Critique : Saala Khadoos (★★★☆☆)
26 juillet 2023
— Cet article a été publié dans le numéro 9 de Bolly&Co, page 125.
Parmi les genres dans lesquels les métrages hindi n'osent que très peu s'aventurer, il y a les films de sport. Parmi ceux qui existent, rares sont ceux qui tiennent la route et parviennent à rester cohérents du début jusqu'à la fin, autant au niveau du scénario, de la cinématographie que de la direction d'acteurs.
Si durant la dernière décennie, nous avons eu droit à des films décents comme Chak De ! India (2007) et à des métrages désastreux comme Dhan Dhana Dhan Goal (2007), l'année 2016 promettait un retour rafraîchissant à ce style avec Saala Khadoos.
Tourné simultanément en hindi et en tamoul, le film raconte l'histoire d'Adi Tomar (R. Madhavan), un boxeur déchu qui, malgré son immense talent, se retrouve boudé par la profession. Dix ans plus tard, il devient le coach de boxeuses. Son chemin croise alors celui de Madhi (Ritika Singh) pour que leur aventure tumultueuse vers la gloire commence…
Bien que l'inspiration du script vienne clairement de l'œuvre américaine Million Dollar Baby, ne nous voilons pas la face, nous sentons tout de même une certaine différence entre les deux histoires, principalement grâce à la dynamique du duo Madhavan-Ritika. Pour une seconde expérience cinématographique, Ritika interprète correctement ses scènes, même avec de légers faux-pas de temps à autres. Peut-être que le résultat aurait été encore meilleur avec une actrice beaucoup plus expérimentée… Et là où l'actrice principale du film ne marque pas les esprits, son partenaire rattrape largement le coup.
Madhavan livre avec Saala Khadoos ce qui peut être considéré comme l'une de ses meilleures performances. Il plonge profondément dans son personnage, aussi bien émotionnellement que physiquement, à tel point que nous arrivons facilement à saisir sa frustration et sa rage. Il arrive parfois même à le faire encore mieux que Shahrukh Khan dans Chak De ! India, qui tenait un rôle similaire. Après quelques années d'absence au cinéma hindi, R. Madhavan revient donc avec un bon rôle et une très bonne prestation. Bien que le film ait sa part de défauts, il faut bien noter que ce qui fait de Saala Khadoos une expérience plutôt agréable, c'est bien sa vedette masculine.
A une époque où tout le monde cherche à pousser l'extravagance à son paroxysme, Rajkumar Hirani offre dans sa production quelque chose de frais et d'authentique. Mis à part la prévisibilité de l'histoire, un film sans grande complexité peut être agréable à voir. Saala Khadoos a en tout cas réussi à être un film qualitatif, qui aborde un sport mais, au-delà de ça, qui traite des sentiments de ses protagonistes et des expériences qu'ils ont pu traverser. Au bout du compte, c'est un métrage honnête à travers lequel n'importe qui peut se retrouver. N'oublions pas qu'après tout, notre appréciation de telle ou telle œuvre dépend principalement de notre capacité à nous y identifier. De plus, Saala Khadoos arrive même à pointer du doigt certains sujets sensibles, qui vont plus loin que le drame habituel.
Saala Khadoos n'est pas un film original quand il s'agit de son histoire, mais c'est une œuvre riche en contenu dans ce qu'elle transmet. Bien que globalement prévisible, le réel délice du film réside dans la puissance de ces petits moments qui relatent de faits que nous vivons tous et qui nous touchent de façon universelle.
Parmi les genres dans lesquels les métrages hindi n'osent que très peu s'aventurer, il y a les films de sport. Parmi ceux qui existent, rares sont ceux qui tiennent la route et parviennent à rester cohérents du début jusqu'à la fin, autant au niveau du scénario, de la cinématographie que de la direction d'acteurs.
Si durant la dernière décennie, nous avons eu droit à des films décents comme Chak De ! India (2007) et à des métrages désastreux comme Dhan Dhana Dhan Goal (2007), l'année 2016 promettait un retour rafraîchissant à ce style avec Saala Khadoos.
Le film a-t-il atteint son objectif ?
Tourné simultanément en hindi et en tamoul, le film raconte l'histoire d'Adi Tomar (R. Madhavan), un boxeur déchu qui, malgré son immense talent, se retrouve boudé par la profession. Dix ans plus tard, il devient le coach de boxeuses. Son chemin croise alors celui de Madhi (Ritika Singh) pour que leur aventure tumultueuse vers la gloire commence…
Au-delà des personnages stéréotypés de ce genre d'œuvres, avec le coach en colère et frustré et l'élève têtue, Sudha Kogara Prasad arrive à nous offrir un film globalement cohérent et intéressant.
Bien que l'inspiration du script vienne clairement de l'œuvre américaine Million Dollar Baby, ne nous voilons pas la face, nous sentons tout de même une certaine différence entre les deux histoires, principalement grâce à la dynamique du duo Madhavan-Ritika. Pour une seconde expérience cinématographique, Ritika interprète correctement ses scènes, même avec de légers faux-pas de temps à autres. Peut-être que le résultat aurait été encore meilleur avec une actrice beaucoup plus expérimentée… Et là où l'actrice principale du film ne marque pas les esprits, son partenaire rattrape largement le coup.
Madhavan livre avec Saala Khadoos ce qui peut être considéré comme l'une de ses meilleures performances. Il plonge profondément dans son personnage, aussi bien émotionnellement que physiquement, à tel point que nous arrivons facilement à saisir sa frustration et sa rage. Il arrive parfois même à le faire encore mieux que Shahrukh Khan dans Chak De ! India, qui tenait un rôle similaire. Après quelques années d'absence au cinéma hindi, R. Madhavan revient donc avec un bon rôle et une très bonne prestation. Bien que le film ait sa part de défauts, il faut bien noter que ce qui fait de Saala Khadoos une expérience plutôt agréable, c'est bien sa vedette masculine.
Malheureusement, la longueur du film ne joue pas en sa faveur.L'une des raisons pour lesquelles ce genre n'est que très peu apprécié par les cinéphiles quand il est traité à la sauce Bollywood, c'est la longueur. Pour une histoire aussi simple, étaler les événements sur environ deux heures est peu judicieux, surtout que cela laisse encore plus de place aux clichés. Tout ceci peut cependant être dépassé si nous accordons plus d'attention aux différents messages sociaux que l'équipe du film tente de faire passer. Car oui, pour une fois dans un film sportif, savoir qui va gagner n'est pas le seul enjeu de l'histoire. Entre autres, le manque terrible d'infrastructures dans les pays du tiers monde quand il s'agit de sport, mais aussi les questions de corruption, de harcèlement sexuel, de pouvoir... Là où des films comme Mary Kom s'arrêtent, Saala Khadoos franchit le pas sans se stopper. Une preuve ? L'une des répliques les plus marquantes du film : « Pour monter les échelons dans la vie, il faudrait d'abord que tu te mettes à genoux ».
Cela étant dit, le point fort de Saala Khadoos reste tout de même sa simplicité.
A une époque où tout le monde cherche à pousser l'extravagance à son paroxysme, Rajkumar Hirani offre dans sa production quelque chose de frais et d'authentique. Mis à part la prévisibilité de l'histoire, un film sans grande complexité peut être agréable à voir. Saala Khadoos a en tout cas réussi à être un film qualitatif, qui aborde un sport mais, au-delà de ça, qui traite des sentiments de ses protagonistes et des expériences qu'ils ont pu traverser. Au bout du compte, c'est un métrage honnête à travers lequel n'importe qui peut se retrouver. N'oublions pas qu'après tout, notre appréciation de telle ou telle œuvre dépend principalement de notre capacité à nous y identifier. De plus, Saala Khadoos arrive même à pointer du doigt certains sujets sensibles, qui vont plus loin que le drame habituel.
En conclusion
Saala Khadoos n'est pas un film original quand il s'agit de son histoire, mais c'est une œuvre riche en contenu dans ce qu'elle transmet. Bien que globalement prévisible, le réel délice du film réside dans la puissance de ces petits moments qui relatent de faits que nous vivons tous et qui nous touchent de façon universelle.
LA NOTE: 4/5