La critique de : Moothon (★★★★☆) #FFAST2020
29 janvier 2020
A l’occasion de la cérémonie d’ouverture du Festival du Film d’Asie du Sud de Paris, j’ai eu l’immense privilège de découvrir le dernier film en date de l’un de mes acteurs préférés : Nivin Pauly. Intitulé Moothon, le métrage signe sa première collaboration avec la réalisatrice Geetu Mohandas, auréolée de succès en 2014 avec son précédent film Liar’s Dice.
L’acteur révélé par ses rôles romantiques dans Thattathin Marayathu et Premam opère une surprenante transformation pour incarner Akbar, le rôle principal de cette oeuvre brutale et rugueuse. Loin donc du charme aérien qui caractérise ses films culte, ce métrage est effectivement un essai particulièrement périlleux pour le comédien, qui trouve en tout cas l’occasion parfaite de mettre à l’épreuve sa polyvalence.
Cela dit, j’appréhendais tout de même le visionnage de Moothon tant je craignais que le métrage ne soit trop éloigné de ses films habituels. Et c’est le cas. Une déception, vous dites ? Pas du tout !
Il donne vie à Akbar dans les deux phases de son existence, aussi bien à l’époque de la naïveté de l’amour que lorsqu’il mue en homme totalement impitoyable.
Moothon part de la quête de Mulla (Sanjana Dipu), qui quitte son île natale pour le grand Mumbaï à la recherche de son grand frère. Mais il s’agit davantage de la quête d’identité de ses personnages, aussi bien pour l’enfant que pour son aîné Akbar. Je ne voudrais pas trop en dire au risque de vous gâcher le plaisir de la découverte, qui a par ailleurs été le mien. Car j’ai délibérément évité de trop en lire sur le métrage avant de le visionner, craignant de nourrir des expectatives trop importantes et donc, d’être déçue. Finalement, j’ai été cueillie par ce film à la fois abrupt mais qui nous happe justement par sa sincérité.
Geetu Mohandas joue habilement avec sa caméra pour créer deux salles deux ambiances entre les scènes tournées à Mumbai et celles qui se déroulent sur l’île de Lakshadweep. Dans la lumière et les couleurs aussi, il y a de l’étayage et une volonté d’instaurer des atmosphères fortes et facilement identifiables. Le travail des techniciens du film, en particulier la photographie de Rajeev Ravi (directeur opérateur reconnu au Kerala et mari de Geetu Mohandas) est particulièrement remarquable tant l’artiste met subtilement en exergue les multiples enjeux du récit par son image fine et étoffée. Il y a certes une certaine inconstance dans le rythme, entre des moments très chargés et d’autres plus latents. Mais en même temps, j’ai presque envie de croire que c’était une volonté de la réalisatrice tant cette instabilité est inhérente à l’histoire qui nous est racontée, où tout (comme son contraire) peut arriver.
J’aurais tant de choses à dire sur Moothon, mais cette critique deviendrait un essai de 40 pages ! Je conclurai en ayant un mot pour Roshan Mathew, véritablement révélation du métrage ainsi que pour son incroyable alchimie avec Nivin Pauly. Leurs séquences communes sont l’âme de Moothon, qui m’ont d’ailleurs vraiment prises aux tripes. Et oui, si vous vous posez la question, j’ai encore pleuré toutes les larmes de mon corps ! Autant dire que cette nouvelle édition 2020 du FFAST commence sur les chapeaux de roue…
L’acteur révélé par ses rôles romantiques dans Thattathin Marayathu et Premam opère une surprenante transformation pour incarner Akbar, le rôle principal de cette oeuvre brutale et rugueuse. Loin donc du charme aérien qui caractérise ses films culte, ce métrage est effectivement un essai particulièrement périlleux pour le comédien, qui trouve en tout cas l’occasion parfaite de mettre à l’épreuve sa polyvalence.
Dire que je suis fan de Nivin est un euphémisme.
Cela dit, j’appréhendais tout de même le visionnage de Moothon tant je craignais que le métrage ne soit trop éloigné de ses films habituels. Et c’est le cas. Une déception, vous dites ? Pas du tout !
Car Nivin y est juste démentiel. Plus que ça : il est magistral !
Il donne vie à Akbar dans les deux phases de son existence, aussi bien à l’époque de la naïveté de l’amour que lorsqu’il mue en homme totalement impitoyable.
Moothon part de la quête de Mulla (Sanjana Dipu), qui quitte son île natale pour le grand Mumbaï à la recherche de son grand frère. Mais il s’agit davantage de la quête d’identité de ses personnages, aussi bien pour l’enfant que pour son aîné Akbar. Je ne voudrais pas trop en dire au risque de vous gâcher le plaisir de la découverte, qui a par ailleurs été le mien. Car j’ai délibérément évité de trop en lire sur le métrage avant de le visionner, craignant de nourrir des expectatives trop importantes et donc, d’être déçue. Finalement, j’ai été cueillie par ce film à la fois abrupt mais qui nous happe justement par sa sincérité.
Jamais Geetu n’aseptise son propos ni ne cherche à minimiser la réalité de ce quartier pauvre de Mumbaï, où les destins s’entrechoquent quitte à se blesser violemment.
Geetu Mohandas joue habilement avec sa caméra pour créer deux salles deux ambiances entre les scènes tournées à Mumbai et celles qui se déroulent sur l’île de Lakshadweep. Dans la lumière et les couleurs aussi, il y a de l’étayage et une volonté d’instaurer des atmosphères fortes et facilement identifiables. Le travail des techniciens du film, en particulier la photographie de Rajeev Ravi (directeur opérateur reconnu au Kerala et mari de Geetu Mohandas) est particulièrement remarquable tant l’artiste met subtilement en exergue les multiples enjeux du récit par son image fine et étoffée. Il y a certes une certaine inconstance dans le rythme, entre des moments très chargés et d’autres plus latents. Mais en même temps, j’ai presque envie de croire que c’était une volonté de la réalisatrice tant cette instabilité est inhérente à l’histoire qui nous est racontée, où tout (comme son contraire) peut arriver.
J’aurais tant de choses à dire sur Moothon, mais cette critique deviendrait un essai de 40 pages ! Je conclurai en ayant un mot pour Roshan Mathew, véritablement révélation du métrage ainsi que pour son incroyable alchimie avec Nivin Pauly. Leurs séquences communes sont l’âme de Moothon, qui m’ont d’ailleurs vraiment prises aux tripes. Et oui, si vous vous posez la question, j’ai encore pleuré toutes les larmes de mon corps ! Autant dire que cette nouvelle édition 2020 du FFAST commence sur les chapeaux de roue…
LA NOTE: 4/5
★★★★☆
★★★★☆