Critique : Boys (★★★★☆)
9 juin 2023
— Cet article a été publié dans le numéro 5 de Bolly&Co, page 137.
Succès surprise de l’année 2003, Boys a pourtant été clairement boudé par la critique. En effet, cette sex-comedy pour ados a créé le scandale autour de deux scènes qui ont choqué le Tamil Nadu conservateur et puritain : l’une où les héros passent la nuit avec une prostituée, l’autre où l’on découvre l’acteur vedette courir en plein Chennai en tenue d’Adam. Réalisé par Shankar, qui nous offrira par la suite les blockbusters Sivaji The Boss et Endhiran avec Rajinikanth, Boys lance les carrières prometteuses de grandes stars du cinéma dravidien. On retrouve effectivement à sa distribution Siddharth, Genelia D’Souza (Ready, Sachein), Bharath et Nakul.
Cinq adolescents sont en pleine puberté. Ils sont donc logiquement obnubilés par chaque individu du sexe opposé qui les entourent. Mais toutes leurs démarches afin de charmer les filles se soldent par des échecs. Et alors que Juju (Nakul), Babu Kalyanam (Bharath), Krishna (Sai Srinivas), Kumar (Manikandan) et Munna (Siddharth) dragouillent une fois parmi tant d’autres, ils sympathisent avec une jeune fille de condition aisée, Harini (Genelia D’Souza). Munna tombe même amoureux de la belle, qui le considère cependant comme un ami. Mais comme dans toute bonne comédie romantique indienne, après quelques pérégrinations dans les paysages australiens sur une musique magistrale de A.R. Rahman, l'héroïne tombe dans les bras de son prince charmant. Cependant, les choses ne sont pas si faciles pour eux, car face au refus de leur union par leurs parents respectifs, Harini et Munna vont devoir grandir prématurément et assumer les responsabilités de leur coup de foudre…
Il prévoit d’y introduire un casting de jeunes talents au service d’une comédie populaire. Avec un budget limité et une distribution de novices, le cinéaste reconnu prenait alors un risque considérable. Un risque qu’il ne mesurait sans doute pas lorsqu’il a engagé Genelia D’Souza après avoir vu son spot publicitaire avec Amitabh Bachchan, lorsqu’il a sélectionné Bharath uniquement pour ses talents de danseur, ou lorsqu’il a intégré Siddharth à son projet qui était alors assistant-réalisateur pour Mani Ratnam…. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a eu raison, puisque Boys a fait un carton malgré la censure et la mauvaise publicité dont il a été victime. Le métrage fait d’ailleurs office de classique en Andhra Pradesh et au Telangana, où il a encore mieux marché qu’à Kollywood.
Tous les acteurs sont absolument justes et attendrissants. Siddharth et Genelia, qui forment le duo vedette de l'œuvre, sont très à l’aise dans leurs rôles respectifs et incarnent avec conviction ce couple de jeunes amoureux un peu paumés qui tentent tant bien que mal de vivre leur relation. Ils sont épaulés par un Bharath énergique, un Nakul adorable, un Sai Srinivas impeccable et un Manikandan émouvant. Boys narre d’abord ce lien unique que tissent les six amis dans leurs rêves, leurs illusions et leurs drames. Lorsque Munna et Harini veulent se marier contre la volonté de leurs parents, ce sont leurs amis qui leur apportent un soutien sans faille et qui les aident à atteindre leur but.
Les 7 morceaux qui composent l’album sont devenus des chartbusters, entre “Girlfriend” et “Boom Boom”, en passant par “Dating”. La ballade “Ale Ale” est également l’un des sons les plus jouissifs de la bande-originale, illustrant les deux tourtereaux en exploitant la technique du “time freeze”. Les deux autres chansons, “Maro Maro/Break The Rules” et “Secrets of Success” sont drôlement entrainantes et mettent en exergue le groupe de musique que forment les six compères dans l’histoire. Enfin, le titre a capella “Please Sir” est aussi très agréable à l’écoute.
Boys est un film attachant, rafraîchissant et contemporain malgré une image vieillie et le désir assez confus du réalisateur de vouloir mêler plusieurs éléments (pour certains superflus) au sein d’une même intrigue. Mais la principale qualité de ce métrage, c’est son authenticité et son décalage. Car il ose faire bouger les mentalités, faire évoluer les mœurs, quitte à nous choquer parfois. Les comédiens sont tous convaincants, la musique savoureuse et la trame imprévisible. Si vous hésitez à découvrir la sex-comedy la plus réussie de Kollywood, sautez sur Boys tant il comblera largement vos espérances…
Succès surprise de l’année 2003, Boys a pourtant été clairement boudé par la critique. En effet, cette sex-comedy pour ados a créé le scandale autour de deux scènes qui ont choqué le Tamil Nadu conservateur et puritain : l’une où les héros passent la nuit avec une prostituée, l’autre où l’on découvre l’acteur vedette courir en plein Chennai en tenue d’Adam. Réalisé par Shankar, qui nous offrira par la suite les blockbusters Sivaji The Boss et Endhiran avec Rajinikanth, Boys lance les carrières prometteuses de grandes stars du cinéma dravidien. On retrouve effectivement à sa distribution Siddharth, Genelia D’Souza (Ready, Sachein), Bharath et Nakul.
Voici donc, dans cet article exclusif, ce pourquoi Boys vaut selon moi bien mieux que la réputation de navet commercial que les médias indiens lui ont donné…
Cinq adolescents sont en pleine puberté. Ils sont donc logiquement obnubilés par chaque individu du sexe opposé qui les entourent. Mais toutes leurs démarches afin de charmer les filles se soldent par des échecs. Et alors que Juju (Nakul), Babu Kalyanam (Bharath), Krishna (Sai Srinivas), Kumar (Manikandan) et Munna (Siddharth) dragouillent une fois parmi tant d’autres, ils sympathisent avec une jeune fille de condition aisée, Harini (Genelia D’Souza). Munna tombe même amoureux de la belle, qui le considère cependant comme un ami. Mais comme dans toute bonne comédie romantique indienne, après quelques pérégrinations dans les paysages australiens sur une musique magistrale de A.R. Rahman, l'héroïne tombe dans les bras de son prince charmant. Cependant, les choses ne sont pas si faciles pour eux, car face au refus de leur union par leurs parents respectifs, Harini et Munna vont devoir grandir prématurément et assumer les responsabilités de leur coup de foudre…
Lorsque Shankar repousse le tournage de son film Robot en 2001, avec initialement Kamal Haasan et Preity Zinta, c’est pour mener à bien son autre projet : Boys.
Il prévoit d’y introduire un casting de jeunes talents au service d’une comédie populaire. Avec un budget limité et une distribution de novices, le cinéaste reconnu prenait alors un risque considérable. Un risque qu’il ne mesurait sans doute pas lorsqu’il a engagé Genelia D’Souza après avoir vu son spot publicitaire avec Amitabh Bachchan, lorsqu’il a sélectionné Bharath uniquement pour ses talents de danseur, ou lorsqu’il a intégré Siddharth à son projet qui était alors assistant-réalisateur pour Mani Ratnam…. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a eu raison, puisque Boys a fait un carton malgré la censure et la mauvaise publicité dont il a été victime. Le métrage fait d’ailleurs office de classique en Andhra Pradesh et au Telangana, où il a encore mieux marché qu’à Kollywood.
Tous les acteurs sont absolument justes et attendrissants. Siddharth et Genelia, qui forment le duo vedette de l'œuvre, sont très à l’aise dans leurs rôles respectifs et incarnent avec conviction ce couple de jeunes amoureux un peu paumés qui tentent tant bien que mal de vivre leur relation. Ils sont épaulés par un Bharath énergique, un Nakul adorable, un Sai Srinivas impeccable et un Manikandan émouvant. Boys narre d’abord ce lien unique que tissent les six amis dans leurs rêves, leurs illusions et leurs drames. Lorsque Munna et Harini veulent se marier contre la volonté de leurs parents, ce sont leurs amis qui leur apportent un soutien sans faille et qui les aident à atteindre leur but.
La musique de A.R. Rahman est dans le ton du film, fraîche et accrocheuse.
Les 7 morceaux qui composent l’album sont devenus des chartbusters, entre “Girlfriend” et “Boom Boom”, en passant par “Dating”. La ballade “Ale Ale” est également l’un des sons les plus jouissifs de la bande-originale, illustrant les deux tourtereaux en exploitant la technique du “time freeze”. Les deux autres chansons, “Maro Maro/Break The Rules” et “Secrets of Success” sont drôlement entrainantes et mettent en exergue le groupe de musique que forment les six compères dans l’histoire. Enfin, le titre a capella “Please Sir” est aussi très agréable à l’écoute.
En conclusion
Boys est un film attachant, rafraîchissant et contemporain malgré une image vieillie et le désir assez confus du réalisateur de vouloir mêler plusieurs éléments (pour certains superflus) au sein d’une même intrigue. Mais la principale qualité de ce métrage, c’est son authenticité et son décalage. Car il ose faire bouger les mentalités, faire évoluer les mœurs, quitte à nous choquer parfois. Les comédiens sont tous convaincants, la musique savoureuse et la trame imprévisible. Si vous hésitez à découvrir la sex-comedy la plus réussie de Kollywood, sautez sur Boys tant il comblera largement vos espérances…
LA NOTE: 3,5/5