La critique de : Bajirao Mastani (★★★★☆)
20 juillet 2018
J’ai aimé Bajirao Mastani. Il y a des choses qui m’ont déplu, certes. Mais présenter Bajirao Mastani comme un film moyen serait tout à fait excessif. Bajirao Mastani est réussi. Même très réussi. C’est sans doute le meilleur film de Sanjay Leela Bhansali auquel aient pris part les acteurs Ranveer Singh et Deepika Padukone, très prisés par le cinéaste (ils ont effectivement travaillé ensemble sur Goliyon Ki Raasleela – Ramleela en 2013 et sur Padmaavat en 2018). Si j’ai quelques remarques à faire sur le métrage, je ne peux que vous inviter à aller le voir. En particulier sur grand écran. Ceci dit, je me dois d’être honnête. Impossible pour moi d’occulter les aspérités de ce film pour ne vous en présenter que les atouts.
C’est probablement le personnage principal le moins étayé du film. On saisit difficilement son fonctionnement, si ce n’est qu’elle est soit excessivement romantique, soit un peu atteinte ! Mastani débarque dans la vie de Bajirao sur la base d’un quiproquo et s’y impose sans même demander son avis au principal intéressé. Douteux, n’est-ce pas ? J’ai eu du mal à m’attacher à Mastani, et donc à comprendre pourquoi Bajirao l’aimait tant.
C’est un problème récurrent dans le travail de Sanjay Leela Bhansali. J’ai toujours du mal à identifier le temps qui passe. Il faut dire que les héros ne vieillissent pas et sont toujours resplendissants. Difficile donc de croire que Kashibai soit la mère d’un adolescent de 15 ans quand elle a l’air de sortir elle-même d’une puberté récente ! Des indications toutes simples (une inscription avec l’année ou une citation classique telle que « 10 ans plus tard », par exemple) m’auraient permises de savoir qu’un certain nombre d’années s’écoule. C’est assez déstabilisant et de fait, cela a pu me faire perdre le fil du métrage et de son propos.
Ceci étant dit, Bajirao Mastani est pour moi incontournable. En particulier si vous aimez le travail de Sanjay Leela Bhansali. Et pour ceux dont la connaissance du cinéma indien se limite à Devdas, vous avez une raison de plus de voir Bajirao Mastani puisqu’il s’agit du même réalisateur. Je trouve d’ailleurs ce dernier plus étoffé visuellement que le film culte de 2002. Et oui, rien que ça ! Voilà donc 5 bonnes raisons de donner sa chance au métrage…
Pour avoir vu les trois films de l’acteur avec Bhansali (et pour être honnête, j’ai juste vu toute sa filmographie), je trouve que son jeu dans la peau de Bajirao est le plus saisissant. On voit ce chef d’état fier et triomphant sombrer dans la folie à mesure que la femme de sa vie est rejetée par les siens. Ranveer est subtil, moins fanfaron qu’à l’accoutumée. Dans Padmaavat, il mettait son grain de folie légendaire au service du personnage démoniaque de Khilji. Mais avec Bajirao, on le voit plus composé, moins éparpillé. J’ai eu le sentiment de retrouver le Ranveer subtil et précis de Lootera (drame dirigé par Vikramaditya Motwane, que je vous recommande vivement au passage). Et je peux vous dire qu’il m’avait manqué !
Il faut le dire, j’ai longtemps eu du mal à adhérer au jeu de cette actrice. En 2012, il s’est passé quelque chose avec Barfi. Comme si ma barrière d’aversion s’était soudainement brisée. Dans Bajirao Mastani, elle incarne la digne Kashibai, probablement le rôle le plus attachant du métrage. L’actrice est juste époustouflante. Je n’ai eu d’yeux que pour elle du début à la fin et je suis entrée en empathie avec ce personnage dès les premières minutes. Impossible de rester de marbre face au jeu ciselé de la comédienne. Pas étonnant qu’elle ait reçu le prix du meilleur Second Rôle aux Filmfare Awards ! C’était amplement mérité.
Oui, j’ai trouvé le personnage de Mastani assez creux. Mais ce personnage est superbement filmé par la caméra magique de Sanjay Leela Bhansali. Deepika Padukone est splendide à regarder. On dirait une princesse Disney ! Chaque plan est fait pour la sublimer. Même ensanglantée et au bout du rouleau, elle est plus belle que jamais !
Que dire, si ce n’est que l’album de Bajirao Mastani est brillant ! Si toutes les chansons sont belles, l’atout majeur ici reste les séquences dansées mémorables. De la tonitruante « Malhaari » (portée par la voix unique de Vishal Dadlani, que j’adore) à l’élégante « Pinga » (pour laquelle Priyanka Chopra et Deepika Padukone surprennent en exécutant un lavni exigeant), la musique est clairement l’un des points positifs à retenir de Bajirao Mastani.
Je ne parle pas de la réalisation, qui constitue un tout, un équilibre entre le travail visuel et celui d’écriture. Sur ce dernier point, Bhansali a quelques faiblesses qui se ressentent dans le film en question. Mais l’esthétique de Bajirao Mastani est vraiment à couper le souffle ! Les plans larges sont impressionnants et parfaitement maîtrisés. C’est sans doute la proposition la plus ambitieuse du cinéaste. A ce niveau-là, Padmaavat passerait presque pour une version bâclée de Bajirao Mastani ! Les décors sont saisissants, la lumière est formidablement utilisée pour mettre en relief la beauté de chaque scène. Chaque détail compte et est traité avec soin. Et que dire des costumes, si ce n’est qu’ils m’ont fait pâlir de jalousie ? L’équipe technique de Bhansali a une fois de plus fait un travail remarquable. Alors, imaginez découvrir cet univers si propre et étayé sur grand écran !
N’attendez-plus, le film bénéficiera d’une nouvelle sortie nationale dès le 25 juillet avec Esc Distribution ! Encore merci à eux de nous permettre de (re)découvrir ce film unique dans nos salles françaises.
Voici donc les limites du film selon moi…
Mastani
C’est probablement le personnage principal le moins étayé du film. On saisit difficilement son fonctionnement, si ce n’est qu’elle est soit excessivement romantique, soit un peu atteinte ! Mastani débarque dans la vie de Bajirao sur la base d’un quiproquo et s’y impose sans même demander son avis au principal intéressé. Douteux, n’est-ce pas ? J’ai eu du mal à m’attacher à Mastani, et donc à comprendre pourquoi Bajirao l’aimait tant.
Les repères spatio-temporels.
C’est un problème récurrent dans le travail de Sanjay Leela Bhansali. J’ai toujours du mal à identifier le temps qui passe. Il faut dire que les héros ne vieillissent pas et sont toujours resplendissants. Difficile donc de croire que Kashibai soit la mère d’un adolescent de 15 ans quand elle a l’air de sortir elle-même d’une puberté récente ! Des indications toutes simples (une inscription avec l’année ou une citation classique telle que « 10 ans plus tard », par exemple) m’auraient permises de savoir qu’un certain nombre d’années s’écoule. C’est assez déstabilisant et de fait, cela a pu me faire perdre le fil du métrage et de son propos.
Ceci étant dit, Bajirao Mastani est pour moi incontournable. En particulier si vous aimez le travail de Sanjay Leela Bhansali. Et pour ceux dont la connaissance du cinéma indien se limite à Devdas, vous avez une raison de plus de voir Bajirao Mastani puisqu’il s’agit du même réalisateur. Je trouve d’ailleurs ce dernier plus étoffé visuellement que le film culte de 2002. Et oui, rien que ça ! Voilà donc 5 bonnes raisons de donner sa chance au métrage…
1. La prestation de Ranveer Singh.
Pour avoir vu les trois films de l’acteur avec Bhansali (et pour être honnête, j’ai juste vu toute sa filmographie), je trouve que son jeu dans la peau de Bajirao est le plus saisissant. On voit ce chef d’état fier et triomphant sombrer dans la folie à mesure que la femme de sa vie est rejetée par les siens. Ranveer est subtil, moins fanfaron qu’à l’accoutumée. Dans Padmaavat, il mettait son grain de folie légendaire au service du personnage démoniaque de Khilji. Mais avec Bajirao, on le voit plus composé, moins éparpillé. J’ai eu le sentiment de retrouver le Ranveer subtil et précis de Lootera (drame dirigé par Vikramaditya Motwane, que je vous recommande vivement au passage). Et je peux vous dire qu’il m’avait manqué !
2. Incroyable Priyanka Chopra.
Il faut le dire, j’ai longtemps eu du mal à adhérer au jeu de cette actrice. En 2012, il s’est passé quelque chose avec Barfi. Comme si ma barrière d’aversion s’était soudainement brisée. Dans Bajirao Mastani, elle incarne la digne Kashibai, probablement le rôle le plus attachant du métrage. L’actrice est juste époustouflante. Je n’ai eu d’yeux que pour elle du début à la fin et je suis entrée en empathie avec ce personnage dès les premières minutes. Impossible de rester de marbre face au jeu ciselé de la comédienne. Pas étonnant qu’elle ait reçu le prix du meilleur Second Rôle aux Filmfare Awards ! C’était amplement mérité.
3. Deepika Padukone magnifiée.
Oui, j’ai trouvé le personnage de Mastani assez creux. Mais ce personnage est superbement filmé par la caméra magique de Sanjay Leela Bhansali. Deepika Padukone est splendide à regarder. On dirait une princesse Disney ! Chaque plan est fait pour la sublimer. Même ensanglantée et au bout du rouleau, elle est plus belle que jamais !
4. La bande-originale.
Que dire, si ce n’est que l’album de Bajirao Mastani est brillant ! Si toutes les chansons sont belles, l’atout majeur ici reste les séquences dansées mémorables. De la tonitruante « Malhaari » (portée par la voix unique de Vishal Dadlani, que j’adore) à l’élégante « Pinga » (pour laquelle Priyanka Chopra et Deepika Padukone surprennent en exécutant un lavni exigeant), la musique est clairement l’un des points positifs à retenir de Bajirao Mastani.
5. L'image.
Je ne parle pas de la réalisation, qui constitue un tout, un équilibre entre le travail visuel et celui d’écriture. Sur ce dernier point, Bhansali a quelques faiblesses qui se ressentent dans le film en question. Mais l’esthétique de Bajirao Mastani est vraiment à couper le souffle ! Les plans larges sont impressionnants et parfaitement maîtrisés. C’est sans doute la proposition la plus ambitieuse du cinéaste. A ce niveau-là, Padmaavat passerait presque pour une version bâclée de Bajirao Mastani ! Les décors sont saisissants, la lumière est formidablement utilisée pour mettre en relief la beauté de chaque scène. Chaque détail compte et est traité avec soin. Et que dire des costumes, si ce n’est qu’ils m’ont fait pâlir de jalousie ? L’équipe technique de Bhansali a une fois de plus fait un travail remarquable. Alors, imaginez découvrir cet univers si propre et étayé sur grand écran !
N’attendez-plus, le film bénéficiera d’une nouvelle sortie nationale dès le 25 juillet avec Esc Distribution ! Encore merci à eux de nous permettre de (re)découvrir ce film unique dans nos salles françaises.
LA NOTE: 4/5
★★★★☆
★★★★☆