Interview Nivin Pauly & Geetu Mohandas #FFAST2020

Pour la cérémonie d’ouverture du Festival du Film d’Asie du Sud de Paris, nous avons eu l’immense honneur de nous entretenir avec l’acteur Nivin Pauly et la réalisatrice Geetu Mohandas, venus présenter leur projet commun Moothon pour sa première française.
Nivin et Geetu, vous êtes à Paris ce soir afin de présenter votre film Moothon pour la cérémonie d'ouverture du FFAST. Pourriez-vous le présenter brièvement pour nos lecteurs ?
Geetu, vous avez dirigé auparavant un film brillant, Liar's Dice, auréolé de deux National Awards. En quoi Moothon est-il différent de votre précédent film ?
Comment avez-vous donc mûri en tant que cinéaste entre ces deux métrages ?
Nivin, après vos succès dans des films comme Thattathin Marayathu, Bangalore Days et Premam, vous avez évolué vers des rôles plus rugueux avec Richie, Sakhavu ou encore Mikhael. Diriez-vous que Moothon s'inscrit dans la continuité de ces personnages ou bien est-il totalement différent ?
Geetu, pourquoi avez-vous fait le choix de sélectionner Nivin pour le rôle principal ?
Bien sûr, il ne peut y avoir d’autre raison que celle-ci ! (rires) Geetu, voulez-vous ajouter quelque chose ou on en reste là ? (rires)

Toutes les jeunes stars du cinéma malayalam sont bourrées de talent. Mais ça ne suffit pas. Vous devez être également réceptif à votre metteur en scène. Si vous n’êtes pas réceptif, votre talent ne sert à rien. Si vous avez du talent et que vous le déployez dans un film, alors vous êtes vous-même dans ce film. Mais si en plus, vous êtes ouvert, vous comprenez ce que vous devez faire pour rendre justice au personnage, ce que vous devez changer, quelle est votre intention… Si vous êtes ouvert à cette approche, alors vous serez démentiel. Donc c’est sûrement pour ça que je l’ai choisi parce qu’il avait tout ça en lui. Aussi, je pense qu’on se fait confiance l’un l’autre. C’est ce qu’on a réussi à accomplir, au final. Surtout avec ce rôle complexe, il devait me faire confiance. Il devait se sentir à l’aise et libéré de toute appréhension pour aborder ce personnage. Je voulais qu’il donne toute son attention et son énergie à Akbar, qu’il ait suffisamment confiance en moi pour me laisser la main mise sur le reste. Et je crois que cette confiance est désormais instaurée entre nous. De mon côté, j’avais confiance en lui dans sa capacité à se livrer, et je crois que je n’en ai eu la certitude que pendant le tournage. Parce qu’en réalité, lorsque je l’ai choisi, c’était vraiment un acte de foi, un saut dans le vide. J’espérais qu’il serait tout ce que je viens de décrire mais je n’en avais pas la totale certitude. Le tournage nous a d’ailleurs permis de devenir amis et cette proximité a été favorable au film. Cela dépend aussi de l’énergie que vous voulez que votre personnage dégage. Nivin avait cette vulnérabilité et en même temps un côté très brut qui collent parfaitement au rôle. D’une certaine manière, on a tous ces traits de caractère. Mais c’est seulement si vous pouvez les identifier que vous pouvez vous en servir afin de les transmettre à vos personnages.
G.M. : J’ai absolument tout vu ! Il n’y en a qu’un que je n’ai pas réussi à voir parce que je pense qu’il a dû brûler toutes les copies existantes ! (rires) Un de ses premiers dont je tairai le nom.
Aviez-vous vu certains de ses films, ou peut-être un en particulier qui vous a poussé à le démarcher pour Moothon ?
De quel film avez-vous honte, Nivin ? (rires)
C’est sans doute pour cela que vous avez pris du temps entre votre premier film et le suivant, non ?
Nivin, quel était selon vous le plus gros défi auquel vous vous êtes confronté sur ce tournage ?

Geetu, vous avez également casté des acteurs hindi reconnus comme Sobhita Dhulipala et Shashank Arora ainsi que de jeunes espoirs du cinéma malayalam comme Roshan Mathew. Comment avez-vous sélectionné ces acteurs et pourquoi étaient-ils selon vous parfaits pour leurs rôles
respectifs ?
respectifs ?
C’était aussi très important qu’Ameer et Akbar partagent un lien particulier. Il fallait donc que les acteurs aient une connexion, une complicité. J’avais donc besoin d’un acteur qui soit profondément une belle personne. Que sa bonté irradie sur son visage. Roshan avait cette énergie positive. C’est d’ailleurs en parlant avec Anjali Menon (réalisatrice qui a travaillé avec Roshan sur le film Koode, ndlr) qu’elle m’a suggérée Roshan. Lors de notre première rencontre, dès le moment où il est entré dans la pièce, j’ai su qu’il était Ameer. Il avait cette aura si bienveillante. Il fallait que Roshan et Nivin s’entendent pour servir leurs personnages. Et c’était le cas.
G.M. : Je le connais depuis longtemps. Je dirais depuis 18 ans au moins... Mais nous sommes plus proches encore, aujourd’hui. Il m’a beaucoup accompagnée dans la fabrication de Moothon mais aussi dans sa promotion. Il m’a conseillée sur les festivals à choisir pour y présenter le métrage. C’était génial de collaborer avec lui.
G.M. : Pas du tout ! (rires) Vous savez, je l’ai recruté parce que c’est le meilleur dans son domaine. Mais dans le processus créatif de mes films, il ne joue pas de rôle. Il fait son travail de directeur opérateur et il me laisse gérer. C’est moi, le capitaine du bateau. Et pour ses films, c’est pareil.
Anurag Kashyap a participé au projet en écrivant les dialogues en hindi et en le produisant. Comment cette collaboration s'est-t-elle faite ?
Nivin jouera bientôt dans Thuramukham, le prochain film de Rajeev Ravi qui se trouve être votre époux, Geetu. Il a d'ailleurs travaillé à la photographie de Moothon ainsi qu’à celle de votre précédent métrage Liar's Dice. Est-ce que vous avez participé au processus créatif de son film ?