Interview : Mia Maelzer.

jeudi 23 novembre 2023
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Mia Maelzer est une actrice indienne qui a suivi un cursus à la National School of Drama de New Delhi. Avant cela, elle a étudié le théâtre à Calcutta puis à Mumbai, et a ainsi travaillé avec une compagnie d’arts de la scène traditionnels. Aujourd’hui, elle dirige un théâtre lab* qui tourne dans toute l’Inde, le PlayLab SouthAsia. Elle y est comédienne mais aussi productrice et metteure en scène. Mia, avec ce théâtre lab, a aussi produit un film rajasthani Sambhar Project 2020. Ce métrage a été sélectionné au IFFSA Toronto l’année de sa sortie.

Mia Maelzer a grandi dans le Bengale Occidental et a suivi ses études à Calcutta. Aujourd’hui, elle partage son temps entre Jaipur, Calcutta et Mumbai. J’ai découvert Mia Maelzer sur grand écran lors du Festival des Cinémas Indiens de Toulouse en 2019. Le film Ek Betuke Aadmi Ki Afrah Raatein, réalisé par Sharad Raj, y était en première mondiale et Mia figurait à son casting. Difficile de ne pas remarquer cette actrice solaire et expressive…

Bonjour Mia, c’est un plaisir de vous retrouver aujourd’hui au casting de cette coproduction franco-italo-belgo-canadienne. D’ailleurs, vous étiez récemment en Europe pour présenter votre nouveau métrage. Alors, quel a été le retour du public à la première concernant La Tresse ?

En fait, j’étais en Italie pour Stolen, un film indien en compétition à la Mostra de Venise. Nous étions le seul film indien en compétition cette année. Mais ce qu’on m’a dit et que j’ai lu sur la réception du film La Tresse lors des avant-premières européennes, était phénoménal. Je n’avais pas imaginé que tant de monde viendrait de nouveau en salles quand on constate l’impact des plateformes de streaming aujourd’hui. Comment avez-vous intégré ce casting ?

J’ai été auditionnée pour le rôle et ai réussi chaque étape, sous la direction de Monsieur Dilip Shankar, le directeur de casting de La Tresse.

Avez-vous lu le livre ?

Bien sûr ! C’est la première chose que j’ai faite quand j’ai entendu parler du casting. J’ai été emportée par la simplicité de cette histoire universelle. Je voulais que cette histoire soit racontée de la manière la plus authentique, parce que j’ai été particulièrement touchée par le fait que Laetitia raconte des situations aussi complexes de façon à ce que même un enfant puisse s’en saisir.

Comment avez-vous vécu ce tournage dans une coproduction occidentale ?

J’ai adoré le professionnalisme de l’équipe. Il ne fait aucun doute que la discipline et le respect dans l’équipe facilitent beaucoup le travail de l’artiste. Tout le monde, à chaque étape, était entièrement au service du film. Tant de sérénité et d’amour nous ont entourés tout au long du tournage ! Je voulais, et j’ai donné, le meilleur de moi-même, chaque jour, durant le tournage.

Et avec une réalisatrice ?

Ça a été la meilleure expérience de tournage de toute ma vie ! C’est souvent le cas avec une réalisatrice. Nous avions d’autres femmes formidables dans l’équipe et Laetitia a tout le mérite de cette excellente direction d’équipe.

Qu’avez-vous appris de cette expérience ?

Ma capacité d’empathie a grandi après avoir rencontré les personnes que j’interprétais à l’écran. Il y a un avant et un après le tournage de La Tresse. J’ai mis du temps à comprendre ça et maintenant, j’apprends à faire la paix avec ce changement.

Quels sont vos futurs projets ?

C’est trop tôt pour que j’entre dans le détail, mais on peut dire que je cherche à élargir mon répertoire en tant qu’artiste. Je suis très attentive aux projets qui s’intéressent au dérèglement climatique et aux mouvements migratoires. Je suis également très enthousiaste à l'idée de participer à un grand projet de science-fiction.

De ce que j’en sais, vous me semblez être une artiste polyvalente et productive. Pourriez-vous nous en dire plus sur votre vie artistique aux multiples facettes ?

J'ai grandi autour du théâtre et du cinéma. J'ai appris un peu tout sur les plateaux de tournage auprès des meilleurs, bien que je sois formée au métier d'acteur, qui reste ma première profession. Parfois, j'aime aider mes amis à la direction artistique et à la production. Ou bien, je les aide à faire des recherches et à écrire sur des sujets qui m'intéressent. De cette façon, j'ai une vision plus globale du processus.

Pour notre dernière question, qu’aimeriez-vous dire aux spectateurs français de La Tresse ?

Les Français et les Bengali ont beaucoup de similitudes, culturellement et esthétiquement. J’ai grandi en regardant beaucoup de films français. De fait, il y a eu beaucoup de monde, au Bengale et en Inde, pour pleurer la disparition récente de Jean-Luc Godard. Voyez La Tresse comme ma lettre d’amour à la France.

*théâtre lab, atelier expérimental qui favorise l’innovation en lien avec la société contemporaine.

mots par
Vanessa Bianchi
« Sur grand écran comme dans la vie, la gourmandise me trahit chaque jour. »
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