La critique de : Hasee Toh Phasee (★★★★☆)

samedi 21 octobre 2017
critique film Hasee Toh Phasee bollywood magazine
— Cet article a été publié dans le numéro 8 de Bolly&Co, page 99.

Hasee Toh Phasee est une de ces romcom à avoir charmé l’audience indienne en 2014. Ce film est produit par Karan Johar (Kuch Kuch Hota Hai, La Famille Indienne), Vikas Bahl (Queen, Shaandaar), Vikramaditya Motwane (Udaan, Lootera) et Anurag Kashyap (Dev D, Gangs of Wasseypur). Avec une telle brochette de réalisateurs pour le financer, on peut s’attendre à un métrage solide avec Hasee Toh Phasee. Au casting, Parineeti Chopra signe son premier projet hors de la bannière Yash Raj et donne la réplique au poulain de Karan Johar : l’ancien mannequin Sidharth Malhotra. Après des débuts mitigés dans Student of The Year, l’acteur de 30 ans a tout à prouver avec ce film, en particulier face à l’une des actrices les plus populaires du moment.

Très honnêtement, je ne savais pas à quoi m’attendre avec ce film. Parineeti qui joue les effrontées, Sidharth en gamin lisse... Ça ne m’enchantait pas des masses ! Pourtant, il y a quand même de bonnes raisons d’espérer le meilleur : le cinéaste débutant Vinil Mathew est parvenu à convaincre parmi les plus éminents producteurs de Bollywood avec son projet écrit par Harshavardhan Kulkarni.

Mais, à propos d’histoire, de quoi peut bien parler Hasee Toh Phasee ?

En 2006, la jeune Meeta (Parineeti Chopra), doctorante en Ingénierie Chimique, s’enfuit de chez elle en plein mariage familial après avoir volé l’argent de son propre père. En quittant le foyer, elle tombe sur Nikhil (Sidharth Malhotra), invité au mariage. Sur un coup de tête, elle lui propose de l’accompagner dans sa course folle, mais il refuse. Sept ans plus tard, Nikhil est sur le point d’épouser Karishma (Adah Sharma). Elle est actrice alors que lui se cherche professionnellement. Il aimerait financer une affaire qui lui permettra de trouver grâce aux yeux de son beau-père (Manoj Joshi). Une semaine avant le mariage, Karishma demande à son fiancé de s’occuper d’une invitée toute particulière... sa petite sœur légèrement dérangée, Meeta !

J’adore les personnages délurés, empreints d’une folie et d’un dynamisme communicatifs. C’est tout bête, mais je m’identifie plus facilement à une Geet (Jab We Met) qu’à une Poonam (Vivah). Les héroïnes qui baissent les yeux en signe d’approbation, qui susurrent timidement leurs répliques et courbent L’échine au moindre affrontement, trop peu pour moi ! J’aime les protagonistes féminins forts, avec de la personnalité et de la vie. C’est probablement pour cela que j’ai toujours admiré Parineeti Chopra, qui s’illustre régulièrement dans ce registre. A travers ses rôles, elle incarne la femme dans son entièreté. En ce qui me concerne, les actrices comme Deepika ou Katrina me filent des boutons. Elles sont grandes, minces, belles, toujours tirées à quatre épingles...

Je suis beaucoup plus touchée par des personnalités plus naturelles et accessibles, comme Parineeti Chopra et Alia Bhatt. Parce qu’on a beau être des femmes, on n’a pas vocation à être glamour 24 heures sur 24 ! Parfois, on se lève le matin avec une sale tête ! On se ronge les ongles à sang quand on est stressées ! Certains jours, on ne se maquille pas et on se fiche pas mal de notre look ! Les Vraies femmes ne ressemblent pas à Deepika, Priyanka ou Aishwarya. Elles se rapprochent beaucoup plus de Parineeti, et en l’occurrence de Meeta.

Ce qui est formidable chez cette dernière, c’est qu’elle est simplement elle-même. J’ai été touchée par sa grande détresse, éloignée des siens par la honte. J’ai été saisie par sa personnalité électrique, ses TOCS et ses plans foireux. Elle est brillante mais ne tombe jamais dans le cliché de l’intellectuelle inhibée. C’est une femme comme il en existe peu au cinéma et pourtant tellement dans la vie ! Naturelle, vive mais aussi gauche et insouciante... J’ai aimé cette authenticité chez Meeta ; cette force aussi, qui fait cruellement défaut aux héroïnes taciturnes qui baissent timidement le regard... C’est pourtant le portrait de femmes décoratives, romantiques à l’extrême et plaintives qu’on nous vend dans de nombreux films de masse ! Mais l’œuvre de Vinil Mathew se démarque dans ce sens.

Car Hasee Toh Phasee tourne autour de Meeta, de son cheminement et de sa rencontre avec Nikhil.

Elle est audacieuse et insensée là où le jeune homme est bien plus passif et clairement dépassé par la situation. C’est cette opposition entre deux personnalités antithétiques qui se joue dans Hasee Toh Phasee. Nikhil tente tout d’abord d’opérer comme un pansement, qui étouffera la plaie pour éviter l’hémorragie. Il a pour mission d’éloigner Meeta du reste de la famille, avec laquelle elle est en froid. Mais il découvre rapidement une femme blessée par la situation... Lire la suite ?

mots par
Asmae Benmansour-Ammour
« Quand Nivin Pauly a dit mon prénom, je ne m'en souvenais même plus moi-même. »
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