Bolly&co Magazine

Critique de Sunny Sanskari Ki Tulsi Kumari, quelques rires noyés dans un océan de platitude…

16 octobre 2025
Varun Dhawan Janhvi Kapoor dans le film Sunny Sanskari Ki Tulsi Kumari
Shashank Khaitan, réalisateur auquel on doit les attachants Humpty Sharma Ki Dulhania et Dhadak, mais aussi le désastreux Govinda Naam Mera, revient avec Sunny Sanskari Ki Tulsi Kumari, une énième comédie romantique produite par Karan Johar.

Le résultat, oscillant entre l’anecdotique et le mécanique, montre un cinéaste à court d’inspiration, recyclant des ficelles qu’il maîtrisait autrefois bien mieux.



Varun Dhawan, dans le rôle-titre, adopte un registre plus comique que romantique. Dans les séquences humoristiques, il semble vouloir ressusciter l’esprit de Govinda, mais à force de mimétisme, il ne fait que rappeler combien ce style de jeu outrancier est désormais daté. Dans la romance, l’acteur bascule dans un automatisme qui trahit une terrible absence de sincérité. Ses gestes et ses expressions semblent chronométrés plutôt que vécus, Varun jouant un amoureux comme on reproduit une formule éprouvée.

En face, Janhvi Kapoor est correcte, sans éclat particulier, néanmoins. C’est sa seconde romcom de l’année, et si son jeu se veut plus actuel et maîtrisé que celui de son partenaire, il reste prisonnier d’une écriture qui ne lui offre aucune profondeur. Sa Tulsi n’existe qu’à travers le schéma convenu du trope de la fausse relation : chaque étape du récit est attendue, codifiée et surtout vidée de son enjeu émotionnel.

Sanya Malhotra et Rohit Saraf n’ont quant à eux que des rôles-fantômes, des personnages qui tiennent sur un post-it, réduits à des silhouettes décoratives.

L’écriture de Shashank Khaitan semble d’ailleurs procéder par empilement. Les gags s’enchaînent sans réelle cohérence narrative, et les rares moments drôles, souvent portés par des répliques bien rythmées, ne suffisent pas à masquer le vide de l’ensemble. Derrière cette accumulation, rien ne respire… Qui sont ces personnages ? Qu’est-ce qui les rend singuliers, attachants, drôles ? Le métrage ne le dit jamais. Et comme il ne les construit pas, il ne leur offre aucune vulnérabilité, aucune faille qui permettrait au spectateur de s’y accrocher.

Sur le plan émotionnel, Sunny Sanskari Ki Tulsi Kumari est un désert.

Rien ne touche, rien ne se retient, parce que rien ne vit vraiment. L’émotion ne peut naître que d’un lien sincère entre le spectateur et les protagonistes, lien rendu ici impossible tant le scénario se contente de cocher des cases. Par-dessus le marché, la mise en scène ne vient pas sauver ce manque. Bien qu’elle bénéficie de moyens confortables, elle se révèle étonnamment creuse : aucune atmosphère, aucun décor ne raconte quelque chose.

Shashank Khaitan filme avec une propreté fonctionnelle, sans vision, sans désir d’inventer une grammaire visuelle propre au genre qu’il explore pourtant depuis ses débuts.

Côté musique, seul “Panwadi” tire son épingle du jeu avec une partition efficace. Car le reste de l’album est terriblement plat et oubliable, à l’image d’une œuvre qui semble s’écouter plutôt qu’émouvoir. On reconnaît toutefois au réalisateur un vrai sens du rythme : la narration, malgré sa pauvreté, ne s’enlise jamais. Certaines vannes fonctionnent, quelques situations déclenchent un sourire fugace. Mais tout cela reste de l’ordre de l’instant. Rien ne dure.

En conclusion



En sortant du visionnage de Sunny Sanskari Ki Tulsi Kumari, on réalise qu’on n’en garde rien. Pas une scène, pas un personnage, pas une émotion. C’est une bulle de deux heures, gonflée d’énergie artificielle, qui éclate sitôt le générique terminé.

Sunny Sanskari Ki Tulsi Kumari, en salles depuis le 2 octobre 2025.
Une sortie Friday Entertainment.

LA NOTE: 2,5/5

mots par
Asmae Benmansour-Ammour
« Quand Nivin Pauly a dit mon prénom, je ne m'en souvenais même plus moi-même. »
lui écrire un petit mot ?