#14 - La Complainte du sentier est le meilleur film indien de l’histoire, l’amour vous donne rendez-vous en salles, le prochain film d’Anjali Menon promet…
7 novembre 2022
Namaskar, Vanakkam, Namaskaram, Sat Sri Akal, Nomoshkar, Namaste le cinéma !
Asmae Benmansour-Ammour : Nous sommes le lundi 7 novembre 2022, et voici les actualités du grand et du petit écran indien, décryptées en exclusivité par Bolly&Co…
Elodie Hamidovic : Asmae, quelle information souhaites-tu partager avec nous aujourd’hui ?
Asmae Benmansour-Ammour : Pour tout te dire, je me suis intéressée à plusieurs articles parus ces derniers jours sur un unique sujet. En effet, j’y ai appris que la Fédération Internationale des Critiques de Films a désigné Pather Panchali de Satyajit Ray, comme étant le meilleur film indien de l’histoire. Le premier volet de la légendaire trilogie d’Apu est d’ailleurs sorti en France sous le titre La Complainte du sentier, et tous les travaux du maître bengali sont depuis devenus des références du septième art à travers le monde.
Elodie Hamidovic : Ca, c’est incontestable. Quand tu parles de cinéma indien au grand public français, on va soit te parler de Shahrukh Khan, soit de Satyajit Ray !
Asmae Benmansour-Ammour : Absolument ! Parmi les autres films mentionnés par la fédération, on compte L’étoile cachée de Ritwik Ghatak, sorti en 1960 ; L’assoiffé de Guru Dutt sorti en 1957 ou encore le western culte Sholay, sorti quant à lui en 1975. Le métrage le plus récent qui figure dans cette liste, c’est Elippathayam ou Le Piège à Rats, datant de 1981 et présenté à Cannes l’année suivante.
Elodie Hamidovic : Une sélection de films quelque peu anciens, j’ai l’impression…
Asmae Benmansour-Ammour : Tu m’ôtes les mots de la bouche ! Et c’est là que je m’interroge. Car si tous les films cités sont bel et bien des chefs d'œuvre qui ont marqué le cinéma indien, peut-on vraiment considérer que rien de mieux n’a été proposé depuis 1981 ? Cela ferait donc plus de 40 ans que toutes les industries cinématographiques indiennes réunies auraient baissé en qualité ?
Elodie Hamidovic : Si c’était le cas, ce serait en tout cas bien triste…
Asmae Benmansour-Ammour : Je pense que tu seras d’accord avec moi, Elodie. Si nous aimons toutes les deux le cinéma indien dans sa grande complexité, avec les années, nous nous sommes davantage spécialisées dans le cinéma indien contemporain. Toi comme moi, nous avons donc vu un nombre incalculable de métrages indiens sortis après 2010. Et on peut vous assurer que dans le lot, il y en a beaucoup qui auraient mérité une mention de la part de la fédération.
Elodie Hamidovic : Parfaitement ! C’est pourquoi nous allons vous présenter 5 films indiens récents qui, selon nous, font partie des meilleurs de tous les temps…
Asmae Benmansour-Ammour : Le premier de la liste, c’est Haider, sorti en 2014. Le dernier volet de la trilogie shakespearienne du cinéaste Vishal Bhardwaj est également son film le plus puissant, le plus enflammé et le plus engagé politiquement. Et c’est à voir absolument pour les performances hallucinantes de Shahid Kapoor et de Tabu…
Elodie Hamidovic : Ensuite, je vais citer Andhadhun, sorti en 2018. Cette comédie noire est probablement l’une des propositions les plus brillantes du Bollywood actuel, jouant merveilleusement avec nos perceptions et donnant à voir un casting au sommet de son art. Vraiment, je voudrais pas vous commander, mais vous devez voir ce film !
Asmae Benmansour-Ammour : Pour ma part, je souhaite également vous parler de Kumbalangi Nights, sorti en 2019. Ce film malayalam est juste brillant ! Je le mentionne pour sa sensibilité profonde, son propos ultra pertinent sur la notion de masculinité toxique ainsi que pour sa mise en scène enlevée. C’est vraiment un métrage que je vous conseille pour l’expérience unique que vous en ferez, tant je n’ai jamais vu de ma vie une œuvre pareille !
Elodie Hamidovic : Ensuite, on peut aussi citer Premam, un autre film malayalam sorti en 2015. Ce drame romantique avec l’excellent Nivin Pauly est devenu une référence dans le genre et a depuis inspiré beaucoup de films, qui ne sont cependant pas parvenus à recréer la magie instillée par la réalisation d’Alphonse Puthren ainsi que par la prestation impeccable d’une jeune débutante pas comme les autres : l’inarrêtable Sai Pallavi…
Asmae Benmansour-Ammour : Enfin, je vais porter mon dernier choix sur Pariyerum Perumal, sorti en 2018. Car ce film social signé Mari Selvaraj est tout simplement poignant ! Sa dénonciation frontale des discriminations faites aux personnes issues de basses castes vous arrachera le cœur, ni plus ni moins. Le métrage n’hésite jamais à illustrer toute la violence subie par ces communautés oubliées. Et ça, ça vous marque pendant très longtemps…
Elodie Hamidovic : On vous le rappelle, cette petite sélection ne peut évidemment pas être exhaustive…
Asmae Benmansour-Ammour : Ah sinon, le podcast durerait 8 heures !
Elodie Hamidovic : C’est ça ! Et elle est surtout purement subjective. Alors, si vous avez d’autres films en tête qui auraient mérité d’être cités parmi les meilleurs de l’histoire du septième art, n'hésitez pas à les partager en commentaire sur nos réseaux sociaux avec le hashtag #NamasteLeCinema
Asmae Benmansour-Ammour : Pour ce qui nous concerne, on va continuer de voir un maximum de films dans l’espoir de faire d’aussi belles découvertes… Et en ce moment, qu’est-ce qu’on peut visionner, Elodie ?
Elodie Hamidovic : Plusieurs sorties au cinéma sont à dénombrer cette semaine. Chez Friday Entertainment, on a droit à trois films tamouls sous le signe de l’amour avec Love Today, Nitham Oru Vaanam et Coffee With Kadhal, tous en salles depuis le 4 novembre.
Asmae Benmansour-Ammour : De quoi ravir mon cœur de guimauve !
Elodie Hamidovic : De son côté, Night ED Films frappe de nouveau très fort en nous proposant Kantara, le succès surprise de Sandalwood, également depuis le 4 novembre.
Asmae Benmansour-Ammour : Il y a peu de séances alors surtout, réservez vos places !
Elodie Hamidovic : En ligne, retrouvez toujours depuis le 4 novembre Bai Ji Kuttange, film punjabi qui a attiré notre attention puisqu’il lance la carrière d’actrice de l’actuelle Miss Univers Harnaaz Sandhu. Le métrage est disponible sur ZEE5 sous-titré en anglais.
Asmae Benmansour-Ammour : Surprenant de la voir d’ores et déjà au cinéma alors qu’elle est encore tenue par ses obligations de reine de beauté !
Elodie Hamidovic : Enfin, on pourra découvrir le même jour et sur la même plateforme le film hindi Tadka, attendu de très longue date avec Taapsee Pannu, Ali Fazal et Shreya Saran à sa distribution. Ce remake du métrage malayalam Salt N’ Pepper est également sous-titré en anglais.
Asmae Benmansour-Ammour : Je pensais que ce film ne sortirait jamais, c’est donc aussi réjouissant qu’inattendu…
Elodie Hamidovic : Justement, en parlant de news inattendues, j’en profite pour rebondir sur le sujet suivant… La parole est à toi, Asmae !
Asmae Benmansour-Ammour : Merci ! En fin de semaine dernière, Parvathy, l’une de nos actrices préférées, a publié un test de grossesse positif sur ses réseaux sociaux.
Elodie Hamidovic : Elle est enceinte ?! Mais c’est formidable ! J’adore cette actrice, elle est d’ailleurs la Cover Girl de notre quinzième numéro…
Asmae Benmansour-Ammour : Effectivement, on l’a toujours apprécié chez Bolly&Co ! J’étais donc en joie à la perspective de cet heureux évènement lorsque, quelques minutes plus tard, je constate que Nithya Menen, une autre comédienne que j’affectionne, a effectué un post à l’identique : même photo, même texte, même mystère…
Elodie Hamidovic : Nan !
Asmae Benmansour-Ammour : Tu m’as bien entendue ! Je me doute donc très vite qu’il s’agit d’un astucieux coup de pub pour un projet à venir… Quelques jours plus tard, la réalisatrice Anjali Menon fait une annonce qui confirme mes allégations…
Elodie Hamidovic : Attends, attends… Anjali Menon ? Tu parles du génie derrière Bangalore Days et Koode, deux films malayalam que je kiffe ?
Asmae Benmansour-Ammour : C’est bien elle ! Et cette fois, elle signe Wonder Women, un film pour la plateforme de streaming SonyLIV. Aux côtés de Parvathy et Nithya, on retrouvera au casting Amrutha Subhash, Padmapriya et Sayanora Philip. Elles seront ainsi au service de cette production sur le parcours de plusieurs femmes enceintes.
Elodie Hamidovic : Franchement, c’était osé ! Et ça titille ma curiosité concernant ces “Wonder Women”...
Asmae Benmansour-Ammour : La mienne également ! Mais ce qu’il y a à retenir de cet ingénieux coup de pub, ce sont les réactions qu’il a suscitées. Car oui, en annonçant sa fausse grossesse, Parvathy est venu secouer un ordre établi en Inde, selon lequel une femme qui n’est pas mariée ne peut décemment pas être enceinte ! Pourquoi, me direz-vous ? Sans doute au nom de la religion et des mœurs très archaïques qui subsistent dans la société indienne…
En tout cas, en postant cette nouvelle, l’actrice s’est attirée les foudres des puritains, qui ont condamné son célibat et sa grossesse hors mariage… Et c’est là que selon moi, le buzz est purement génial ! Car en mettant les radicaux face à leurs propres excès, Parvathy a parfaitement mis en valeur la cause de son film. Car les femmes, comme leurs expériences de grossesse, sont complexes et plurielles…
Elodie Hamidovic : Et c’est tout pour aujourd’hui, merci de nous avoir écouté.
Asmae Benmansour-Ammour : C’est sur la mélodie de “Pipni” tirée de la série Mismatched que l’on se quitte. L’occasion pour moi de vous rappeler que la deuxième saison de ce programme romantique avec Prajakta Koli et Rohit Saraf est disponible sur Netflix.
Elodie Hamidovic : Si vous aimez Namaste, le cinéma, n'hésitez pas à nous soutenir en partageant massivement le podcast autour de vous.
Asmae Benmansour-Ammour : Et si vous avez des suggestions à nous faire ou des messages à nous transmettre, vous pouvez nous contacter par mail ou sur Bollyandco.fr
Elodie Hamidovic : Nous serons ravies de vous lire ! On se retrouve lundi prochain avec plus d’infos, bonne semaine à tous !
Asmae Benmansour-Ammour : Et surtout n’oubliez pas…
Namaste, le cinéma !
Crédits :
Hosts : Elodie Hamidovic & Asmae Benmansour-Ammour
Texte : Elodie Hamidovic & Asmae Benmansour-Ammour
Retranscription : Asmae Benmansour-Ammour
Design : Elodie Hamidovic
Montage et mixage son : Elodie Hamidovic