Critique : Last Film Show (★★★★★)
21 mai 2023
Nous avons eu l’immense plaisir de rencontrer le réalisateur Pan Nalin il y a quelques jours dans le cadre d’une conférence pour le Pavillon Indien. Il y a quelques mois, Pan Nalin s’est retrouvé au cœur d’une polémique puisque son dernier film, Last Film Show, a été sélectionné pour représenter l’Inde aux Oscars, alors que le candidat tout désigné semblait être RRR.
Si beaucoup de fans se sont offusqués de cette décision, j’ai personnellement adopté une posture bien plus mesurée. En effet, je connais le cinéma de Pan Nalin, et je sais à quel point ce cinéaste avait une identité artistique forte. De plus, le métrage a bénéficié d’une très bonne presse lors de ses projections à l’international et s’il n’a finalement pas été nommé aux Oscars, il s’agit du premier film du cinéaste à bénéficier d’un tel soutien de la part du gouvernement indien.
J’étais donc très impatiente de découvrir ce film lorsque Pan Nalin nous a gracieusement invité à la projection privée à Cannes. Ni une ni deux, Elodie et moi nous organisons afin de nous y rendre. Et quelle ne fut pas notre surprise de découvrir que le film allait être projeté en qualité HDR grâce à une nouvelle technologie proposée par la société Barco. Seuls trois projecteurs existent dans le monde : à Los Angeles, en Belgique et à Cannes.
Les conditions de visionnage sont donc idéales pour savourer ce film très intime de Pan Nalin, qui y adapte un bout de sa propre enfance au Gujarat. Last Film Show narre effectivement le récit du jeune Samay (Bhavin Rabari), un petit garçon qui se passionne pour le cinéma. Afin de pouvoir assister à des séances dans le cinéma de son village, il échange ses déjeuners avec le projectionniste, Fazal (Bhavesh Shrimali).
En effet, il sonne comme un film sur une tranche de vie assez classique. Mais il porte en lui de nombreuses questions sur le système de caste, sur la transition du celluloïde au numérique mais aussi sur les pouvoirs universels du cinéma et de la nourriture.
Le casting est absolument impeccable, du jeune Bhavin Rabari qui semble être un prolongement de Pan Nalin lui-même, à sa bande d’amis rêveurs, en passant par ses parents campés par Dipen Raval et Richa Meena. Enfin, Bhavesh Shrimali est d’une vulnérabilité saisissante.
Aucun de ses films ne ressemble. et moi qui suis une fan de son Déesses Indiennes en Colère, Last Film Show n’a absolument rien à voir avec lui. Il possède son propre ton, un rythme bien à lui et une douceur qui nous cueille. Là où Déesses Indiennes en Colère était bien plus énergique, presque coup de poing.
Au final, Last Film Show est surtout le récit initiatique d’un gamin qui veut réaliser ses rêves, se sortir de sa condition pour réveiller l’artiste qui sommeille en lui. Ce n’est pas un blockbuster énervé comme RRR, mais une œuvre tranquille et enveloppante. Je suis personnellement ressortie du visionnage avec les yeux brillants d’émotion et un sourire béat.
Alors je profite de cette occasion qui m’est donnée à travers cette critique pour remercier Pan Nalin d’avoir joué un si grand rôle dans ma cinéphilie. Lorsqu’on parle de cinéma indien, on met davantage en avant Sanjay Leela Bhansali, Satyajit Ray, Mani Ratnam ou encore Mira Nair. Mais en ce qui me concerne, Pan Nalin fait incontestablement partie de ces réalisateurs à avoir défini mon parcours cinéphile.
Alors merci à Nalin d’être aussi généreux et sincère, aussi bien dans son cinéma que dans la vie.
Si beaucoup de fans se sont offusqués de cette décision, j’ai personnellement adopté une posture bien plus mesurée. En effet, je connais le cinéma de Pan Nalin, et je sais à quel point ce cinéaste avait une identité artistique forte. De plus, le métrage a bénéficié d’une très bonne presse lors de ses projections à l’international et s’il n’a finalement pas été nommé aux Oscars, il s’agit du premier film du cinéaste à bénéficier d’un tel soutien de la part du gouvernement indien.
J’étais donc très impatiente de découvrir ce film lorsque Pan Nalin nous a gracieusement invité à la projection privée à Cannes. Ni une ni deux, Elodie et moi nous organisons afin de nous y rendre. Et quelle ne fut pas notre surprise de découvrir que le film allait être projeté en qualité HDR grâce à une nouvelle technologie proposée par la société Barco. Seuls trois projecteurs existent dans le monde : à Los Angeles, en Belgique et à Cannes.
Les conditions de visionnage sont donc idéales pour savourer ce film très intime de Pan Nalin, qui y adapte un bout de sa propre enfance au Gujarat. Last Film Show narre effectivement le récit du jeune Samay (Bhavin Rabari), un petit garçon qui se passionne pour le cinéma. Afin de pouvoir assister à des séances dans le cinéma de son village, il échange ses déjeuners avec le projectionniste, Fazal (Bhavesh Shrimali).
Last Film Show est à la fois simple et dense.
En effet, il sonne comme un film sur une tranche de vie assez classique. Mais il porte en lui de nombreuses questions sur le système de caste, sur la transition du celluloïde au numérique mais aussi sur les pouvoirs universels du cinéma et de la nourriture.
Le casting est absolument impeccable, du jeune Bhavin Rabari qui semble être un prolongement de Pan Nalin lui-même, à sa bande d’amis rêveurs, en passant par ses parents campés par Dipen Raval et Richa Meena. Enfin, Bhavesh Shrimali est d’une vulnérabilité saisissante.
Mais ce qui est particulièrement fascinant chez Pan Nalin, c’est sa capacité à se renouveler en permanence.
Aucun de ses films ne ressemble. et moi qui suis une fan de son Déesses Indiennes en Colère, Last Film Show n’a absolument rien à voir avec lui. Il possède son propre ton, un rythme bien à lui et une douceur qui nous cueille. Là où Déesses Indiennes en Colère était bien plus énergique, presque coup de poing.
Au final, Last Film Show est surtout le récit initiatique d’un gamin qui veut réaliser ses rêves, se sortir de sa condition pour réveiller l’artiste qui sommeille en lui. Ce n’est pas un blockbuster énervé comme RRR, mais une œuvre tranquille et enveloppante. Je suis personnellement ressortie du visionnage avec les yeux brillants d’émotion et un sourire béat.
Alors je profite de cette occasion qui m’est donnée à travers cette critique pour remercier Pan Nalin d’avoir joué un si grand rôle dans ma cinéphilie. Lorsqu’on parle de cinéma indien, on met davantage en avant Sanjay Leela Bhansali, Satyajit Ray, Mani Ratnam ou encore Mira Nair. Mais en ce qui me concerne, Pan Nalin fait incontestablement partie de ces réalisateurs à avoir défini mon parcours cinéphile.
Alors merci à Nalin d’être aussi généreux et sincère, aussi bien dans son cinéma que dans la vie.
LA NOTE: 4,5/5