Critique : In Flames (★★★☆☆)
21 mai 2023
Le film In Flames est présenté à Cannes dans le cadre de la Quinzaine des Cinéastes. Ce drame pakistanais est réalisé par Zarrar Kahn, dont c’est le premier essai dans le format long-métrage.
Mariam (Ramesha Rawal) est une jeune étudiante dans la ville de Johar, au Pakistan. Après la mort de son grand-père, patriarche de la famille, sa mère Fariha (Bakhtawar Mazhar) et elle se retrouvent face à une situation financière des plus précaires. A cela s’ajoutent des traumas enfouis, que la rencontre de la jeune femme avec Asad (Omar Javaid) viendra raviver…
Le message du film est clair presqu’immédiatement : Mariam et Fariha sont prisonnières de leur vie. La suffocation est aussi littérale que métaphorique, imagée notamment à travers les crises d’asthme de l’héroïne. Mais ce qui capte l’attention dans le travail de Zarrar Kahn, ce sont ses emprunts au cinéma de genre pour illustrer son propos engagé. En effet, In Flames n’est pas uniquement une œuvre sociale, mais exploite également les codes de l’horreur pour rendre son récit plus glaçant et donc, plus efficace. La descente aux enfers de Mariam sonne comme un film d’épouvante, d’apparitions effrayantes en révélations poignantes. Helas, ce n’est pas que de la fiction, et le cinéaste met une énergie folle à nous le rappeler : la vie de nombreuses femmes pakistanaises ressemble vraiment à un film d’horreur, entre menace permanente et interdits arbitraires.
J’avoue qu’en la voyant, j’ai trouvé qu’elle avait quelque chose de l’actrice indienne Shweta Tripathi. Dans son apparente innocence, dans sa verve et sa vulnérabilité aussi. Elle est incontestablement la révélation de ce film qu’elle porte vigoureusement sur ses épaules.
Face à elle, Bakhtawar Mazhar est également réjouissante. Loin d’entrer dans le cliché narratif de la cruelle marâtre, elle donne à voir une Fariha tiraillée entre son envie sincère de s’en sortir et son besoin viscéral de faire face à son histoire. L’actrice partage avec Ramesha une attachante complicité qui rend largement crédible la relation qui les unit à l’écran.
Le film se construit sur une montée en tension, qui fait clairement grimper l’angoisse et l’anticipation chez le spectateur. Pourtant, il sait aussi proposer des temps plus enlevés, en musique, notamment pour illustrer la relation entre Mariam et Asad. Si ces instants sont visuellement d’une pure beauté, ils peuvent aussi casser le rythme instauré par le métrage. Surtout, et c’est pour moi le véritable point noir de l’œuvre, le bouquet final qui devait sonner comme une explosion libératrice retombe hélas comme un soufflet. Il est regrettable que tout le travail d’ambiance du film se conclut sur un final aussi tiède.
In Flames est une proposition intéressante mais inégale de la part de son réalisateur. Et si sa distribution féminine est irréprochable, elle ne suffit pas à relever un climax manquant cruellement de relief. Dommage.
Nous avons eu l’immense plaisir de découvrir ce film vibrant et courageux lors de sa projection au festival…
Mariam (Ramesha Rawal) est une jeune étudiante dans la ville de Johar, au Pakistan. Après la mort de son grand-père, patriarche de la famille, sa mère Fariha (Bakhtawar Mazhar) et elle se retrouvent face à une situation financière des plus précaires. A cela s’ajoutent des traumas enfouis, que la rencontre de la jeune femme avec Asad (Omar Javaid) viendra raviver…
In Flames est avant tout un métrage ancré dans sa réalité sociétale, au cœur d’un Pakistan aux mœurs patriarcales imposantes.
Le message du film est clair presqu’immédiatement : Mariam et Fariha sont prisonnières de leur vie. La suffocation est aussi littérale que métaphorique, imagée notamment à travers les crises d’asthme de l’héroïne. Mais ce qui capte l’attention dans le travail de Zarrar Kahn, ce sont ses emprunts au cinéma de genre pour illustrer son propos engagé. En effet, In Flames n’est pas uniquement une œuvre sociale, mais exploite également les codes de l’horreur pour rendre son récit plus glaçant et donc, plus efficace. La descente aux enfers de Mariam sonne comme un film d’épouvante, d’apparitions effrayantes en révélations poignantes. Helas, ce n’est pas que de la fiction, et le cinéaste met une énergie folle à nous le rappeler : la vie de nombreuses femmes pakistanaises ressemble vraiment à un film d’horreur, entre menace permanente et interdits arbitraires.
Ramesha Rawal, qui fait ses débuts au cinéma avec ce film, est d’un magnétisme incroyable.
J’avoue qu’en la voyant, j’ai trouvé qu’elle avait quelque chose de l’actrice indienne Shweta Tripathi. Dans son apparente innocence, dans sa verve et sa vulnérabilité aussi. Elle est incontestablement la révélation de ce film qu’elle porte vigoureusement sur ses épaules.
Face à elle, Bakhtawar Mazhar est également réjouissante. Loin d’entrer dans le cliché narratif de la cruelle marâtre, elle donne à voir une Fariha tiraillée entre son envie sincère de s’en sortir et son besoin viscéral de faire face à son histoire. L’actrice partage avec Ramesha une attachante complicité qui rend largement crédible la relation qui les unit à l’écran.
Le film se construit sur une montée en tension, qui fait clairement grimper l’angoisse et l’anticipation chez le spectateur. Pourtant, il sait aussi proposer des temps plus enlevés, en musique, notamment pour illustrer la relation entre Mariam et Asad. Si ces instants sont visuellement d’une pure beauté, ils peuvent aussi casser le rythme instauré par le métrage. Surtout, et c’est pour moi le véritable point noir de l’œuvre, le bouquet final qui devait sonner comme une explosion libératrice retombe hélas comme un soufflet. Il est regrettable que tout le travail d’ambiance du film se conclut sur un final aussi tiède.
En conclusion
In Flames est une proposition intéressante mais inégale de la part de son réalisateur. Et si sa distribution féminine est irréprochable, elle ne suffit pas à relever un climax manquant cruellement de relief. Dommage.
LA NOTE: 3/5