La critique de : Yeh Jawaani Hai Deewani (★★★★☆)

dimanche 24 septembre 2017
critique film yeh Jawaani Hai Deewani bollywood magazine
— Cet article a été publié dans le numéro 7 de Bolly&Co, page 140.

Deepika Padukone et Ranbir Kapoor démarrent leurs carrières respectives en 2007, dans Om Shanti Om pour l’une et Saawariya pour l’autre. Ils se rencontrent la même année sur le tournage de Bachna Ae Haseeno et entretiendront une idylle qui durera jusque 2009. Deepika expliquera aux médias que son compagnon lui aurait été infidèle à de nombreuses reprises, justifiant ainsi leur rupture. Ses commentaires acerbes sur son ex lors de son apparition dans le talk show Koffee With Karan créeront la polémique. On croyait donc que le torchon avait brûlé entre les deux acteurs de sorte qu’ils ne se parlent plus. Pourtant, Dharma Productions annonce que son prochain projet sera réalisé par Ayan Mukerji et comptera à son casting Ranbir Kapoor et... Deepika Padukone ! Une surprise agréable pour l’audience qui attend avec impatience ce film, en particulier pour constater si l’alchimie entre Ranbir et Deepika est toujours présente.

Yeh Jawaani Hai Deewani sort donc le 31 mai 2013 et remporte tous les suffrages ; critiques comme populaires. L’histoire n’a pourtant rien de bien original...



Naina Talwar (Deepika Padukone) est une étudiante en médecine sérieuse et disciplinée. Investie dans ses études, elle en oublie finalement de vivre pleinement sa jeunesse. Loin d’être épanouie, ses retrouvailles avec Aditi (Kalki Koechlin), ancienne camarade de classe rebelle et libérée, sonnent comme une prise de conscience : Naina veut vivre et être heureuse. C’est ainsi qu’elle rejoint Aditi pour un trek dans l’Himalaya, accompagnée des deux amis de la jeune femme : Avi (Aditya Roy Kapur) et Bunny (Ranbir Kapoor). Un voyage qui changera leurs vies, à tous...

Il s’agit d’une comédie romantique, tout ce qu’il y a de plus classique.

Un garçon dragueur et volubile tombe amoureux d’une fille traditionnelle et discrète, et inversement. Pourtant, quelque chose se dégage de Yeh Jawaani Hai Deewani, quelque chose de spécial. Effectivement, le film parle de la confrontation entre amour et ambition, entre rêves et réalité. Sur la question, on a déjà donné avec Abhimaan, Yes Boss et Kismat Konnection. Mais ici, la réflexion est plus poussée qu’un dilemme chimérique souvent fantasmé par le cinéma, indien ou d’ailleurs. Dans Yeh Jawaani Hai Deewani, l’amour peut être aussi pur et sincère que possible, il n’est pas entier et inconditionnel. Bunny n’est pas prêt à abandonner ses rêves de voyage et d’évasion pour la belle Naina, tandis que cette dernière se refuse à quitter sa famille et ses ambitions pour son amoureux.

Les personnages, dans leurs consciences et leurs réflexions, sont ancrés dans un réalisme certain, ils ont intégré que l’amour ne se résume pas à des déclarations. Le « Je t’aime » tant attendu ne signe en aucun cas le clap de fin, puisque cette expression a une suite logique pas forcément facile à assumer : l’engagement. Et si l’engagement n’est pas en adéquation avec une activité professionnelle, une conviction religieuse ou un mode de vie, tous les mots d’amour du monde ne peuvent sauver une relation de couple, bien moins édulcorée que semblent vouloir nous le faire avaler bon nombre de comédies sentimentales.

Ayan Mukerji a réalisé son premier film en 2009 : l’intimiste Wake Up Sid, déjà avec Ranbir Kapoor, qui donnait la réplique à la formidable Konkona Sen Sharma. Avec Yeh Jawaani Hai Deewani, il nous propose une œuvre plus commerciale, entrant dans les codes du cinéma hindi pur jus. Il a en effet saupoudré son œuvre de plans larges, de beaux paysages et de séquences chantées. Ce qui séduisait dans Wake Up Sid, c’était son humilité, le fait qu’il s’inscrive dans une proximité avec ses personnages et donc avec le spectateur. Yeh Jawaani Hai Deewani est dans une dimension complètement différente, bien plus grandiloquente que son prédécesseur. On sent la patte du producteur Karan Johar, qui a le goût de tout voir ‘larger than life’. Le problème, c’est que cette esthétique très pompeuse dénaturalise quelque peu le propos du film. Car comme nous le disions, ce film a quelque chose de spécial.

Chaque personnage a sa place, aucun n’est superflu, pas même l’écervelée de service Lara, campée par la jolie Evelyn Sharma ; qui n’existe cependant que pour susciter l’agacement et la jalousie de l’héroïne. Sa présence au casting possède ainsi une essence, autre que purement décorative. Mais le héros du film, c’est Bunny. Joué par Ranbir Kapoor, ce bourreau des cœurs cache derrière son surnom... Lire la suite ?

mots par
Asmae Benmansour-Ammour
« Quand Nivin Pauly a dit mon prénom, je ne m'en souvenais même plus moi-même. »
lui écrire un petit mot ?