#5 Bollywood ne fait plus de profit, les Real Housewives “made in India”, Vishal Bhardwaj et Tabu se retrouvent…
5 septembre 2022
Namaskar, Vanakkam, Namaskaram, Sat Sri Akal, Nomoshkar, Namaste le cinéma !
Asmae Benmansour-Ammour : Nous sommes le lundi 5 septembre 2022, et voici les actualités du grand et du petit écran indien, décryptées en exclusivité par Bolly&Co…
Elodie, je crois comprendre que tu nous réserves quelque chose…
Elodie Hamidovic : Aujourd’hui, on va parler statistiques ! Oui, je sais.... Des mathématiques ? De bon matin ? Meh ! Mais je suis tombée sur un article de Shilpa Jamkhandikar et Krishna N. Das pour Reuteurs (ou zonebourse.com pour ceux qui veulent le lire en français). Cet écrit parle notamment de l’impact de la pandémie et des plateformes de SVOD sur le cinéma indien, en particulier hindi.
Parmi les infos à retenir, il y a le taux de flops de 2022 qui s’élève pour l’instant à 77% ! Car sur 26 films hindi sortis en salles, 20 ont résulté en bides. C’est le double du taux d’échec de 2019, soit avant la pandémie, qui s'élevait à 39%. C’est énorme, d’autant que l’année n’est pas encore terminée ! Autant dire que la pression est immense, notamment pour les producteurs de Brahmastra, film de superhéros qui arrive au cinéma ce 9 septembre et qui, selon de nouvelles sources, aurait un budget de plus de 400 crores, soit…
Asmae Benmansour-Ammour : Attends, je sors ma calculatrice ! 1 crore correspond à 10 milliards de roupies, c’est ça ?
Elodie Hamidovic : Oui ! On est donc à 4 milliards de roupies de budget, ce qui équivaut à 50 millions d’euros !
Asmae Benmansour-Ammour : Quoi ! Mais c’est énorme ! Surtout pour un film indien !
Elodie Hamidovic : D’autres films à gros budget arrivent également et pourraient changer la donne d’ici la fin de l’année. Ceci dit, l’alerte a été donnée. Un film récolte les trois quarts de ses bénéfices dans les salles. Mais depuis le début de l’année, c’est l'hécatombe. Avec les échecs de Laal Singh Chaddha et Raksha Bandhan, une question se pose sur la manière de gérer les budgets, mais aussi de payer les acteurs : faut-il que la paie soit liée aux résultats du box office ? Quand tu sais que Yash Raj a perdu presque un tiers de ses 300 crores pour payer Akshay Kumar dans Samrat Prithviraj…
Asmae Benmansour-Ammour : Bah tu te dis qu’ils auraient mieux fait d’investir ces sommes-là dans une équipe de scénaristes !
Elodie Hamidovic : Carrément ! Autre chiffre intéressant, c’est le nombre d'utilisateurs de plateformes de streaming. Et en Inde, il n’y a pas que Netflix et Prime Video ! Il y a environ 45 sites et sur 1,4 milliard d'habitants, le quart utilise ces services. Et là encore, le parallèle avec 2019 est criant : ils étaient seulement 12% à ce moment-là. Si l’on en croit l’article précité, ce chiffre va grimper à 31% d’ici 2027 et à l’heure actuelle, on voit bien que les plateformes proposent de plus en plus de contenu de qualité et à des prix ultra compétitifs. Une sortie en famille peut coûter entre 3000 et 5000 roupies, soit entre 30 et 60 euros. Alors qu’un abonnement mensuel sur Netflix, par exemple, peut commencer à 149 roupies sur mobile, soit même pas 2€ ! Le choix est donc vite fait pour certains.
Asmae Benmansour-Ammour : Je comprends, mais c’est triste de voir que la salle de cinéma peut être tuée par la SVOD… C’est pas du tout la même façon de voir un film, tu crois pas ?
Elodie Hamidovic : Personnellement, je suis d’accord, mais tout le monde ne partage pas ton avis. En effet, selon les différents sondages menés, les retours sont assez édifiants. Certains trouvent qu’aller au cinéma est devenu une perte de temps, surtout avec l’accès à des films en un clic de chez soi, et ce à tout moment. D’autres spectateurs s’intéressent à ce qui se fait à l’étranger. Et forcément, à force de voir des choses plus originales et variées, les schémas répétitifs de certains films hindi ne tentent plus.
Asmae Benmansour-Ammour : Là, en revanche, je peux pas leur en vouloir…
Elodie Hamidovic : Bref, ça va mal pour Bollywood et probablement dans le reste du monde aussi... Il faudra certainement attendre 2023 et de nouveaux films pour voir si l’industrie s’adapte à l’évolution de son public…
Mais en attendant, qu’est-ce qu’on peut découvrir en salles, Asmae ?
Asmae Benmansour-Ammour : Cette semaine, au cinéma, on retrouve l’acteur multi-récompensé Vikram dans Cobra, un thriller d’action tamoul en salles depuis le 31 août. La star y donne d’ailleurs la réplique au génial Roshan Mathew et à la vedette de K.G.F. Srinidhi Shetty. Un film proposé par Night ED Films.
De son côté, le distributeur Friday Entertainment a confirmé cette semaine la sortie en France du film malayalam Gold, avec Prithviraj et Nayanthara. Et si l’on est encore dans l’attente de la date de disponibilité du métrage, on peut vous dire qu’on attend ça avec une vive impatience parce que derrière la caméra, c’est Alphonse Putharen !
Elodie Hamidovic : Ah, j’adore ce réalisateur ! Mais Asmae, tu peux nous rappeler de qui il s’agit ?
Asmae Benmansour-Ammour : Oui ! Alphonse Putharen, c’est tout simplement le Papa de deux films que j’adore : Neram et Premam. Ces métrages ont d’ailleurs révélé un acteur qui compte désormais beaucoup à Mollywood : le merveilleux Nivin Pauly.
Elodie Hamidovic : Au passage, on lui a consacré notre dixième numéro, que vous pouvez retrouver gratuitement sur Bollyandco.fr
En ligne, il y a notre plaisir coupable ! La seconde saison de la télé-réalité The Fabulous Lives of Bollywood Wives a débarqué ce vendredi sur Netflix ! L’occasion pour nous de découvrir la vie luxueuse d’épouse de star ! C’est bas de plafond, irrévérencieux et ça nous fait vachement rigoler !
Aussi disponible depuis vendredi, Khuda Haafiz - Chapitre 2 - Agni Pariksha, suite du thriller du même nom sorti en 2020. Et comme on avait plutôt apprécié le premier, on a hâte de découvrir cette séquelle, toujours avec l’athlétique Vidyut Jammwal au rendez-vous ! C’est sur la plateforme ZEE5 sous-titré en anglais.
Asmae Benmansour-Ammour : En parlant de SVOD, Netflix India a annoncé il y a quelques jours une flopée de projets à venir sur la plateforme. Et comme il serait trop long de tous les évoquer, je vais retenir votre attention sur celui qui m’enchante le plus : Khufiya. Netflix a effectivement sorti un teaser très énigmatique de ce métrage, qui sera dirigé par nul autre que Vishal Bhardwaj.
Elodie Hamidovic : Quel metteur en scène incroyable ! Un petit coup de projo sur la carrière du bonhomme, Asmae ? Asmae Benmansour-Ammour : Avec grand plaisir ! Vishal Bhardwaj, c’est l’un des réalisateurs les plus saisissants de ces 20 dernières années à Bollywood. On lui doit sa fabuleuse trilogie shakespearienne composée de Maqbool, Omkara et Haider. Ce dernier est d’ailleurs l’un de mes films préférés de tous les temps !
Et cette année, il revient à la réalisation avec Khufiya, dans lequel il dirige l’une de ses actrices fétiche Tabu, avec laquelle il a déjà collaboré sur Maqbool et Haider. A ses côtés, on retrouve le fabuleux Ali Fazal, la prometteuse Wamiqa Gabbi et le formidable Ashish Vidyarthi. Si le teaser qui a nous été révélé maintient le mystère, on sait d’ores et déjà que Khufiya sera un thriller d’espionnage basé sur le roman Escape To Nowhere de Amar Bhushan.
Elodie Hamidovic : Ah, il faut que j’achète le bouquin ! Bon alors, le film sort quand ?
Asmae Benmansour-Ammour : Hélas, pas de date de sortie indiquée pour l’instant, si ce n’est que le métrage est bel et bien prévu pour cette année 2022. En espérant avoir bientôt une annonce qui aille dans ce sens !
Elodie Hamidovic : Et c’est tout pour aujourd’hui, merci de nous avoir écouté !
Asmae Benmansour-Ammour : C’est sur la mélodie de “Rangarattinam” du film tamoul Natchathiram Nagargiradhu que l’on se quitte. L'occasion pour moi de vous rappeler que ce film de Pa. Ranjith est en salles en France en ce moment grâce au distributeur Friday Entertainment. Une expérience de cinéma intense et engagée que je vous recommande !
Elodie Hamidovic : Et on se retrouve lundi prochain avec plus d’infos, bonne semaine à tous !
Asmae Benmansour-Ammour : Bonne semaine à tous !
Crédits :
Hosts : Elodie Hamidovic & Asmae Benmansour-Ammour
Texte : Elodie Hamidovic & Asmae Benmansour-Ammour
Retranscription : Asmae Benmansour-Ammour
Design : Elodie Hamidovic
Montage et mixage son : Elodie Hamidovic