Critique : Dunki (★★★☆☆)
24 décembre 2023
2023 est une année exceptionnelle pour le King Khan. Non seulement, il était à l’affiche de deux énormes succès commerciaux avec Pathaan et Jawan, mais il collabore également pour la première fois avec un réalisateur génial : Rajkumar Hirani. Avec Dunki, on retrouve Shah Rukh Khan dans une comédie sociale qui aborde le sujet de l’immigration. Un projet qui intrigue, et qui peut avoir un impact très intéressant compte tenu de l’actualité, surtout en France !
Pour être honnête, je suis sortie du cinéma vraiment mitigée. Parmi les trois films de Shah Rukh Khan, Dunki est celui dans lequel je nourrissais le plus d'espoir. Forcément, je préfère les métrages plus actuels et authentiques aux films les films d’action bourrins. Cependant, Jawan et Pathaan ont été extrêmement efficaces, du pur divertissement. Dunki est bien plus inégal dans ce qu’il propose et par conséquent, je suis plutôt déçue.
Oui, la première partie du film est vraiment mignonne. L’histoire prend son temps pour nous donner le contexte de vie de ses personnages, développer les amitiés, les besoins et les rêves. Le tout en jouant sur d'énormes clichés ce qui peut, pour certains, être rebutant. Mais à l’approche de l'entracte, l’élément déclencheur qui incite tout le monde à se rendre à Londres illégalement, est extrêmement violent. Non, ce n’est pas adapté pour les enfants ou même pour les adolescents. Je n’ai pas envie de vous expliquer en détail pourquoi, mais faites-moi confiance. Certains passages durant la traversée de nos personnages sont même très difficiles à regarder.
Je me suis demandé si le réalisateur n’était pas du genre indécis sur faire une comédie entre potes, faire une romance, faire une tragédie et faire une satire sociale. Dans mes souvenirs, il était plutôt bon pour effectivement mélanger les éléments de comédie et de satire. Mais ici, c’est vraiment déséquilibré. De plus, il y a tellement de choses à dire que finalement, les scènes qui auraient pu vraiment marquer, ne sont abordées que de façon assez superficielle. Sur le Donkey Flight ou Dunki, cette technique illégale de traverser les frontières, on a que très peu d'éléments. Tout s'enchaîne très vite et pourtant, ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de vrai dans ce qui est raconté à l’écran. Je viens d’une famille d'immigrés. J’ai été touchée par certaines scènes qui peignent une réalité souvent omise par beaucoup. Malheureusement, c’est gâché par l'enchaînement trop rapide de genres dans le film, et parfois même, par la musique ! Par exemple, en quelques minutes, la narration passe d'une chanson romantique à de la cruauté pure et dure, puis revient sur de la romance. De quoi donner le tournis.
En fait, je me suis demandée pourquoi le film n’a pas démarré directement sur le début de ce voyage extrêmement dangereux que de nombreuses personnes décident d’entreprendre dans l’espoir d’améliorer leur vie. Pourquoi la nécessité de passer par là est abordée aussi légèrement. Il y a ceux qui veulent faire comme les autres, d’accord. Mais il y a surtout ceux qui n’ont pas d’autres options et je trouve que le film n’accentue jamais réellement sur ça. Qu’est-ce qui empêche Manu, Balli et Buggu de trouver de meilleures opportunités en Inde ? Et si ces trois-là idéalisent la situation, ce n’est jamais très clair.
J’étais plutôt mitigée au départ sur l'idée de leur couple à l'écran, mais Taapsee est tellement adorable dans ce film ! Oui, c'est un type de rôle qu'elle a déjà abordé et qu'elle maîtrise, mais cette fois, avec Shahrukh Khan, ça fonctionne très bien. Arriver à exister à ses côtés, et même parfois, à prendre plus de place, faut le faire ! Je suis vraiment contente pour elle, car son personnage est très chouette et aurait mérité plus de développement. Si durant la première partie, les cheveux de Shah Rukh Khan m’ont un peu déconcentré (Oui, c’est stupide, mais ça arrive), l’acteur se donne toujours à fond. On a dans Dunki du classique Shah Rukh Khan, ceci dit. Si dans Jawan, on pouvait sentir que le réalisateur était véritablement fan du King Khan, ici, on a plutôt l’impression que Rajkumar Hirani voulait utiliser ce qui a déjà fonctionné avec l'acteur ailleurs. Ainsi, on a parfois le sentiment d'un mix entre des personnages comme Aman dans Kal Ho Na Ho ou encore Samar dans Jab Tak Hai Jaan. Bref, il n’y a au final rien de bien nouveau à l’horizon et il n'y a probablement que les fans qui seront ravis.
Le reste de l’équipe est assez sympathique, mais plutôt limité dans ce qu’il peut proposer. Il n’y a que Vicky Kaushal pour réussir à vous briser le cœur en 20 minutes d’apparition spéciale, et à voler la vedette à chaque fois que la caméra est sur lui. Petite mention spéciale à Boman irani, qui continue d’avoir les pires looks de sa carrière dans les films de Rajkumar Hirani ! Finalement, aucun personnage n'a beaucoup de matière dans son écriture et c'est clairement dommage.
La réalisation jongle beaucoup trop entre les clichés de la comédie et la réalité des immigrés. Un entre-deux qui n'aide pas le propos du film, et ne donne pas de poids aux monologues de notre King Khan adoré, ni aux rares moments dénonciateurs de la société envers les étrangers. Tout n'est pas bon à jeter, mais l'ensemble reste plutôt moyen et prévisible. Il y a de vrais trous scénaristiques. Un peu comme la réaction de l’anglaise lorsqu’elle croise Hardy et ses amis. C’est surfait, pas forcément drôle et parfois même, malheureusement, gênant.
La vraie question est donc la suivante : Dunki est-il à la hauteur ?
Pour être honnête, je suis sortie du cinéma vraiment mitigée. Parmi les trois films de Shah Rukh Khan, Dunki est celui dans lequel je nourrissais le plus d'espoir. Forcément, je préfère les métrages plus actuels et authentiques aux films les films d’action bourrins. Cependant, Jawan et Pathaan ont été extrêmement efficaces, du pur divertissement. Dunki est bien plus inégal dans ce qu’il propose et par conséquent, je suis plutôt déçue.
Tout d’abord, à tous ceux qui disent que Dunki est un film familial, je vous arrête tout de suite.
Oui, la première partie du film est vraiment mignonne. L’histoire prend son temps pour nous donner le contexte de vie de ses personnages, développer les amitiés, les besoins et les rêves. Le tout en jouant sur d'énormes clichés ce qui peut, pour certains, être rebutant. Mais à l’approche de l'entracte, l’élément déclencheur qui incite tout le monde à se rendre à Londres illégalement, est extrêmement violent. Non, ce n’est pas adapté pour les enfants ou même pour les adolescents. Je n’ai pas envie de vous expliquer en détail pourquoi, mais faites-moi confiance. Certains passages durant la traversée de nos personnages sont même très difficiles à regarder.
Et c’est à ce moment-là que je me suis rendue compte qu’il y avait un gros problème sur la volonté du film.
Je me suis demandé si le réalisateur n’était pas du genre indécis sur faire une comédie entre potes, faire une romance, faire une tragédie et faire une satire sociale. Dans mes souvenirs, il était plutôt bon pour effectivement mélanger les éléments de comédie et de satire. Mais ici, c’est vraiment déséquilibré. De plus, il y a tellement de choses à dire que finalement, les scènes qui auraient pu vraiment marquer, ne sont abordées que de façon assez superficielle. Sur le Donkey Flight ou Dunki, cette technique illégale de traverser les frontières, on a que très peu d'éléments. Tout s'enchaîne très vite et pourtant, ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de vrai dans ce qui est raconté à l’écran. Je viens d’une famille d'immigrés. J’ai été touchée par certaines scènes qui peignent une réalité souvent omise par beaucoup. Malheureusement, c’est gâché par l'enchaînement trop rapide de genres dans le film, et parfois même, par la musique ! Par exemple, en quelques minutes, la narration passe d'une chanson romantique à de la cruauté pure et dure, puis revient sur de la romance. De quoi donner le tournis.
En fait, je me suis demandée pourquoi le film n’a pas démarré directement sur le début de ce voyage extrêmement dangereux que de nombreuses personnes décident d’entreprendre dans l’espoir d’améliorer leur vie. Pourquoi la nécessité de passer par là est abordée aussi légèrement. Il y a ceux qui veulent faire comme les autres, d’accord. Mais il y a surtout ceux qui n’ont pas d’autres options et je trouve que le film n’accentue jamais réellement sur ça. Qu’est-ce qui empêche Manu, Balli et Buggu de trouver de meilleures opportunités en Inde ? Et si ces trois-là idéalisent la situation, ce n’est jamais très clair.
Entre Shahrukh Khan et Taapsee Pannu, ça marche vraiment bien. A tel point qu’ils sauvent le film de son écriture bancale.
J’étais plutôt mitigée au départ sur l'idée de leur couple à l'écran, mais Taapsee est tellement adorable dans ce film ! Oui, c'est un type de rôle qu'elle a déjà abordé et qu'elle maîtrise, mais cette fois, avec Shahrukh Khan, ça fonctionne très bien. Arriver à exister à ses côtés, et même parfois, à prendre plus de place, faut le faire ! Je suis vraiment contente pour elle, car son personnage est très chouette et aurait mérité plus de développement. Si durant la première partie, les cheveux de Shah Rukh Khan m’ont un peu déconcentré (Oui, c’est stupide, mais ça arrive), l’acteur se donne toujours à fond. On a dans Dunki du classique Shah Rukh Khan, ceci dit. Si dans Jawan, on pouvait sentir que le réalisateur était véritablement fan du King Khan, ici, on a plutôt l’impression que Rajkumar Hirani voulait utiliser ce qui a déjà fonctionné avec l'acteur ailleurs. Ainsi, on a parfois le sentiment d'un mix entre des personnages comme Aman dans Kal Ho Na Ho ou encore Samar dans Jab Tak Hai Jaan. Bref, il n’y a au final rien de bien nouveau à l’horizon et il n'y a probablement que les fans qui seront ravis.
Le reste de l’équipe est assez sympathique, mais plutôt limité dans ce qu’il peut proposer. Il n’y a que Vicky Kaushal pour réussir à vous briser le cœur en 20 minutes d’apparition spéciale, et à voler la vedette à chaque fois que la caméra est sur lui. Petite mention spéciale à Boman irani, qui continue d’avoir les pires looks de sa carrière dans les films de Rajkumar Hirani ! Finalement, aucun personnage n'a beaucoup de matière dans son écriture et c'est clairement dommage.
Dunki avait un vrai potentiel, mais c’est au final une tentative ratée.
La réalisation jongle beaucoup trop entre les clichés de la comédie et la réalité des immigrés. Un entre-deux qui n'aide pas le propos du film, et ne donne pas de poids aux monologues de notre King Khan adoré, ni aux rares moments dénonciateurs de la société envers les étrangers. Tout n'est pas bon à jeter, mais l'ensemble reste plutôt moyen et prévisible. Il y a de vrais trous scénaristiques. Un peu comme la réaction de l’anglaise lorsqu’elle croise Hardy et ses amis. C’est surfait, pas forcément drôle et parfois même, malheureusement, gênant.
LA NOTE:2,5/5