#12 - Bollywood et le colorisme, Maanvi Gagroo envahit le petit écran, Varun Dhawan est un loup-garou…

lundi 24 octobre 2022
podcast bollywood namaste le cinema bollyandco episode 12


Namaskar, Vanakkam, Namaskaram, Sat Sri Akal, Nomoshkar, Namaste le cinéma !

Asmae Benmansour-Ammour : Nous sommes le lundi 24 octobre 2022, et voici les actualités du grand et du petit écran indien, décryptées en exclusivité par Bolly&Co…

Elodie Hamidovic : Asmae, quel sujet vas-tu nous présenter pour ce nouvel épisode ?

Asmae Benmansour-Ammour : Cette semaine, je suis tombée sur une interview de l’actrice britannique Charithra Chandran. Son nom ne vous dit peut-être rien, mais son visage vous est en revanche forcément familier. En effet, Charithra est l’une des stars de la saison 2 de la série phénomène La Chronique des Bridgerton.

Elodie Hamidovic : Oui, la fameuse Edwina Sharma ! Elle est si jolie !

Asmae Benmansour-Ammour : Absolument ! Dans un article qui lui est consacré sur le site MCE, on découvre que la comédienne a tenté sa chance au cinéma indien. Car oui, comme son nom l’indique, la belle a des origines indiennes, sa famille étant plus précisément native du Tamil Nadu.

Elodie Hamidovic : C’est vrai ? Et elle a signé des projets ?

Asmae Benmansour-Ammour : Non. Car on peut lire dans l’article que Charithra pense être “trop sombre” pour Bollywood.

Elodie Hamidovic : Trop sombre ?

Asmae Benmansour-Ammour : Oui, tu as bien entendu. Par ce biais, celle que Bridgerton présente comme le “diamant de la saison” pour sa beauté à couper le souffle a vu les portes de Bollywood se fermer à cause de sa couleur de peau.

Elodie Hamidovic : C’est une blague ?

Asmae Benmansour-Ammour : Malheureusement pas. Ça se confirme tant, dans les grands films hindi, il est très rare de voir des actrices avec un teint sombre. Elodie, tu peux me citer une vedette féminine à Bollywood qui n’ait pas la peau claire ?

Elodie Hamidovic : J’ai beau réfléchir, mais je ne vois pas. Il y a bien Konkona Sen Sharma et Nandita Das qui me viennent à l’esprit, mais ce ne sont pas des actrices de cinéma mainstream.

Asmae Benmansour-Ammour : Exactement. On parle beaucoup de colorisme aux Etats-Unis, où même pour des rôles destinés à des femmes afro-américaines, on va privilégier des métisses ou des personnes au teint plus clair. Mais en Inde, c’est une problématique encore plus ancrée. Comme je le disais, il suffit de regarder quelques films hindi pour se rendre rapidement compte que la plupart des femmes superstars ont la peau blanche. Le culte de la blancheur est totalement intégré dans les mœurs du pays, avec la promotion récurrente, et par de grandes marques de cosmétiques comme L’Oréal ou Garnier, de crèmes blanchissantes.

Elodie Hamidovic : Notre rédactrice Fatima-Zahra avait consacré un article très intéressant à ce sujet complexe dans le onzième numéro de notre magazine.

Asmae Benmansour-Ammour : Du coup, il n’est pas étonnant d’entendre Charithra parler du fait que le cinéma hindi ne soit selon elle “pas encore prêt” pour une actrice comme elle. Et vu son potentiel, c’est clairement du gâchis.

Elodie Hamidovic : Carrément !

Asmae Benmansour-Ammour : En tout cas, Charithra s’engage désormais à promouvoir toutes les formes de beauté et a pleinement embrassé son teint hâlé, tout comme sa partenaire dans la série Simone Ashley.

Elodie Hamidovic : Il faut franchement que Bollywood change son fusil d’épaule ! Il n’y a qu’à regarder les actrices majeures du cinéma dravidien pour se rendre compte que la couleur de la peau n’est pas un problème.

Asmae Benmansour-Ammour : On vous renvoie d’ailleurs à un récent reportage de Télématin qui revient sur le déclin de l’industrie bollywoodienne au profit de ses cousins du sud…

Elodie Hamidovic : Un sujet qui ne nous apprend pas grand-chose, si vous voulez mon avis.

Asmae Benmansour-Ammour : Ils ne disent effectivement rien qu’on n’ait pas déjà souligné dans ce podcast ou dans nos articles…

Elodie, qu’est-ce que je peux aller voir au cinéma en ce moment ?

Elodie Hamidovic : Deux nouvelles sorties sont à signaler cette semaine chez Night ED Films. On retrouve d’abord l’acteur tamoul Karthi dans Sardar, sorti en salles le vendredi 21 octobre dernier. Depuis la même date, vous pouvez également découvrir Prince, un film romantique tamoul avec la vedette Sivakarthikeya dans le rôle-titre.

Toujours chez Night ED Films, le blockbuster Ponniyin Selvan I entame sa quatrième semaine d’exploitation, tandis que du côté de Friday Entertainment, on retrouve Vikram Vedha au cinéma pour quelques séances de rattrapage.

Asmae Benmansour-Ammour : Tout un programme !

Elodie Hamidovic : Et pour ceux qui ont écouté notre précédent épisode, nous vous parlions du film kannada phénomène Kantara. Eh bien, pour les curieux qui nous suivent, sachez que le métrage bénéficiera d’une nouvelle séance exclusive au cinéma parisien Le Brady le 29 octobre prochain à 15h. L’opportunité pour quelques chanceux de le découvrir sur grand écran…

Asmae Benmansour-Ammour : En ce qui concerne la SVOD, le drame télougou Ammu est sorti le 19 octobre sur Prime Video, avec la fabuleuse Aishwarya Lekshmi dans le rôle principal. Le métrage est sous-titré en anglais.

Mais c’est surtout un festival pour l’actrice Maanvi Gagroo, puisqu’on la retrouve cette semaine dans deux séries : la troisième saison de Four More Shots Please, le Sex and the City indien, sur Prime Video et la troisième saison de Tripling sur ZEE5. Sorties toutes deux le 21 octobre, les séries sont sous-titrées en anglais uniquement.

Asmae Benmansour-Ammour : Parlons projets à venir ! Est-ce qu’il y a une bande-annonce qui t’a fait de l'œil, Elodie ?

Elodie Hamidovic : Oui ! Enfin, qui m’a plutôt bien fait rire ! Mais pas de la même façon que le rire de profonde gêne provoqué par Adipourri… Oups, Adipurush. Là, j’ai envie de parler de Bhediya, le nouveau film de l’hyperactif Varun Dhawan.

Asmae Benmansour-Ammour : Alors je l’ai vu aussi, et je dois t’avouer que je suis un peu confuse. Arrête-moi si je me trompe, mais ça parle vraiment d’un gars qui s’est fait mordre les fesses par un loup-garou ?

Elodie Hamidovic : Absolument ! Je sais, à première vue, ça a l’air d’être n’importe quoi. On a pas mal parlé ces derniers mois de Brahmastra, le dernier projet très coûteux d’Ayan Mukherji, parce qu’avec son Astraverse, il change la donne pour les films de super-héros, un genre jusque-là peu exploité en Inde. Mais plus largement, c’est le domaine du fantastique qui est rarement approché par cette industrie. Alors oui, des films d’horreur sur des fantômes, il y en a énormément. Mais sur des créatures magiques ? Tu en connais, toi ?

Asmae Benmansour-Ammour : Je ne suis pas sûre qu’on puisse rentrer Go Goa Gone dans cette catégorie… Mais dans le style comédie et fantastique, c’est déjà pas mal, non ?

Elodie Hamidovic : Tu fais bien de parler de ce film, même si effectivement, les zombies n’entrent pas dans la catégorie des monstres fantastiques. Avec Go Goa Gone, que je vous conseille, les réalisateurs Raj et DK ont été précurseurs d’un style nouveau en Inde : la comédie surnaturelle. En plus d’être le premier film de zombie en Inde, il est incroyablement drôle et percutant.

Asmae Benmansour-Ammour : C’est devenu culte et c’est sorti en 2013… Ça en dit long sur le parcours indien, notamment bollywoodien, dans le domaine. Et en 2022, il y a eu Bhool Bhulaiyaa 2, non ?

Elodie Hamidovic : Oui, mais c’est encore un film qui parle de fantômes. Et j’écarte délibérément les fantômes de ma liste de monstres, parce qu’ils ont été plus que surexploités en Inde. A mes yeux, le dernier gros succès populaire et critique dans le genre, c’est Stree, sorti en 2018. Ce qui fonctionne très bien, c’est qu’on a droit à une histoire basée sur une légende urbaine de la région du Karnataka. Et en prime, on a une sorcière. Et tu sais quoi ? Les réalisateurs de Go Goa Gone ont écrit Stree et Amar Kaushik, qui a réalisé l'œuvre, est également derrière Bhediya !

Asmae Benmansour-Ammour : Oh, mais c’est vrai qu’avec ce film, le producteur Dinesh Vijan avait lancé son univers de la comédie d'horreur ! Mais on ne va pas revenir sur le dispensable Roohi, sorti en 2021 avec Rajkummar Rao et Janhvi Kapoor.

Elodie Hamidovic : Tu savais que Roohi et Bhediya sont tous les deux considérés comme des spin-off de Stree ?

Asmae Benmansour-Ammour : Absolument pas !

Elodie Hamidovic : Ce qui veut dire qu’à l’avenir, les personnages des trois différents films pourraient se croiser dans de futurs projets. D’autant que le préquel de Stree est prévu pour l’année prochaine : il s’agit de Munjha avec Shraddha Kapoor, Tara Sutaria et Vicky Kaushal. Aussi, Stree 2 a été annoncé pour plus tard…

Asmae Benmansour-Ammour : Franchement, quelle utilité ? Non, je suis méchante… Je suis méchante. Stree était une très bonne comédie horrifique, alors que je suis loin d’être fan des films d’horreur et tu le sais !

Elodie Hamidovic : Moi aussi, d’habitude, j’évite les films de ce style-là, parce que même avec de la comédie, j’ai peur. Je sais, je suis fragile ! Mais c’est peut-être pour ça que Bhediya me tente. Outre le fait qu’il s’agisse du premier film de loup-garou en Inde, l’horreur y semble quasi inexistante, en réalité…

Asmae Benmansour-Ammour : Bon, au moins, la 3D est moins horrible que celle d’Adipurush - qui est désormais notre baromètre de la médiocrité visuelle. Entre Brahmastra et Adipurush, je dirais que Bhediya est pile entre les deux. Même si je ne suis pas fan des animaux en 3D. Je ne me remets toujours pas du taureau dans Kalank !

Elodie Hamidovic : Ou de l’autruche dans Padmaavat !

Asmae Benmansour-Ammour : Oh mon Dieu !

Elodie Hamidovic : En tout cas, contrairement à Roohi, Bhediya reste assez simple dans son histoire : un type se fait mordre, il se transforme les soirs de pleine lune, et ça crée du drama autour de lui. Il cherche donc une solution pour redevenir humain. C’est un Teen wolf sous amphet et rien que pour ça, je suis curieuse de voir le film !

Asmae Benmansour-Ammour : Je sais que Varun Dhawan va se donner à fond quoi qu’il arrive. La musique aussi a l’air sympa. Dieu, que j’aime entendre le timbre de Vishal Dadlani ! Mais je m’inquiète surtout pour Kriti Sanon. Après l’excellent Mimi, qui lui a valu le Filmfare Award de la Meilleure Actrice, je commençais à espérer mieux de sa part, mais tous ces choix de films à venir sont vraiment discutables…

Elodie Hamidovic : Et c’est tout pour aujourd’hui, merci de nous avoir écouté.

Asmae Benmansour-Ammour : C’est sur la mélodie de “Barbaad” du film Helmet que l’on se quitte. L’occasion pour moi de vous rappeler que son interprète Goldboy est pressenti pour le Bolly&Co Award du Meilleur Chanteur. Les votes sont d’ailleurs ouverts et pour les deux prochaines semaines, vous pouvez sélectionner vos favoris dans les multiples catégories.

Elodie Hamidovic : Si vous aimez Namaste, le cinéma, n'hésitez pas à nous soutenir en partageant massivement le podcast autour de vous.

Asmae Benmansour-Ammour : Et si vous avez des suggestions à nous faire ou des messages à nous transmettre, vous pouvez nous contacter par mail ou sur Bollyandco.fr

Elodie Hamidovic : Nous serons ravies de vous lire ! On se retrouve lundi prochain avec plus d’infos, bonne semaine à tous !

Asmae Benmansour-Ammour : Et surtout n’oubliez pas : Namaste, le cinéma !

Crédits :



Hosts : Elodie Hamidovic & Asmae Benmansour-Ammour
Texte : Elodie Hamidovic & Asmae Benmansour-Ammour
Retranscription : Asmae Benmansour-Ammour
Design : Elodie Hamidovic
Montage et mixage son : Elodie Hamidovic