Critique : Kandireega (★★★☆☆)

vendredi 30 juin 2023
Kandireega critique tollywood
— Cet article a été publié dans le numéro 7 de Bolly&Co, page 170.

Kandireega ou le masala romantico-comique télougou de l’année 2011. Sacré blockbuster en quelques semaines et nommé pour 4 South Filmfare Awards dont celui du Meilleur Acteur, Kandireega a créé la surprise après le flop du précédent film de la vedette Ram Pothineni : Rama Rama Krishna Krishna.

Mais pourquoi ce film a-t-il été si acclamé ?



Sreenu (Ram Pothineni) est un cancre de première catégorie ! Pourtant, sa situation ne l’empêche pas d’espérer épouser la brillante Bujji (Colours Swati Reddy), qui lui met un vent monumental en guise de réponse. En effet, la belle veut épouser un homme intelligent et actif professionnellement. Humilié et vert de rage, Sreenu quitte son village pour entrer à l’université où il croise le sillage de la jolie Shruthi (Hansika Motwani). Il lui fait une cour assidue, mais la jeune fille est déjà convoitée par le gangster du coin, Bhavani (Sonu Sood). Sreenu a quant à lui déjà tapé dans l'œil de Sandhya (Aksha Pardasany), dont l’effroyable papa (Jaya Prakash Reddy) va tout faire pour les réunir…

Kandireega utilise une recette vieille comme le monde pour constituer un film indien commercial à succès : un acteur dynamique et charismatique, une jolie donzelle pour lui donner la réplique, une musique catchy et populaire, des bagarres absolument improbables, de la comédie bien grasse, un gangster qui fout le bordel...

Et la mayonnaise a pris auprès du public comme auprès de la critique, car il n’avait d’autre prétention que de vendre un masala comique des plus classiques. Il faut dire que Ram excelle dans ce registre depuis les cartons de Devadasu, Ready et Maska. Kandireega a su faire du neuf avec du vieux, en respectant la composition du masala idéal et a ainsi comblé son audience. Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, le comédien est de nouveau associé à son amie de longue date Hansika Motwani après le plébiscite de Maska, en 2009.

La jeune actrice de 22 ans est très jolie, pétillante et ravissante, mais elle est surtout excessivement décorative.

Aksha Pardasany laisse beaucoup plus d’impact dans le rôle de cette fille à papa romantique et capricieuse, elle sera d’ailleurs nommée pour le prix du Meilleur Second Rôle Féminin aux South Filmfare Awards. Sonu Sood en gangster bègue et bourrin est tordant, il est au passage coutumier des rôles négatifs dans le sud depuis le carton plein de Arundhati, sorti en 2009. Il sera également pressenti pour le South Filmfare Award du Meilleur Acteur dans un Rôle Secondaire.

Les compositions de S. Thaman sont en adéquation avec l’atmosphère percutante et énergique de Kandireega. Constituée de trois dappa, d’un tube électro et d’une ballade décalée, on a là une bande-son parfaitement calibrée pour plaire au public télougou. Il s’agit surtout d’un album qui sait être au service du divertissement, optimisant de nombreuses séquences de danse qui mettent toujours plus en valeur les talents de danseur de la ‘Energetic Star’ Ram. « Gentleman » illustre Sreenu tentant de séduire Bujji et sert d’introduction à son personnage. La chanson romantique « Champakamala » met en musique notre héros en gourou de l’amour un peu bancal. Le second dappa « Nenkudithey » signe les retrouvailles de Sreenu et Shruthi, « Angelina » donne l’occasion à cette dernière et à sa rivale Sandhya de s’affronter pour le coeur de Sreenu tandis que le troisième, intitulé « Premey », offre l’opportunité à tous les personnages de se trémousser une ultime fois.

Car Kandireega est une fête, au-delà d’un simple métrage.

Une très grande fête à laquelle le spectateur est convié, et assiste aux aléas de ces héros pas comme les autres. Kandireega célèbre le cinéma populaire. Celui qui rassemble, fait rire et fait surtout oublier les problèmes. Kandireega a fait un tabac, à tel point qu’Ekta Kapoor en a racheté les droits pour en financer le remake en hindi : Main Tera Hero.

En conclusion



Tous les ingrédients étaient réunis pour conquérir le cœur du public. Le résultat est donc là, car Kandireega demeure l’un des plus gros plébiscites de la carrière de Ram, qui devient aussi iconique qu’un Salman Khan sudiste, les pas de danse en plus et quelques années en moins. Alors Ram, future mégastar de Tollywood ?

LA NOTE: 2,5/5
mots par
Asmae Benmansour-Ammour
« Quand Nivin Pauly a dit mon prénom, je ne m'en souvenais même plus moi-même. »
lui écrire un petit mot ?