La critique de : Vaagai Sooda Va (★★★★★) #FCIT2017

jeudi 27 avril 2017
critique film festival toulouse Vaagai Sooda Va Vaagai Sooda Vaa est un portrait authentique au cœur d'un village du Tamil Nadu des années 1960. Et si on ne m’avez pas prévenu que le réalisateur Sarkunam avait réalisé ce petit bijou en 2011, j’aurais vraiment imaginé que ce film était plus ancien.

C’est peut-être ça, la magie du cinéma. Nous convaincre jusque dans les détails.



Veluthambi (Vimal) est envoyé dans un village pour y exercer en tant qu’enseignant. Cet emploi temporaire devrait lui permettre par la suite de trouver un travail plus haut placé pour le gouvernement – soit le rêve de son père. Le problème : les habitants travaillent tous ensemble à fabriquer des briques et les enfants les y aident. Impossible pour eux d’arrêter de travailler pour apprendre. Après tout, à quoi cela sert-il d’apprendre ? D’ailleurs, ce village ne plait pas Veluthambi. Il se fait arnaquer par Madhi (Iniya) à peine arrivé et, en plus, il y a cette chèvre qui lui fonce toujours dessus… Le choc est de taille.

Et pourtant, il ne va pas baisser les bras. Il va découvrir ce village et ses habitants. Il va même tout faire pour éduquer ces enfants un minimum.

L’interprétation de Vimal est pleine de bonne volonté. Il est cet homme des villes qui fait face à la pauvreté des villages, mais qui ne cherche pas à tout changer. Un peu maladroit, un peu sceptique par tout ce qui lui tombe dessus, il n’en reste pas moins attachant. Mais c’est surtout la belle Madhi qui sort du lot. Iniya remportera par ailleurs de nombreuses distinctions pour ce rôle et on comprend pourquoi ! Il y a tellement de tendresse dans ce film, tellement d’instants touchants. Le script de Sarkunam apporte la juste dose de comédie, de drame et de romance. Mais surtout, combinée à la cinématographie de Om Prakash, la réalisation est absolument divine. Les paysages qui entourent le village sont impressionnants. Rien n’est oublié. Il n’y a pas besoin d’extravagance, les lieux sont capturés avec simplicité et poésie.

Les musiques de Ghibran sont également parfaitement intégrées à la trame. Le film est lent, doux et se regarde sans problème. Il y a ce parfum d’autrefois qui se dégage, caractéristique de l'ambiance des années 1960. C’est peut-être pour ça qu’on n’est pas du tout embêté par l’histoire, peut-être pas si originale que ça et qui peut parfois tomber dans une certaine emphase. Ça peut peut-être s'éparpiller mais au final, ce n’est pas grave.

Dans sa construction, Vaagai Sooda Vaa est travaillé et fonctionne à merveille. Il y a toujours un nouveau détail qui captive notre regard durant le visionnage, nous laissant presque croire que le film touche la perfection en matière de photographie. Et puis le métrage s'attaque à un sujet profondément inspirant, nous rappelant l’importance du savoir.
LA NOTE: 4,5/5
★★★★★
mots par
Elodie Hamidovic
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"A grandi avec le cinéma indien, mais ses parents viennent des pays de l'est. Cherchez l'erreur."