La critique de : Turup (★★★★☆) #FCIT2019
14 avril 2019
Dernier film en compétition lors du Festival des Cinémas Indiens de Toulouse, Turup est un film court, mais efficace, qui représente une bonne partie de la population à travers l’histoire de ses protagonistes
Réalisé par le collectif Ektara, Turup parvient à saisir le spectateur dans l’histoire interconnectée de trois femmes très différentes. Le quotidien de Monika, Neelima et Lata est ponctué par un concours d’échec entre hommes du quartier, qui permet aussi de remettre en question la relation entre les genres, les castes et les religions.
Une façon coopérative de mettre en lumière la réalité de cette communauté, avec une métaphore directe de la politique actuelle. C’est un jeu, comme aux échecs, mais lorsque les hommes se retrouvent à s’affronter avec des pions, ils oublient tous les murs qui les séparent pour le plaisir du jeu. Là où, dans l’ambition de faire régner un parti politique plutôt qu’un autre, certains sont prêts à recourir à la violence. La place où ils se retrouvent pour jouer, devient alors une zone de paix. Une zone où chacun se sent davantage libre de s’exprimer et de s’accepter.
Pourtant, les femmes n'y participent jamais. Turup met en évidence la place de la femme, car ce sont les héroïnes, celles à qui pourtant on ne demande pas l’avis – et qu’on n'appelle pas pour jouer. Celles qui pourraient davantage permettre à la société d'être plus juste, plus égalitaire et plus tolérante. Si Lata, une fille de basse caste qui nettoie les rues, n’a aucun problème à aimer Majid, un musulman, malgré les réticences de son petit-frère qui se laisse facilement avoir par les belles paroles des hindous nationalistes, Neelima ne manque pas non plus de courage. Cette femme de ménage d'un certain âge ne cache pas son passé et se connecte à sa patronne Monika, journaliste coincée chez elle dont la relation avec son époux est frileuse depuis qu’elle essaye d’avoir un enfant.
Elles se regardent l'une et l'autre, elles ne s'ignorent pas malgré les différences. Le problème des castes est subtilement souligné, car la politique qui prend de plus en plus de place, n’apporte rien à cette partie de la population qui n’est jamais acceptée.Beaucoup de choses importantes sont éclairées par Turup, et cela de manière simple et rapide (le film ne dure qu'1h15). Il y a beaucoup d’aspects du quotidien qui ont très bien été retranscrits et surtout, la plupart des acteurs sont en fait des habitants de la localité qui expriment à travers leurs personnages une partie de propre réalité. Une très belle œuvre à découvrir.
Réalisé par le collectif Ektara, Turup parvient à saisir le spectateur dans l’histoire interconnectée de trois femmes très différentes. Le quotidien de Monika, Neelima et Lata est ponctué par un concours d’échec entre hommes du quartier, qui permet aussi de remettre en question la relation entre les genres, les castes et les religions.
Ici, ce n’est pas un réalisateur qui décide de narrer une seule et même histoire, mais plusieurs participants qui s’approprient la caméra et qui donnent ainsi un part égale à chaque partie.
Une façon coopérative de mettre en lumière la réalité de cette communauté, avec une métaphore directe de la politique actuelle. C’est un jeu, comme aux échecs, mais lorsque les hommes se retrouvent à s’affronter avec des pions, ils oublient tous les murs qui les séparent pour le plaisir du jeu. Là où, dans l’ambition de faire régner un parti politique plutôt qu’un autre, certains sont prêts à recourir à la violence. La place où ils se retrouvent pour jouer, devient alors une zone de paix. Une zone où chacun se sent davantage libre de s’exprimer et de s’accepter.
Pourtant, les femmes n'y participent jamais. Turup met en évidence la place de la femme, car ce sont les héroïnes, celles à qui pourtant on ne demande pas l’avis – et qu’on n'appelle pas pour jouer. Celles qui pourraient davantage permettre à la société d'être plus juste, plus égalitaire et plus tolérante. Si Lata, une fille de basse caste qui nettoie les rues, n’a aucun problème à aimer Majid, un musulman, malgré les réticences de son petit-frère qui se laisse facilement avoir par les belles paroles des hindous nationalistes, Neelima ne manque pas non plus de courage. Cette femme de ménage d'un certain âge ne cache pas son passé et se connecte à sa patronne Monika, journaliste coincée chez elle dont la relation avec son époux est frileuse depuis qu’elle essaye d’avoir un enfant.
Elles se regardent l'une et l'autre, elles ne s'ignorent pas malgré les différences. Le problème des castes est subtilement souligné, car la politique qui prend de plus en plus de place, n’apporte rien à cette partie de la population qui n’est jamais acceptée.Beaucoup de choses importantes sont éclairées par Turup, et cela de manière simple et rapide (le film ne dure qu'1h15). Il y a beaucoup d’aspects du quotidien qui ont très bien été retranscrits et surtout, la plupart des acteurs sont en fait des habitants de la localité qui expriment à travers leurs personnages une partie de propre réalité. Une très belle œuvre à découvrir.
LA NOTE: 3,5/5
★★★★☆
★★★★☆