Noir & Blanc : Bharat Bhushan

mercredi 26 janvier 2022
Bharat Bhushan cinéma indien portrait âge d'or bollywood
— Cet article a été publié dans le numéro 16 de Bolly&Co, page 22.

L’époque du noir et blanc. Une époque qui évoque une certaine nostalgie, même si nous n’y avons pas vécu. Avec ses films qui inspirent à ce jour les cinéastes, entre reprises de grands classiques ou hommages rendus à des vedettes qui ont fait chavirer les coeurs.

Des artistes talentueux ont marqué cette ère du cinéma indien, et Bolly&Co a décidé de vous présenter l'un d'entre eux...



Selon les sources, Bharat Bhushan est né le 14 juin 1920 dans l’Etat indien d’Uttar Pradesh, au sein d’une famille appartenant à la caste des banian. Les Banian sont une sous-caste de commerçants, de marchands ou de banquiers, ce qui faisait de Bharat Bhushan une icône particulière d'ascension et de réussite. Son père s’opposait grandement à son choix de carrière, et sa mère est morte alors qu’il n’avait que 2 ans. Bharat n’avait qu’un frère, Ramesh Chandra. Ce dernier était producteur de films, et il collaborera par la suite avec Bhushan à de multiples reprises. Peu d’informations détaillent cette partie de sa vie, notamment concernant la source de son attrait pour la comédie. Il a obtenu un diplôme supérieur (dont la nature est inconnue) avant de rejoindre la ville de Calcutta. L’ambition plein la tête de rejoindre le cinéma à ce moment-là.

Sa carrière commence en 1941 avec le film Chitralekha, un hit à l'époque.

L’acteur y est particulièrement prometteur. Pourtant, ce succès ne change pas la donne pour lui. Durant une décennie, Bhushan continuera de se battre pour obtenir des rôles, sans jamais marquer les esprits. Jusqu’au jour où le métrage qui le propulsera arrive enfin à sa porte. Baiju Bawra, sorti en 1952, fait de lui une star. Instantanément, il devient un acteur légendaire et partage l’écran avec des personnalités talentueuses des années 1950 et 1960 : Mohammed Rafi, Meena Kumari ou encore Naushad Ali font partie de ses prestigieux partenaires...

Ces années de gloire l’ont tout de même stigmatisé, parce que Bharat a souvent interprété le même type de personnages : un artiste meurtri au destin tragique. Cela a fait de lui un visage associé aux plus belles chansons de l’époque. Des titres interprétés par les grands noms de l’industrie musicale d’alors, de Manna Dey à Mohammed Rafi, en passant par Kishore Kumar. Parmi ces titres devenus incontournables, il y a notamment « Do Ghadi Woh Jo Paas Aa Baithe » de Gateway of India, « Duniya Na Bhaye Re » de Basant Bahar et « Tum Bin Jaoon Kahan » de Pyar Ka Mausam. Certains lui accordent même le surnom de Chocolate Boy du cinéma hindi.

En 1955, Bharat Bhushan remporte le Filmfare Award du Meilleur Acteur pour son rôle dans le métrage Chaitanya Mahaprabhu. Il est d’ailleurs le deuxième acteur à avoir remporté cette distinction, les Filmfare Awards de 1955 constituant la seconde édition de la désormais fameuse cérémonie. Côté coeur, il s’est marié avec Sarla, jeune fille d’une importante famille de la ville de Meerut. Les détails sur leur vie privée ont rarement été partagés, et ils ont tous deux vécu un mariage manifestement sans encombre. Ils auront 2 filles, Sarla décèdera d’ailleurs des suite de complications liées à son second accouchement. Sept ans plus tard, l’acteur épouse Ratna, l’actrice qui lui donnait la réplique dans Barsaat Ki Raat, en 1960.

Bharat Bhushan avait tout pour lui.

Une carrière construite par passion et conviction, une indéniable célébrité, l’amour de ses fans fidèles... Il était apprécié pour son intellect et sa passion pour les livres. Mais comme plusieurs autres célébrités, il s’est laissé emporter par sa richesse et sa gloire. Il enchaîne les dettes et les problèmes financiers, suite à son addiction aux jeux et à l’alcool. Il était pourtant au sommet de sa carrière. Il possédait des bungalows dans de multiples régions de l’Inde, plusieurs voitures et menait un style de vie enviable. Seulement, il a graduellement tout perdu.

C’est un sort triste qui l’attend, car après avoir passé ses dernières années à vivre dans la rue, il s’éteint en 1992, à l’âge de 71 ans, sans un sous. Cependant, sa légende et son oeuvre demeurent encore à ce jour dans les mémoires des amoureux de l’âge d’Or du cinéma indien.
mots par
Fatima Zahra El-Ahmar
« Un thriller avec Vidya Balan et Farhan Akhtar ? Le rêve ! »
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