Voici nos humbles demandes au Père Noël...

dimanche 24 décembre 2023
cinéma indien noël list
C’est Noël ! Et l’équipe de Bolly&Co a quelques requêtes à soumettre pour un cinéma indien au top de sa forme. Tout le monde a le droit de rêver, non ? Alors, préparez-vous un petit chocolat chaud, dégustez votre meilleur cookie et c’est parti ! Essayons d’être simple et efficace, et qui sait ? Peut-être que le meilleur arrivera…

Cher Père Noël, voici notre liste…



1. Davantage de vrais rôles pour des actrices de tout âge.

Ce que Mani Ratnam a prouvé avec Ponniyin Selvan, c’est qu’une actrice du calibre d’Aishwarya Rai Bachchan peut tenir une grande place dans un film sans être un cliché ambulant. Adieu l'énième mère de famille, et bonjour le personnage complexe, aussi attachant qu’effrayant. Car oui, à 50 ans, Aishwarya est bluffante ! Canon, mais surtout incroyable dans sa prestation dans le rôle de Nandini. Et en fait, il faudrait que plus de cinéastes se lancent dans l’écriture de vrais rôles de femmes. Que l’âge ne soit pas un frein, et ainsi permettre à des personnalités qu’on adore de revenir sur grand écran sans avoir à camper un rôle secondaire effacé de maman poule… Une femme, après un certain âge, peut être plus que ça. A contrario, si les acteurs pouvaient arrêter de prétendre être ce qu’ils ne sont pas, ça peut être cool aussi. Oui, c’est fatiguant, ces hommes de 50 ans qui refusent de vieillir ! Acceptez la beauté de votre âge, tant le monde est rempli d'histoires qui touchent toutes les générations.




2. Qu’on arrête d’annoncer des films pour rien !

Faute du Covid-19 ou pas, à un moment donné, il faut arrêter ce plan marketing foireux. Annoncer un projet pour surfer sur la popularité d’une célébrité pour au final ne plus parler du film pendant presque deux ans, c’est se tirer une balle dans le pied. La promotion est devenue de plus en plus inégale, aujourd’hui. Si le succès fulgurant de Barbie a bien prouvé quelque chose, c’est qu’une bonne stratégie commerciale peut réellement amener du monde au cinéma. Mais alors, poster une pauvre vidéo ou une affiche alors que le tournage n’a même pas démarré, c’est tout bonnement stupide ! Quand on sait à quel point il est facile pour un projet d’être décalé, voire de ne jamais se concrétiser, il vaut mieux ne pas jouer avec le feu. Votre démarche, bien que très cool lors de l’annonce, peut créer une véritable déception. Pire, votre projet peut finir par sortir dans l’indifférence générale s’il tarde trop. D’ailleurs, petit clin d'œil à ces bandes-annonces qui n’apparaissent qu’une semaine avant le film… Aux teasers de 5 secondes qui ne donnent absolument rien. Bref, posez-vous deux secondes. La promo, ça se travaille. Surtout quand on a un public de plus en plus international…




3. Que Bollywood prenne exemple sur les autres industries côté musique !

Cela fait un moment qu’on le souligne. La plupart des albums de film, côté Bollywood, sont affreux. Ils n’ont aucun sens, aucune place réelle dans l’histoire qui nous est racontée. Bien sûr, souvent, une chanson qui cartonne, c’est aussi la garantie que du monde a entendu parler du film et donc, que du monde ira au cinéma. Mais les autres industries semblent ne jamais négliger le travail de composition musicale d’un métrage et ce, tout en lançant des purs bangers. Mais surtout, on dirait qu’on innove d’un côté, là où de l’autre, on fait surtout des reboots et des reprises. Les compositeurs sont-ils en panne d’inspiration ? Franchement, c’est limite si je ne préfère pas finalement les rares films qui décident de n’avoir qu’une ou deux chansons, pour prioriser leur histoire. Et ça, c’est dommage parce que la musique a toujours constitué une force majeure de Bollywood. Allez, les gars ! Vous pouvez mieux faire !




4. Les franchises, on dit stop !

Est-ce vraiment nécessaire ? Prenons Yash Raj et son Spy Universe. Si c’est juste du fan service, faites-le sans pour autant le vendre comme une franchise. On sait très bien que lorsqu’Ek Tha Tiger est sorti en 2012, ce n'était pas du tout le but du film, d’être le premier d’un univers particulier. Si ce n’est pas consciemment réfléchi, un univers peut très vite perdre de l’intérêt auprès du public. Surtout, ce qui me questionne, c’est qu’aucun de ces univers ne prévoit de faire le moindre film qui réunisse tous ses personnages principaux. Un souci d’ego ? Ou simplement parce que ça n’a jamais été pensé de cette manière ? Or, si Yash Raj annonce un métrage avec Shahrukh, Salman et Hrithik ensemble, ça serait de la folie. Voilà ce qui serait vraiment cool, mais non… On aura juste le droit à des suites de chaque film, des petites apparitions spéciales et basta ? Je m’y oppose ! Le prochain qui parle de franchise sans avoir pensé un truc original et sur la longueur, il vaut mieux qu’il arrête de suite.




5. A quoi ça sert une carrière à l’international si c’est ça, votre premier film ?!

Ah, les débuts à Hollywood ou tout simplement à l'international... Pour une raison qui m’échappe, c’est un peu devenu un énorme gage de qualité auprès de nos stars indiennes, mais très peu ont véritablement réussi la transition. Ou ont vraiment pris part à des projets intéressants pour eux. Je pense aux débuts de Dhanush... Ca, c’était de la folie ! Et non, je ne parle pas de The Gray Man, mais de L'Extraordinaire Voyage du Fakir ! Dans ses débuts, il était le héros. Et c’était un véritable challenge pour l’acteur. Et puis, il y a Alia Bhatt et Heart of Stone. Si le film est moyen, elle possède une vraie présence, mais est-ce vraiment ainsi qu’elle voyait sa carrière débuter ? Un film Netflix qui ne sert qu’à remplir le catalogue ? Cela nous a forcément rappelé les débuts de Deepika Padukone, en 2017 avec Xxx: The Return Of Xander Cage. Est-ce que ce film lui a ouvert les portes d’autres projets ? Non. Alors, ça sert à quoi ? Une présence médiatique à l’international ? Parce que vous pensez qu’Alia a gagné une fanbase américaine avec Heart of Stone ? Alors, les amis, soyez plus consciencieux dans vos décisions.




6. Que Prime Video rende accessible son catalogue indien (même si c’est avec des sous-titres Google trad).

Il y en a beaucoup, des films indiens sur Prime Vidéo, qui continue d'agrandir son catalogue à vue de nez. Seul problème : ce n'est pas toujours accessible en France. Et je parle surtout des films du sud ! De grands classiques de Tollywood à Mollywood sont accessibles, mais pas pour le public français. Si je pensais au départ que Prime cachait ses vidéos parce qu’ils n’avaient pas de sous-titre français (comme le fait parfois Netflix), force est de constater que c’est complétement aléatoire. Certains autorisent, d’autres pas. Sachant que Prime explore de plus en plus l’affichage de sous-titres traduits automatiquement (Bawaal, c’est toi que je regarde), j’espère que davantage de métrages seront visibles. Evidemment, je préfère que de vrais traducteurs soient payés, et le succès de certaines séries indiennes doublées en VF prouve que tout est possible ! Alors faites-nous plaisir, un peu…




7. Qu’on arrête de croire qu’un film qui a du succès au box-office est un BON film !

C’est le raccourci le plus fatiguant du moment. Et il existe depuis des années ! C’est certain qu’on pourrait se dire, surtout au regard du contexte actuel, que si un film persiste en salles, c’est qu’il en vaut la peine. Et cela peut être le cas. Mais il faut savoir qu’un film peut réaliser d’excellents scores dès ses premiers jours de diffusion, et ainsi dépasser facilement la fameuse barre des 100 crores, sans pour autant être un véritable chef d'œuvre. Et en 2023, on a eu notre dose ! Gadar 2 ? Je parie sur la nostalgie du premier, même s’il était déjà bien problématique. Adipurush ? Si vous avez lancé le film sur Netflix, vous savez sans doute que c’est une catastrophe. The Kerala Story ? Ah, la propagande, ça paie… Ces films cités font partie des films qui ont le mieux marché cette année. Pourtant, ils sont mauvais. En termes de jeu d’acteur, de fabrication, de tout ce que vous voulez… A bien trop de niveaux, c’est mauvais. Si le public pouvait bouder la médiocrité, ça serait bien, mais quand y’a rien d'autre à regarder, on aura hélas tendance à se dire : bon allez, pourquoi pas…




8. Calmos sur les webséries, les gars !

Cette année a été terriblement fructueuse en termes de webséries, toutes plateformes confondues. Et de bonnes webséries, en plus ! Cependant, c’est trop. On a même pas le temps de se remettre de son dernier visionnage, que dix autres projets s'ajoutent à notre liste. La websérie est un format qui plait et qui, selon nous, est de plus en plus qualitatif. La quantité peut être expliquée par la demande aussi, de plus en plus grande et internationale. On a cependant l’impression que beaucoup de créateurs s'essayent à ce format et délaissent ainsi le cinéma. Or, on aimerait retrouver la passion qui se dégage de certaines webséries dans les films. Il est facile de comprendre, cependant, que les plateformes offrent des libertés plus avantageuses, mais on ne veut pas qu’elles prennent trop le dessus sur le cinéma. Et selon nous, la première étape est de se focaliser sur des projets originaux incroyables, et de laisser de côté des remakes de séries américaines, françaises, coréennes et autres. Cela nous laisserait déjà un peu de répit !




9. Que certains fassent un break, ou se lancent dans le tricot au sein de la maison de retraite du coin !

Pas besoin de deviner à qui nous pensons en premier, dans l’équipe. Akshay Kumar. Vous avez vu son line-up pour 2024 ? On va le voir PARTOUT. Et 2025 est déjà full, également. Ce type n’arrête pas, et malheureusement quand il est bon et que son film est intéressant, c’est noyé dans la masse de navets qui l’accompagne. Et à force d’être surexposé, la fatigue est déjà en place. On a aucun plaisir à le retrouver à l’écran et ça concerne, évidemment, d’autres artistes. Être productif est une chose, mais ne pas être innovant, c’est problématique. Je préfère attendre 5 ans le retour de Shahrukh Khan qui, en 2023, est apparu dans 3 films bien distincts, que de voir Shahrukh Khan 5 fois par an dans des films moyens. En fait, il ne faut pas oublier l’aspect artistique. A titre d’exemple, l’acteur Tovino Thomas est ultra-productif. Pourtant, il ne fait jamais la même chose, et n'hésite pas à faire des apparitions spéciales qui aident l’histoire sans jamais tomber dans le fan service. Bref, on commence à avoir le même problème avec des réalisateurs aussi, qui enchaînent les projets sans saveur. Prenez une pause, ça peut vous faire du bien (et à nous aussi).




10. Que Bolly&Co arrive à réaliser ses projets !

Cette fois, ça nous concerne nous, Bolly&Co. Parce que depuis nos débuts, nous avons beaucoup évolué, et nous avons toujours en nous ce plaisir de vous partager notre passion pour le cinéma indien. Oui, il n’y a plus de magazine à proprement parler puisqu’après notre numéro de 2020 avec lequel nous avons fêté nos 10 ans, nous avions besoin de redéfinir nos envies. Faire en sorte que Bolly&Co reste avant tout un plaisir. Et 2023 a été une sacrée année, et tout ce que l’on souhaite, c’est que 2024 nous permette d’explorer de plus belles choses encore. Que notre aventure continue d’être aussi enrichissante, et que l’on soit à la hauteur de vos exigences aussi. Car sans vous, nous ne serions pas là, encore aujourd’hui. Alors on espère que Papa Noël va vous faire plaisir, à vous aussi. Que vos projets les plus fous voient le jour et qu’on soit encore à vos côtés à ce moment-là !

mots par
Elodie Hamidovic
« A grandi avec le cinéma indien, mais ses parents viennent des pays de l'est. Cherchez l'erreur. »
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