l’authenticité au métrage. Nous allons suivre, pendant plus de deux heures, l’évolution de Raees. Rien ne sera laissé de côté entre ses principes, ses objectifs et ses ambitions. De la même manière qu’on nous dévoilera ses erreurs, ses craintes et ses faiblesses.

Raees est méchant. Du moins, pas totalement. Tout ce qu’il entreprend n’est pas ‘mauvais’ à ses yeux, tant que cela ne fait pas de mal aux innocents. Pourtant – et vous allez vous en rendre compte – le milieu dans lequel il vit et ses relations, ne l’aideront pas être totalement juste et honnête. Le réalisateur semble vouloir à tout prix justifier les actes de cet homme pour lui ajouter un sens de la justice et une certaine bonté. On se demande si ce n’est pas parce que Shahrukh Khan en est l’acteur vedette et qu’il y a derrière un besoin de ne pas briser totalement son image de gendre idéal. Par chance, cela ne perturbe en rien l’histoire et ajoute même de la nuance à son personnage.

Raees a des défauts. Le personnage, comme le film. C’est surtout dans la seconde partie que les choses s’enchainent à une vitesse assez étrange. Un peu comme s’il manquait des parties, que quelqu’un avait coupé des scènes. D’un instant à un autre, les événements s’enchainent et il est possible qu’on se sente un peu perdu. Peut-être que le film a dû être raccourci. Mais dans tous les cas, on finit vite par passer outre ces détails.

Raees a un ennemi. Joué par Nawazuddin Siddiqui, le policier Manjmudar n’a qu’un objectif : arrêter les hors-la-loi. Quand son chemin croise celui de Raees, celui-ci n’a plus d’autre but que de l’arrêter. A se demander si Manjmudar a une vie en dehors de son travail tant il s’acharne ! Et c’est peut-être parce qu’on ne le voit pas autrement qu’on ne s’y attache pas malgré le jeu toujours impeccable de Nawazuddin. Les autres acteurs du film sont tous bons, mais également tous sous-employés pour laisser la première place à Shahrukh Khan. On regrette ainsi de ne pas avoir plus de scènes avec Mohammed Zeeshan Ayyub, qui est excellent.

Raees est un hommage au cinéma d’autrefois. Il y a souvent des références et des clins d’œil à ces masala où Amitabh Bachchan régnait en maitre. Mais le film n’arrive pas à créer son propre univers et sa propre marque. Il peine à nous captiver comme ces anciens métrages le faisaient autrefois. Son scénario un peu foireux nous empêche de tout apprécier vraiment, mais vous vous retrouverez tout de même à passer un bon moment. Décidément, on ne résiste pas à Shahrukh Khan
LA NOTE: 2,5/5
★★★☆☆
mots par
Elodie Hamidovic
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"A grandi avec le cinéma indien, mais ses parents viennent des pays de l'est. Cherchez l'erreur."