#7 - Les dessous du cinéma indien en France, le dernier Gautham Menon en salles et Sai Pallavi dans Pushpa 2…

lundi 19 septembre 2022
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Namaskar, Vanakkam, Namaskaram, Sat Sri Akal, Nomoshkar, Namaste le cinéma !

Asmae Benmansour-Ammour : Nous sommes le lundi 19 septembre 2022, et voici les actualités du grand et du petit écran indien, décryptées en exclusivité par Bolly&Co…

Elodie Hamidovic : Asmae, je sais que tu as fait une lecture édifiante cette semaine. Tu veux bien nous en parler ?

Asmae Benmansour-Ammour : Avec joie ! Car pour le coup, j’ai eu l’impression d'avoir de nouveau 12 ans ! A l’époque, je courais chez mon marchand de journaux préféré pour me procurer le dernier numéro de Star Club !

Elodie Hamidovic : T’es pas sérieuse ?

Asmae Benmansour-Ammour : Ne ris pas, je partage avec toi un épisode émouvant de mon adolescence provinciale, là ! D’autant que ce vendredi, j’ai fait la même chose afin de découvrir le dernier MadMovies, un poil plus stylé quand même, dans lequel un dossier entier était consacré à la distribution des films indiens dans l’Hexagone.

Elodie Hamidovic : Waouh ! Ça change des articles sur Billy Crawford, n’est-ce pas ?

Asmae Benmansour-Ammour : Moqueuse, va ! Plus sérieusement, cet article très intéressant, rédigé par François Cau, auquel on doit notamment le podcast Dis Cor Dia, tente d’expliquer les conditions d’exploitation du cinéma indien dans notre pays, le travail de l’ombre mené par les distributeurs et les multiples difficultés auxquelles ils se heurtent.

Elodie Hamidovic : Quel genre de difficultés ?

Asmae Benmansour-Ammour : Eh bien tu vas être surprise ! Tu ne t’es jamais demandée pourquoi certains sous-titres semblaient erronés ou traduits à la va-vite ?

Elodie Hamidovic : Si, je me suis souvent faite cette réflexion…

Asmae Benmansour-Ammour : Eh bien, moi aussi ! Et j’ai eu ma réponse dans le dossier de François Cau. En fait, il faut savoir qu’amener un film en France pour un distributeur, c’est un véritable parcours du combattant. Le premier à s’être lancé, c’est Agilane Pajaniradja - désolée pour la prononciation - qui souhaitait avant tout que le public français puisse voir des films indiens dans de bonnes conditions. Il ouvre donc sa boîte de distribution Aanna Films en 2010. Quelques mois après se lance Etienne Dubaille, le papa de Night ED Films. Et l’un comme l’autre vont découvrir le challenge hautement complexe qui consiste à diffuser du cinéma indien en France.

Elodie Hamidovic : Je suis toute ouïe !

Asmae Benmansour-Ammour : Le premier défi, c’était tout simplement de convaincre des salles françaises, hyper hermétiques et campées sur leurs a priori vis à vis de ce cinéma trop exotique et un peu ringard à leurs yeux. Il a fallu attendre le succès mondial de Slumdog Millionaire pour changer la donne.

Elodie Hamidovic : Mais c’est même pas un film indien !

Asmae Benmansour-Ammour : Je sais ! Mais ça a en tout cas permis d’ouvrir certaines portes à Etienne comme à Agilane. C’est surtout à partir de là que certains grands groupes comme Pathé Gaumont ont commencé à jouer le jeu.

Elodie Hamidovic : C’est quand même fou qu’il ait fallu ça pour que les salles françaises fassent une petite place au cinéma indien dans leur grille de diffusion…

Asmae Benmansour-Ammour : Oui, et ce n’est pas la fin des galères… Parce qu’en soi, les exploitants indiens se fichent pas mal du marché français, qu’ils considèrent comme tertiaire. Ils font déjà assez d’argent avec les salles indiennes et les diasporas importantes d’Angleterre, des Etats-Unis et des Emirats. Du coup, travailler correctement avec les interlocuteurs frenchies, c’est le cadet de leurs soucis.
Dans l’article précité, Etienne Dubaille explique que les clés de décryptage des films, qui permettent leur projection en salles, sont envoyées à la dernière minute. Et ça, c’est systématique. Donc, lorsqu’on leur transmet un fichier de sous-titres, il n’a aucun contexte. Les équipes des distributeurs (qui sont en charge du sous-titrage) se retrouvent donc à traduire leurs films à l’aveugle, sans savoir dans quel cadre s’inscrit telle ou telle réplique. Aussi, lorsqu’ils osent demander un début de pitch, un synopsis qui puisse donner envie au public français de se déplacer au cinéma, c’est également compliqué.

Elodie Hamidovic : Pourtant, c’est la base d’avoir une amorce pour savoir de quoi le film parle, non ? Asmae Benmansour-Ammour : Bah non. Parce qu’en Inde, comme tu le sais peut-être déjà, une production se vend sur ses têtes d’affiche. Les exploitants locaux n’ont donc pas vraiment besoin de parler du contenu du film. Le public se déplace pour voir le dernier métrage de Vijay, de Vikram, de Mammootty ou de Salman Khan. L’approche même du marketing est totalement différente. Et souvent, les distributeurs français sont démunis car on ne leur donne que des miettes, qui peuvent parfois induire en erreur le spectateur.

Elodie Hamidovic : C’est fou !

Asmae Benmansour-Ammour : Et dis-toi que l’article va plus loin en revenant sur les appels au boycott de certains groupes suprémacistes jusqu’en France, ainsi que sur l’influence des plateformes de SVOD sur le destin des films en salles.

Elodie Hamidovic : Ok, je vais vite me procurer ce numéro ! Trop envie d’en savoir plus sur le travail acharné de nos chers distributeurs…

Asmae Benmansour-Ammour : A ce propos, on va revenir sur le boulot immense qu’ils ont fait cette semaine. Tu nous en dis plus, Elodie ?

Elodie Hamidovic : Tout de suite ! Du côté des nouvelles sorties, le film tamoul Vendhu Thanindhathu Kaadu est en salles depuis le 15 septembre grâce à Night ED Films. L’opportunité pour les fans de retrouver la magie de Gautham Menon et STR, qui ont déjà travaillé ensemble deux fois, notamment sur le magnifique Vinnaithaandi Varuvayaa.

Asmae Benmansour-Ammour : Une romance tamoule devenue incontournable ! J’adore ce film !

Elodie Hamidovic : Moi aussi ! De son côté, Friday Entertainment nous propose Sinam, sorti depuis le 16 septembre. Ce métrage compte à son casting l’acteur Arun Vijay et la jeune comédienne Pallak Lalwani.
Plusieurs métrages continuent quant à eux leur parcours en salles, tous amenés en France par Night ED Films. Brahmastra : Part One - Shiva en est à sa deuxième semaine d’exploitation, Cobra à sa troisième et, accrochez-vous, Thiruchitrambalam a entamé sa cinquième semaine dans les salles obscures !

Asmae Benmansour-Ammour : Impressionnant !

Elodie Hamidovic : Du côté de la SVOD, le film hindi Jogi est disponible depuis le 16 septembre sur Netflix, sous-titré en français. Ce drame nous permet de retrouver dans un rôle majeur la vedette punjabi Diljit Dosanjh.
Enfin, évènement chez ZEE5 avec l’arrivée sur la plateforme du magnus Vikram depuis le 13 septembre, sous-titré en anglais. Ce thriller a rencontré un franc succès au cinéma grâce à la prestation assurée de la légende Kamal Haasan.

Asmae Benmansour-Ammour : On reste dans le sud du pays car je vais vous parler d’un projet très attendu : Pushpa 2, suite du blockbuster télougou du même nom avec Allu Arjun et Rashmika Mandanna dans les rôles principaux.

Elodie Hamidovic : Et Fahadh Faasil qui vient faire un coucou sur les 15 dernières minutes du film !

Asmae Benmansour-Ammour : Effectivement, on espère que son immense talent sera bien mieux exploité dans la suite. Et à ce sujet, la rumeur voudrait qu’un nouveau nom s’ajoute à la liste pour ce second volet : celui de nulle autre que la fabuleuse Sai Pallavi.

Elodie Hamidovic : Sai Pallavi, quelle actrice incroyable ! On peut rappeler rapidement qui elle est à ceux qui l’ignorent encore ?

Asmae Benmansour-Ammour : Oui ! Sai Pallavi, c’est l’une des révélations du cinéma dravidien de ces dernières années. Elle fait des débuts fracassants en 2015 dans le drame malayalam Premam, devenu culte. Elle enchaîne les projets en plus d’obtenir son diplôme de médecine en Géorgie l’année suivante. Personnellement, l’actrice m’a beaucoup marquée dans les films Fidaa, Padi Padi Leche Manasu et Shyam Singha Roy. Dernièrement, elle a mis la critique et le public d’accord avec sa performance dans le drame Gargi, sorti il y a quelques mois. Elodie, tu comprends donc pourquoi j’ai hâte de la découvrir dans Pushpa 2 ?

Elodie Hamidovic : Evidemment que oui !

Asmae Benmansour-Ammour : Reste à savoir la place que le réalisateur Sukumar lui fera dans son métrage. Il paraît qu’elle y camperait une fille issue d’une tribu indienne… Intriguant. D’autant que le premier opus a battu tous les records. Pour rappel, Pushpa - The Rise : Part One parle d’un jeune homme de basse caste qui devient leader de contrebande de santal dans le sud-est du pays. Et si vous êtes curieux, il est disponible sur Prime Video. En tout cas, pour en revenir à notre chère Sai Pallavi, on est sûres d’une chose, c’est qu’elle sera formidable, comme à son habitude.

Elodie Hamidovic : Ça, c’est certain !
Et c’est tout pour aujourd’hui, merci de nous avoir écouté !

Asmae Benmansour-Ammour : C’est sur la mélodie de “Gaya Gaya Gaya” du film Chup que l’on se quitte. L’occasion pour moi de vous rappeler que ce thriller psychologique réalisé par R. Balki sortira en France le 23 septembre prochain grâce à Friday Entertainment. Une distribution de première classe est au rendez-vous pour ce projet avec Dulquer Salmaan, Sunny Deol, Pooja Bhatt et Shweta Dhanwanthary.



Elodie Hamidovic : On se retrouve lundi prochain avec plus d’infos, bonne semaine à tous !

Asmae Benmansour-Ammour : Bonne semaine à tous !

Crédits :



Hosts : Elodie Hamidovic & Asmae Benmansour-Ammour
Texte : Elodie Hamidovic & Asmae Benmansour-Ammour
Retranscription : Asmae Benmansour-Ammour
Design : Elodie Hamidovic
Montage et mixage son : Elodie Hamidovic