Critique : Bommarillu (★★★★☆)

mardi 6 juin 2023
Bommarillu critique tollywood
— Cet article a été publié dans le numéro 4 de Bolly&Co, page 82.

Bommarillu est un film télougou sorti en 2006. Réalisé par le prolifique cinéaste Bhaskar, il compte à sa distribution Siddharth et Genelia D’Souza. Premier film de son réalisateur, il est depuis devenu une valeur sûre en réalisant le sympathique Orange, avec Ram Charan Teja et Genelia D’Souza en 2010, mais surtout Parugu en 2008, dans lequel le héros est campé par la star Allu Arjun.

Devenu le succès surprise de l’année en Andhra Pradesh, Bommarillu surprend par son usage particulier de tous les codes de la comédie romantique indienne. Le succès du film est tel que, deux ans plus tard, sort une version tamoule du métrage, Santosh Subramanian, dans laquelle Genelia reprend le rôle qui a fait sa gloire aux côtés de Jayam Ravi. Elle recevra d’ailleurs le South Filmfare Awards de la Meilleure Actrice télougoue pour son interprétation dans l'œuvre originale, à seulement 19 ans.

Pourtant, le pitch n’a rien de révolutionnaire, mais possède une touche d’originalité et de charme grâce à son casting moderne et dynamique, ainsi qu’à une bande-originale sympathique.

Siddhu (Siddharth) se laisse absolument tout dicter par son père (Prakash Raj), des vêtements qu’il porte à l’école qu’il doit fréquenter, jusqu’au métier qu’il doit exercer. Mais il se fait la promesse qu’il décidera par lui-même d’une seule chose dans sa vie : la femme qu’il épousera ! Sur les bancs de l’université, il tombe sous le charme de Hasini (Genelia D’Souza), jeune fille de condition modeste très loquace et spontanée. Bien sûr, la famille aisée de Siddhu s’oppose au fait que leur fils n’épouse Hasini qui, selon eux, manque de savoir-vivre. Cependant, son père lui propose d’héberger Hasini pendant quelques semaines, afin de déterminer si elle sera capable de se comporter en épouse convenable et introvertie…

Le principal atout de cette romance au rythme enlevé, c’est sa distribution. Siddharth est, comme à son habitude, l’amoureux incompris par excellence. Il avait déjà mis tout le monde d’accord un an auparavant avec Nuvvostanante Nenoddantana de Prabhu Deva, dans lequel il était l’amoureux de Trisha Krishnan. Avec Bommarillu, il ne fait que corroborer le fait que le Lover d’Andhra Pradesh, c’est bien lui ! Genelia est quant à elle absolument délicieuse ! Si elle a de coutume cette fâcheuse tendance à coller d’irritantes mimiques à son jeu, il faut avouer qu’elle est ici parfaite dans le rôle d’Hasini. On en vient même à se demander si son personnage n’aurait pas inspiré Imtiaz Ali quand il a écrit le rôle de Geet pour Kareena Kapoor dans Jab We Met !

Des deux protagonistes émanent la même fraîcheur, la même désinvolture et le même goût de la vie.

De son côté, Prakash Raj est magistral en père ombrageux et inflexible, il a par ailleurs de nouveau incarné le paternel de Siddharth dans Konchem Ishtam Konchem Kashtam, sorti en 2009. La bande-son de Bommarillu est à l’image du film qu’elle vient servir : tonique, enjouée et résolument jeune. Trois titres sortent du lot, cependant : la ballade “Bommani Geestey”, le morceau énergique “We Have A Romeo” et surtout le très célèbre “Appudo Ippudo”, chanté par Siddharth lui-même.

En somme, Bommarillu est un patchwork de tous les ingrédients incontournables de la romcom indienne, avec ce qu’il faut de folklore et de tradition, auxquels s’ajoute une dose non négligeable de modernité. S’il ne s'agit pas d’une œuvre révolutionnaire, elle a le mérite de nous surprendre par une fin ouverte assez inattendue et de nous toucher grâce au jeu haletant de ses acteurs. Un film qui donne envie de revoir le duo fort sympathique que forment Siddharth et Genelia, qui avaient fait leurs débuts ensemble à Kollywood dans la sex-comedy Boys, en 2003.

En conclusion



Bommarillu est donc une romance de Tollywood à voir, pétillante et optimiste. C’est également l’occasion de découvrir une Genelia au jeu plus nuancé qu’à l’accoutumée, véritable âme de ce métrage attendrissant. Siddharth n’y prouve rien, mais y est tout de même savoureux.

LA NOTE: 4/5
mots par
Asmae Benmansour-Ammour
« Quand Nivin Pauly a dit mon prénom, je ne m'en souvenais même plus moi-même. »
lui écrire un petit mot ?