2018 à Bollywood : L'heure du bilan a sonné...

Il est temps pour nous de revenir sur ce qui nous a marqué durant l'année Bollywood écoulée... Cette liste ne peut évidemment pas être exhaustive, et n'est que le reflet du ressenti de notre équipe. Alors, qu'est-ce qui a rythmé le cinéma hindi l'an passé ?

Deux sorties, deux métrages complètement différents. Il avait déjà réussi à revenir sur le devant de la scène en 2017, mais Ayushmann a vraiment fait sa place cette année avec ses deux métrages de l'an. Dans l'un (Badhaai Ho), il vient dénoncer le regard jugeant de la société indienne sur les grossesses tardives. Et dans l'autre (Andhadhun), il se révèle au service d'un registre qui lui est alors inédit : la comédie noire. On adore et on en redemande !

Révélée dans Dangal en 2016, Sanya Malhotra a livré une année 2018 prometteuse ! On la retrouvait face à Ayushmann Khurrana dans le singulier Badhaai Ho, puis dans un rôle rugueux sous la direction de Vishal Bhardwaj avec Pataakha. Dans les deux cas, la jeune femme surprend par la maturité de son jeu et par la pertinence de ses choix artistiques. De quoi espérer le meilleur pour l'avenir...

On l'adore depuis ses débuts en 2015 dans Masaan. Mais c'est clairement cette année que le grand public a pris conscience de son incroyable talent. Déjà dans la comédie romantique L'amour au mètre carré où il déploie son charisme magnétique, puis dans le biopic Sanju où c'est son second rôle qui a marqué les esprits. Enfin, il retrouvait Anurag Kashyap dans un rôle délirant au service de l'intriguant Manmarziyaan, prouvant qu'aucun registre ne l'arrête. Il était temps !

Pourtant irréprochable depuis ses débuts en 2008, Anushka Sharma n'a pas su convaincre cette année. Pari, son film d'horreur, est passé relativement inaperçu et n'a pas réellement mis en exergue son jeu d'actrice. Et dans Sui Dhaaga, la jeune femme n'était tout simplement pas à sa place, en particulier face à un Varun Dhawan bien plus juste. Et que dire de son jeu mécanique dans Zero... Dans la peau d'une femme atteinte de paralysie cérébrale, on ne peut s'empêcher de la comparer à Kalki Koechlin, qui tenait de façon magistrale un rôle similaire dans Margarita With A Straw. Autant dire qu'à côté, Anushka est loin du compte...

Le miracle est arrivé ! J'étais pourtant prête à jeter l'éponge en 2017 après l'année catastrophique qu'il nous avait livré. Le film October était en somme le dernier espoir. Et bien pari réussi, puisque l'acteur y est saisissant. Il confirme l'essai dans un autre registre avec Sui Dhaaga, dans lequel l'acteur exploite sa fibre sensible. Un bonheur !

Certes, on n'a eu droit qu'à un seul film de cette actrice, mais quel film ! Dans Hichki, Rani Mukerji nous montrait qu'elle n'avait rien perdu de son aura unique ni de son talent d'actrice avec cette comédie dramatique aussi optimiste que touchante. Et si Hichki n'est pas un film original, il n'en demeure pas moins terriblement efficace, en grande partie grâce à sa merveilleuse actrice principale !

On peut faire ce constat depuis quelques années déjà, mais Akshay Kumar est formidable ! Chaque sortie est synonyme de surprise, d'audace et de prise de risque. D'abord en campant un homme ayant créé des serviettes hygiéniques pour les femmes pauvres dans PadMan, puis en incarnant un entraîneur de hockey qui monte la première équipe Indienne juste après l'indépendance dans Gold. Et on sait que d'autres métrages fabuleux suivront en 2019. Y'a pas à dire, le roi de Bollywood, c'est lui !

Quelle pub excessive autour d'elle ! Certes, Janhvi est belle à tomber. Mais de là à nous la présenter comme la révélation de l'année, il y a un monde, non ? Le jeu de Janhvi était correct dans Dhadak et s'appuyait plutôt sur sa très belle complicité avec son partenaire, Ishaan Khatter, dont je vous parlerai juste après. Mais vu son statut dans l’industrie (et le goût d'un certain Karan Johar pour le népotisme), on risque de revoir cette petite dans nombre de projets à l'avenir. Dans l'intervalle, on l'invite à poursuivre ses efforts et à ne pas se satisfaire de sa place privilégiée. Si elle s'en donne les moyens, elle peut devenir une bonne actrice. Mais avant ça, il va falloir qu'elle travaille !

On craignait un énième enfant de la balle dépourvu de talent, mais non ! Ishaan a d'abord ébloui le public (et moi-même) en faisant ses débuts dans un projet inattendu et ambitieux : Beyond The Clouds, pour lequel il était dirigé par le grand Majid Majidi, cinéaste iranien de renom. Karan Johar a d'ailleurs flairé le bon filon puisqu'il produit le film suivant du jeune homme : Dhadak, dans lequel il prend tout l'espace ! Comédien prometteur, formidable danseur et très beau garçon, Ishaan a donc tous les atouts pour devenir un grand. On a hâte de voir la suite !

Pendant que son petit frère Ishaan fait l'unanimité, on n'a pas trop compris l'année de Shahid. Impeccable dans l'inégal Padmaavat, il déçoit dans le passable Batti Gul Meter Chalu, qui ne lui permet pas de se démarquer. Frustrant quand on sait de quoi Shahid est capable, de Kaminey à Udta Punjab, en passant par Haider. Loin d'être mauvais, le comédien doit cependant revenir à des films plus puissants et uniques. On croit en lui !
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Race 3, Baaghi 2, Aiyaary, Welcome To New York, Fanney Khan, Loveyatri, Ishqeria, Yamla Pagla Deewana - Phir Se, Happy Phirr Bhaag Jayegi, Raid, Batti Gul Meter Chalu, Thugs Of Hindostan, Zero, Simmba...
Une année qui s'inscrit quelque peu dans la continuité de la précédente : des grosses productions qui ne répondent pas aux expectatives (Raazi, Thugs of Hindostan), voire résultent en véritables daubes (Race 3). La faute aussi à une communication qui survend certains projets (Sanju, Padmaavat) au point d'en occulter d'autres (Love Sonia, Mulk, Mukkabaaz). Cela dit, des petits films travaillés et réussis sont parvenus à se faire une vraie place au box-office (Stree, Badhaai Ho).