Laila Majnu vs Laila Majnu
20 mars 2019
— Cet article a été publié dans le numéro 16 de Bolly&Co, page 108.
Les films racontent une histoire, tout comme les livres. Cela n'a rien de nouveau, que ce soit en Inde ou dans n'importe quelle autre industrie cinématographique, beaucoup de scripts sont basés sur des histoires déjà écrites par des auteurs littéraires. Mais que se passe-t-il quand ces histoires se transforment visuellement ? Comment l'adaptation se fait-elle ? Où les cinéastes ont-ils échoué ou, au contraire, réussi leur pari ?
Récit du poète Gandjavi Nezami (VIIème siècle)
Qaïs est fou amoureux de sa cousine depuis l’enfance, Laila, et clame son amour ouvertement à travers ses poèmes. Lorsqu’il demande sa main, le père de la jeune femme refuse. Quand il marie sa fille à un autre, Qaïs se perd dans le désert à attendre son grand amour...
Réalisé par Sajid Ali, en 2018
Laila n’a qu’une hâte : tomber amoureuse et croiser l’homme qui va changer sa vie. Quand Qaïs croise sa route, les deux se cherchent pour ne plus se lâcher... Sauf que les deux pères se font politiquement la guerre et quand leur union est dévoilée, Laila est mariée de force...
Je tenais particulièrement à comparer cette nouvelle version de Laila Majnu avec l’un des premiers écrits de la célèbre légende pour une simple raison : c’est celle qui est la plus connue et la plus citée dans le monde. Le récit de Nezami, un poète persan du VIIème siècle, a contribué à la popularité de cette histoire d’amour qui daterait de Babylone et parlerait du vrai Majnu - Qays ibn alMulawwah. Quand on parle de Laila Majnu (pour ma génération en tout cas), on pense immédiatement à la séquence de 15 minutes du film Aaja Nachle. Pour les plus anciens, il y a l’excellent film de Harnam Singh Rawail, avec Rishi Kapoor, sorti en 1976. Aussi, cela a pris une telle ampleur en Inde qu’il est possible de visiter la tombe de Layla et Majnun dans le district de Sri Gaganagar, au Rajasthan.
Pourtant, Laila Majnu va plus loin. D’une part, ça parle d’interdit. Laila est censée être la cousine de Majnu. Mais aussi de traditions, puisque les pères sont offensés que Qaïs décide qu’il va épouser Laila sans laisser les aînés en parler. Egalement de folie, lorsque Qaïs devient fou, littéralement, par amour pour sa bien aimée. D’art, parce que Qaïs utilise sa poésie pour clamer au monde l’injustice qu’il subit...
Il existe tellement de versions différentes que chacune est venue amener sa petite touche, son petit élément, tout en sauvegardant une base sensiblement identique. Les textes de Nezami sont si complexes, complets et parfois paradoxaux que d’autres ont essayé de clarifier son travail. L’interprétation des différents poètes et auteurs du monde arabomusulman renvoie souvent à l’idée que l’amour de Qaïs est devenu si pur qu’il en est divin. Au fil des années, Majnu devient plus qu’un simple amant, il est le héros qui se bat pour ses sentiments, limités par la société qui l’entoure.
Dans le film de Sajid Ali, c’est encore une nouveau regard qui nous est proposé. Il faut savoir que le frère du réalisateur, Imtiaz Ali, a d’ailleurs aidé à l’écriture...
Le héros du film, c’est lui. Véritable révélation, Avinash Tiwary se glisse dans les chaussures d’un Qaïs impulsif et rêveur. Il rêve tellement qu’il a déjà une belle réputation de fou. Avec sa famille et ses moyens, il est respecté et craint à la fois. Pourtant, il a conscience qu’il n’est pas meilleur qu’un autre. Sa seule certitude, c’est son histoire d’amour. A ses yeux, elle est inscrite et gravée dans la roche depuis toujours. Il est guidé par ses impulsions qu’il embrasse entièrement. Quand il aime Laila, il l’aime automatiquement d’un amour fou. D’un sentiment qui le dévore dès le premier jour. Ils sont destinés l’un à l’autre (donc stalker la belle, c’est tout à fait normal). C’est un poète à sa manière, un peu comme le Qaïs d’origine. Il n’a pas peur de dire qu’il aime Laila à toute la ville.
Et quand il fait face au fait que Laila ne sera jamais à lui, Qaïs se perd. Et c’est cette transition qui est parfaitement exploitée dans le film au point où on finit par se demander : au fond, l’amour, c’est quoi ? Qaïs ne fait plus qu’un avec la nature, il devient une créature, amoureux de tout, il voit sa Laila en chaque chose, il vit dans un autre monde. Mais étrangement, en plongeant dans sa folie, il est également plus libre que jamais. Plus heureux que jamais. Cette transformation en Majnu est l’aspect le plus précieux du métrage, aussi touchant que perturbant.
Sacrée Laila ! Si jolie qu’elle en est vaniteuse au possible et qu’elle adore que les mecs lui courent après ! Forcément, quand Qaïs passe au niveau supérieur du stalking, ça la rend toute confuse... Faut savoir ce que tu veux, ma belle ! Dans la version d’origine, Laila n’est pas censée être aussi jolie, elle est même plutôt banale. Sa beauté, il n’y a que Qaïs qui la voit. Dans cette version, on va plutôt accentuer jusqu’à l’extrême cette beauté, car même un visage trop attirant peut cacher la réalité.
Et Laila n'est pas fade, elle a même un sacré caractère, la petite ! Elle aussi, c’est une rêveuse, une romantique. Elle veut croire que quelqu’un est destiné à l’aimer comme ces hommes dans les livres et les films. Malheureusement, son personnage est moins exploité, ce qui créé un léger déséquilibre. Tripti est très juste, mais davantage de scènes pour mieux la cerner auraient encore mieux servi l’histoire et son évolution. Car à sa manière, elle aussi devient folle...
Vous voyez, l’horrible mari de Laila ? C’est lui. Ici, il est caricaturé au possible, mais le jeu d’acteur de Sumit Kaul est juste extraordinaire (on en fait plus, des comme ça !). Lèche-botte du père de Laila, il a toujours été attiré par cette dernière. Pourtant, même marié à elle, il accepte son choix de chasteté. Dans le film, on ne sait pas trop ce qu’il s’est passé durant leur mariage, mais ce qui est certain, c’est que c’est un horrible personnage ! Dans l’oeuvre de Nezami, la version d’Ibban est plutôt vague. On ne sait pas si c'est un mauvais homme ou pas. Mais ici, le réalisateur à plutôt suivi certaines interprétations où la stupidité d'Ibban le rattrape toujours.C’est un moins que rien, un loser. Cependant, le père de Laila le voit simplement comme un bon garçon. Je ne saurais dire si c’est le cousin de la belle ou non (j’ai des doutes), mais cela rend d’autant plus symbolique cette adaptation : dans la version d’origine, on refuse que Laila épouse son cousin, au XXIème on préfère le cousin à un inconnu.
Comme dans l’histoire originale, les pères sont en désaccord. Ils sont l’un des obstacles principaux du couple. Dans Laila Majnu, c’est de la politique. Le gouvernement a saisi la terre de Masood (Parmeet Sethi), le père de Laila. Rapidement, c’est Sarwar (Benjamin Gilani), le père de Qaïs qui s’en saisit pour construire un hôtel de luxe. Cette terre a pourtant toujours appartenu à la famille de Laila. Donc la colère de Masood est innommable.
Ce que j'ai surtout apprécié (mais qui n'était pas assez explicite), ce sont les relations père-fils et père-fille. Laila aime son père, elle lui est loyale et quand il menace sa propre vie pour qu’elle se marie, elle n’a pas d’autre choix. D’un autre côté, le père de Qaïs aime tellement son fils qu’il est prêt à prendre sur lui et sa fierté pour aller faire face à Masood et demander de ne pas laisser ce conflit intervenir dans la relation entre les deux amants.
Je vais d’abord commencer par le négatif : la réalisation. La caméra n’est pas équilibrée. Entre séquences sublimes et images plus ‘has been’, il y a clairement un problème de montage. Aussi, le background score était mal ajusté (le son de la musique baisse d’un instant à l’autre pour mettre en avant les voix des acteurs), ce qui est parfois franchement perturbant ! C’est donc sur les aspects techniques que le film trouve ses plus gros problèmes...
Pas parfaite (les personnages secondaires ne sont pas aussi travaillés que les protagonistes principaux), mais le métrage essaye d’échapper aux exagérations et grosses ficelles de la légende, en justifiant la plupart de ses émotions et en transformant l’ancien par le moderne. Ainsi, l’aspect politique ne prend pas le dessus sur l’histoire d’amour. Les choses arrivent logiquement et parviennent à nous surprendre (ce qui est pourtant compliqué avec une histoire vue et revue). La première fois que Laila rencontre Majnu est aussi improbable que drôle. Tradition et modernité se confrontent.
A aucun moment on ne doute des deux amants, de leurs sentiments. Pourtant, ça va vite. Un coup de foudre actuel, où les deux amants passent la soirée au téléphone. Leur sincérité nous touche, leurs péripéties aussi. Ils correspondent à des êtres du XXIème siècle, ils vivent pourtant une histoire d’amour qui date du VIIème. Il y a des petits détails, durant tout le métrage, qui sont un rappel à la légende comme la poésie de Majnu qui se transforme en de belles paroles de dragueur.
Note spéciale à la bande-son du film, impeccable. Elle intervient parfois en séquence rêvée comme on n’en fait plus, parfois en balade romantique ou véritablement en changement d’ambiance pour accentuer une scène. On passe un bon moment, on est même captivé par la profonde tristesse de cette histoire d’amour impossible...
Les films racontent une histoire, tout comme les livres. Cela n'a rien de nouveau, que ce soit en Inde ou dans n'importe quelle autre industrie cinématographique, beaucoup de scripts sont basés sur des histoires déjà écrites par des auteurs littéraires. Mais que se passe-t-il quand ces histoires se transforment visuellement ? Comment l'adaptation se fait-elle ? Où les cinéastes ont-ils échoué ou, au contraire, réussi leur pari ?
Bolly&Co a décidé de se pencher sur ces projets officiellement inspirés d'ouvrages...
L'histoire générale
Laila Majnu
Récit du poète Gandjavi Nezami (VIIème siècle)
Qaïs est fou amoureux de sa cousine depuis l’enfance, Laila, et clame son amour ouvertement à travers ses poèmes. Lorsqu’il demande sa main, le père de la jeune femme refuse. Quand il marie sa fille à un autre, Qaïs se perd dans le désert à attendre son grand amour...
Aisha
Réalisé par Sajid Ali, en 2018
Laila n’a qu’une hâte : tomber amoureuse et croiser l’homme qui va changer sa vie. Quand Qaïs croise sa route, les deux se cherchent pour ne plus se lâcher... Sauf que les deux pères se font politiquement la guerre et quand leur union est dévoilée, Laila est mariée de force...
Je tenais particulièrement à comparer cette nouvelle version de Laila Majnu avec l’un des premiers écrits de la célèbre légende pour une simple raison : c’est celle qui est la plus connue et la plus citée dans le monde. Le récit de Nezami, un poète persan du VIIème siècle, a contribué à la popularité de cette histoire d’amour qui daterait de Babylone et parlerait du vrai Majnu - Qays ibn alMulawwah. Quand on parle de Laila Majnu (pour ma génération en tout cas), on pense immédiatement à la séquence de 15 minutes du film Aaja Nachle. Pour les plus anciens, il y a l’excellent film de Harnam Singh Rawail, avec Rishi Kapoor, sorti en 1976. Aussi, cela a pris une telle ampleur en Inde qu’il est possible de visiter la tombe de Layla et Majnun dans le district de Sri Gaganagar, au Rajasthan.
C'est un drame, un amour impossible.
Pourtant, Laila Majnu va plus loin. D’une part, ça parle d’interdit. Laila est censée être la cousine de Majnu. Mais aussi de traditions, puisque les pères sont offensés que Qaïs décide qu’il va épouser Laila sans laisser les aînés en parler. Egalement de folie, lorsque Qaïs devient fou, littéralement, par amour pour sa bien aimée. D’art, parce que Qaïs utilise sa poésie pour clamer au monde l’injustice qu’il subit...
Il existe tellement de versions différentes que chacune est venue amener sa petite touche, son petit élément, tout en sauvegardant une base sensiblement identique. Les textes de Nezami sont si complexes, complets et parfois paradoxaux que d’autres ont essayé de clarifier son travail. L’interprétation des différents poètes et auteurs du monde arabomusulman renvoie souvent à l’idée que l’amour de Qaïs est devenu si pur qu’il en est divin. Au fil des années, Majnu devient plus qu’un simple amant, il est le héros qui se bat pour ses sentiments, limités par la société qui l’entoure.
Mais Alors qu'est-ce que ça donne, si Laila Majnu se déroule à l'heure d'aujourd'hui ? Que deviennent nos deux héros, quel contexte mettra à l'épreuve leurs sentiments ?
Dans le film de Sajid Ali, c’est encore une nouveau regard qui nous est proposé. Il faut savoir que le frère du réalisateur, Imtiaz Ali, a d’ailleurs aidé à l’écriture...
Les personnages
Qaïs (Avinash Tiwary)
Le héros du film, c’est lui. Véritable révélation, Avinash Tiwary se glisse dans les chaussures d’un Qaïs impulsif et rêveur. Il rêve tellement qu’il a déjà une belle réputation de fou. Avec sa famille et ses moyens, il est respecté et craint à la fois. Pourtant, il a conscience qu’il n’est pas meilleur qu’un autre. Sa seule certitude, c’est son histoire d’amour. A ses yeux, elle est inscrite et gravée dans la roche depuis toujours. Il est guidé par ses impulsions qu’il embrasse entièrement. Quand il aime Laila, il l’aime automatiquement d’un amour fou. D’un sentiment qui le dévore dès le premier jour. Ils sont destinés l’un à l’autre (donc stalker la belle, c’est tout à fait normal). C’est un poète à sa manière, un peu comme le Qaïs d’origine. Il n’a pas peur de dire qu’il aime Laila à toute la ville.
Et quand il fait face au fait que Laila ne sera jamais à lui, Qaïs se perd. Et c’est cette transition qui est parfaitement exploitée dans le film au point où on finit par se demander : au fond, l’amour, c’est quoi ? Qaïs ne fait plus qu’un avec la nature, il devient une créature, amoureux de tout, il voit sa Laila en chaque chose, il vit dans un autre monde. Mais étrangement, en plongeant dans sa folie, il est également plus libre que jamais. Plus heureux que jamais. Cette transformation en Majnu est l’aspect le plus précieux du métrage, aussi touchant que perturbant.
Laila (Tripti Dimri)
Sacrée Laila ! Si jolie qu’elle en est vaniteuse au possible et qu’elle adore que les mecs lui courent après ! Forcément, quand Qaïs passe au niveau supérieur du stalking, ça la rend toute confuse... Faut savoir ce que tu veux, ma belle ! Dans la version d’origine, Laila n’est pas censée être aussi jolie, elle est même plutôt banale. Sa beauté, il n’y a que Qaïs qui la voit. Dans cette version, on va plutôt accentuer jusqu’à l’extrême cette beauté, car même un visage trop attirant peut cacher la réalité.
Et Laila n'est pas fade, elle a même un sacré caractère, la petite ! Elle aussi, c’est une rêveuse, une romantique. Elle veut croire que quelqu’un est destiné à l’aimer comme ces hommes dans les livres et les films. Malheureusement, son personnage est moins exploité, ce qui créé un léger déséquilibre. Tripti est très juste, mais davantage de scènes pour mieux la cerner auraient encore mieux servi l’histoire et son évolution. Car à sa manière, elle aussi devient folle...
Ibban (Sumit Kaul)
Vous voyez, l’horrible mari de Laila ? C’est lui. Ici, il est caricaturé au possible, mais le jeu d’acteur de Sumit Kaul est juste extraordinaire (on en fait plus, des comme ça !). Lèche-botte du père de Laila, il a toujours été attiré par cette dernière. Pourtant, même marié à elle, il accepte son choix de chasteté. Dans le film, on ne sait pas trop ce qu’il s’est passé durant leur mariage, mais ce qui est certain, c’est que c’est un horrible personnage ! Dans l’oeuvre de Nezami, la version d’Ibban est plutôt vague. On ne sait pas si c'est un mauvais homme ou pas. Mais ici, le réalisateur à plutôt suivi certaines interprétations où la stupidité d'Ibban le rattrape toujours.C’est un moins que rien, un loser. Cependant, le père de Laila le voit simplement comme un bon garçon. Je ne saurais dire si c’est le cousin de la belle ou non (j’ai des doutes), mais cela rend d’autant plus symbolique cette adaptation : dans la version d’origine, on refuse que Laila épouse son cousin, au XXIème on préfère le cousin à un inconnu.
Les pères
Comme dans l’histoire originale, les pères sont en désaccord. Ils sont l’un des obstacles principaux du couple. Dans Laila Majnu, c’est de la politique. Le gouvernement a saisi la terre de Masood (Parmeet Sethi), le père de Laila. Rapidement, c’est Sarwar (Benjamin Gilani), le père de Qaïs qui s’en saisit pour construire un hôtel de luxe. Cette terre a pourtant toujours appartenu à la famille de Laila. Donc la colère de Masood est innommable.
Ce que j'ai surtout apprécié (mais qui n'était pas assez explicite), ce sont les relations père-fils et père-fille. Laila aime son père, elle lui est loyale et quand il menace sa propre vie pour qu’elle se marie, elle n’a pas d’autre choix. D’un autre côté, le père de Qaïs aime tellement son fils qu’il est prêt à prendre sur lui et sa fierté pour aller faire face à Masood et demander de ne pas laisser ce conflit intervenir dans la relation entre les deux amants.
L'ambiance globale
Je vais d’abord commencer par le négatif : la réalisation. La caméra n’est pas équilibrée. Entre séquences sublimes et images plus ‘has been’, il y a clairement un problème de montage. Aussi, le background score était mal ajusté (le son de la musique baisse d’un instant à l’autre pour mettre en avant les voix des acteurs), ce qui est parfois franchement perturbant ! C’est donc sur les aspects techniques que le film trouve ses plus gros problèmes...
Car l'histoire est justement pensée.
Pas parfaite (les personnages secondaires ne sont pas aussi travaillés que les protagonistes principaux), mais le métrage essaye d’échapper aux exagérations et grosses ficelles de la légende, en justifiant la plupart de ses émotions et en transformant l’ancien par le moderne. Ainsi, l’aspect politique ne prend pas le dessus sur l’histoire d’amour. Les choses arrivent logiquement et parviennent à nous surprendre (ce qui est pourtant compliqué avec une histoire vue et revue). La première fois que Laila rencontre Majnu est aussi improbable que drôle. Tradition et modernité se confrontent.
A aucun moment on ne doute des deux amants, de leurs sentiments. Pourtant, ça va vite. Un coup de foudre actuel, où les deux amants passent la soirée au téléphone. Leur sincérité nous touche, leurs péripéties aussi. Ils correspondent à des êtres du XXIème siècle, ils vivent pourtant une histoire d’amour qui date du VIIème. Il y a des petits détails, durant tout le métrage, qui sont un rappel à la légende comme la poésie de Majnu qui se transforme en de belles paroles de dragueur.
Note spéciale à la bande-son du film, impeccable. Elle intervient parfois en séquence rêvée comme on n’en fait plus, parfois en balade romantique ou véritablement en changement d’ambiance pour accentuer une scène. On passe un bon moment, on est même captivé par la profonde tristesse de cette histoire d’amour impossible...