La critique de : The Doomed Generations (★★★★★)

jeudi 30 août 2018
critique court-métrage indien Ce court-métrage de Logan Boubady a déjà fait ses armes dans de multiples festivals. Mais c’est la première fois que le réalisateur donne l’occasion au grand public de le découvrir. Pour une durée limitée de 24h, toutefois. Impossible pour moi de passer à côté. Dès le premier visuel (celui d’une main de mariée peinte de henné ensanglantée), The Doomed Generations capte mon attention. Le projet est d’ailleurs soutenu pour Night ED Films, l’un de nos partenaires de longue date.

L’exercice du court-métrage est périlleux, à mon avis. Car il faut amener suffisamment d’éléments aux spectateurs pour lui permettre de s’attacher aux protagonistes qu’on nous présente tout en demeurant très concis sur la façon de le faire. The Doomed Generations dure à peine plus de 10 minutes. Et pourtant, j’ai été happée dès les premières secondes. L’image est remarquable de beauté et de sagacité. Chaque plan recouvre un sens d’une extrême puissance. La musique d’Alexis Maingaud est également un des atouts majeurs de cette œuvre. Elle prend la place qui lui convient et sublime le propos des séquences qu’elle accompagne. Tout est juste et pertinent. Rien n’est obscur ou superflu. En 10 minutes, Logan Boubady propose une œuvre en tous points captivante, à la fois au point techniquement qu’émotionnellement.

Le casting est également au point. Je connaissais Etienne Dubaille, le distributeur. Il fait partie des premières personnes « du métier » à avoir soutenu Bolly&Co. Mais j’ignorais alors qu’il était aussi excellent acteur. Son regard parle pour lui, et j’ai été saisie par son jeu feutré et intimiste, sans une once de maladresse. Sheila Herriot comme Julie Sandjivy-Garot constituent de très belles découvertes, et je demande à les retrouver dans d’autres projets. Enfin, la jeune Inaya Herriot est parvenue, sans prononcer le moindre mot, à apporter l’émotion nécessaire à LA scène qui m’a tirée les larmes. En plus d’avoir livré un métrage visuellement impeccable, Logan Boubady se révèle en directeur d’acteurs irréprochable.

Loin de moi l’idée d’être dans l’emphase ! Non, je ne vais pas survendre The Doomed Generations sous prétexte que, cocorico, il s’agisse d’une production franco-tamoule. On a là affaire à un vrai bijou. Une claque, comme dirait l’autre. J’avoue aussi que je suis ravie de constater que la diaspora indienne vivant en France s’est approprié le cinéma pour délivrer des films de cette qualité. D’ailleurs, surprise ! Juste avant The Doomed Generations, Logan Boubady nous tease son projet à venir : Sanjiv. Et je suis frustrée parce que je voulais en voir tellement plus ! Je ne peux que lui souhaiter le meilleur pour ce nouveau film, dont je suis sûre qu’il sera au moins aussi bon que The Doomed Generations. Alors Logan, je te dis merci de nous avoir généreusement offert de découvrir ton bébé.
LA NOTE: 5/5
★★★★★
mots par
Asmae Benmansour-Ammour
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"Quand Nivin Pauly a dit mon prénom, je ne m'en souvenais même plus moi-même."