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Les critiques de : The Red Door, Leeches & Taandav (★★★★☆) #FFAST2016

19 octobre 2016
critique film ffast festival paris the red door leeches taandav critique film ffast festival paris the red door leeches taandav Dans le cadre de sa seconde journée, le Festival du Film d'Asie du Sud m'a permis de découvrir trois courts-métrages très différents mais fascinants chacun à leur manière.

Je vous propose de les découvrir et de vous en restituer une brève analyse...



The Red Door
(Bhoutan)

Ce métrage bhoutanais signé Tashi Gyeltshen constitue une expérience cinématique des plus déroutantes. Un homme regarde son habitation se délabrer, une détérioration quantifiable au nombre grandissant de fuites dans sa toiture. L'homme voit sa vie défiler au rythme de ces gouttes qui tombent, spectateur d'une vie dont la monotonie le dépasse. Il entreprend un voyage métaphorique plus que géographique, gardant sur son dos ce qui représente son foyer et son unique repère : une porte rouge. On se retrouve en conclusion face à un questionnement entre chimère et réalité, entre ce que le héros perçoit et ce qui est vrai, entre l'allégorie de cette porte rouge et ce qu'elle est réellement : juste une porte.

2/5




Leeches
(Inde)

Ce court-métrage met en vedette l'une des actrices les plus prometteuses du cinéma hindi contemporain et l'un des coups de cœur de votre rédactrice en chef : la pétillante Sayani Gupta, révélée par les films Margarita, with a straw, Fan et plus récemment Baar Baar Dekho et La Saison des Femmes. Elle est ici l'héroïne de ce film ancré dans une Inde complètement phallocrate, où les filles sont vendues au plus offrant en échange de leur virginité. En plein cœur d'Hyderabad, on suit ainsi le parcours de la valeureuse Raisa, qui tente de sauver sa petite sœur Zainab d'un mariage forcé.
Leeches est une œuvre qui fait froid dans le dos tant elle est authentique, crue et violente. Sayani porte l'œuvre sur ses épaules et prouve ainsi qu'elle a le potentiel d'assurer la qualité d'un projet sur la base de son seul talent, jusqu'ici relégué à des personnages secondaires pour le cinéma populaire de Bollywood.

4/5




Taandav
(Inde)

Manoj Bajpayee, vedette de cette quatrième édition du festival, présente aujourd'hui un court-métrage atypique avec Taandav, qui porte le nom d'une danse folklorique du dieu hindou Shiva. L'acteur y incarne une policier intègre qui extériorise sa frustration, ses problèmes de couple et de famille à travers une danse désarticulée sur une musique de l'artiste Nucleya. Il est particulièrement réjouissant de retrouver ce comédien impliqué, coutumier des rôles graves et torturés, en train de se déhancher dans une atmosphère aussi enjouée. Surtout, à travers cette danse, le personnage exprime son honnêteté, créant un pond avec sa famille et s'éloignant des actes véreux de ses collègues. Cette danse l'a libéré, l'a aidé à donner du sens à ses actes et lui a permis de donner un exemple sain et positif à sa fille.

5/5

mots par
Asmae Benmansour
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"Quand Nivin Pauly a dit mon prénom, je ne m'en souvenais même plus moi-même."