Qui est Aamir Khan ?

mercredi 27 juillet 2022
aamir khan portrait
En effet, pour ceux qui découvrent le cinéma indien, il est parfois compliqué de s’y retrouver. Qui sont tous ces Khan à régner sur l’industrie hindi ? Sont-ils tous frères ou cousins ? Est-ce donc le seul patronyme garantissant le succès au box-office ?

Après vous avoir présenté l'inénarrable Shahrukh Khan, nous souhaitions revenir sur le parcours d’un autre acteur partageant son nom de famille, mais pas son histoire : Aamir Khan.

Qui est-il réellement ? Et en quoi sa contribution au cinéma hindi a permis à Bollywood d'évoluer à ce point ces 30 dernières années ?



Aamir Khan, origin story.

Mohammed Aamir Hussain Khan naît le 14 mars 1965 au sein d’une famille influente du cinéma. Son père, Tahir Hussain, est producteur et scénariste pour le grand écran. Son oncle, Nasir Hussain, a également joué un rôle important dans la construction du Bollywood populaire des années 1970. C’est dans ce contexte que le petit Mohammed fait ses débuts face caméra dans le film de son oncle, Yaadon Ki Baraat, alors qu’il a seulement 8 ans. L’année suivante, il apparaît dans Madhosh, où il incarne la version enfant du personnage de Mahendra Sandhu. Mais le succès n’est pas au rendez-vous pour son père Tahir, qui doit faire face à de multiples dettes qui font suite aux échecs de ses projets.

Après des expériences de réalisation, d’assistanat sur des tournages et de théâtre, la carrière de Mohammed, qui prendra son deuxième prénom Aamir pour la scène, prendra une nouvelle dimension. Il tourne effectivement pour Ketan Mehta en 1984 dans Holi, qui constitue sa première expérience à l’âge adulte. Le film fait un bide et malgré de bonnes critiques, ne permet pas à Aamir de percer. Il faudra alors attendre 1988 et le coup de pouce de son cousin Mansoor Khan, jeune réalisateur, pour le propulser. En effet, c’est cette année-là qu’il est le héros du drame romantique Qayamat Se Qayamat Tak, qui fera de lui une star. Son Filmfare Award du Meilleur Espoir en poche, il enchaîne l’année suivante avec le puissant Raakh, dirigé par son ami Amitabh Bhattacharya, pour lequel il sera sacré aux National Awards d’une mention spéciale du jury. La carrière du jeune Aamir Khan est ainsi lancée !

Aamir Khan, l’incarnation du jeune premier à Bollywood.

Les années 1990 seront particulièrement fastes pour le comédien. Sur la décennie, il sera nommé pour 9 Filmfare Awards, et en recevra un en 1996 pour le drame romantique Raja Hindustani. Ses plébiscites populaires comptent des films comme Dil (1990), Andaz Apna Apna (1994), Rangeela (1995) ou encore Ishq (1997). Il s’essaye à l’écriture de scénario avec Hum Hain Rahi Pyar Ke (1993), dont il est le héros et fait même le chanteur sur l’une des musiques iconiques de son film Ghulam (1998) : “Aati Kya Khandala”. Ce qui réussit alors à Aamir, c’est certes son indubitable magnétisme, mais c’est surtout son implication dans ses projets, avec à chaque fois davantage d’ambition.

Aamir Khan, Monsieur Perfectionniste.

En 2001, il s’investit dans un projet dans lequel personne ne croit : Lagaan. Il coproduit le métrage et accepte également d’en tenir le rôle principal. Il prend par ailleurs le risque de décliner plusieurs films pour se consacrer exclusivement à ce tournage. Au même moment, l’acteur vit une séparation compliquée avec sa femme Reena Dutta. Il s’implique corps et âme dans ce métrage à gros budget, quitte à mettre en péril son statut de superstar au profit de la concurrence. A cet instant, la carrière d’Aamir prend un virage radical : le comédien ne tournera plus qu’un film à la fois, et tant pis si cela doit lui prendre 3 ans ! Et lorsque Lagaan sort en salles, c’est un succès inespéré, à la fois populaire et critique. Le film vaudra à Aamir son second Filmfare Award du Meilleur Acteur et ira jusqu’aux Oscars, où il sera pressenti pour le trophée du Meilleur Film Etranger. Il prendra ensuite part à des films exigeants comme Mangal Pandey - The Rising (2005), Fanaa (2006), Rang De Basanti (2006) et Taare Zameen Par (2007), qu’il dirigera.

Aamir Khan, l’homme de tous les records.

En 2008, après avoir refusé le projet, il finit par accepter de tenir le rôle principal de Ghajini, remake hindi du film tamoul du même nom sorti en 2005. C’est l’acteur de l'œuvre originale Surya qui le convaincra d’accepter le métrage. Comme à son habitude, Aamir s’investit dans tous les aspects du film, réécrivant la scène finale et apportant de nombreuses suggestions au réalisateur, A.R. Murugadoss. Ghajini réalise des scores historiques au box-office, devenant au moment de sa sortie le plus grand succès populaire de Bollywood. Un an plus tard, il revient avec 3 Idiots, qui battra le record établi par Ghajini et restera pendant près de 4 ans le film le plus rentable de l’histoire. Ses films suivants Dhoom 3 (2013), PK (2014), Dangal (2016) et Secret Superstar (2017) continuent à rassembler en masse, faisant d’Aamir le roi du box-office. Dangal lui vaudra par ailleurs son troisième Filmfare Award du Meilleur Acteur, prouvant ainsi que rien ne l’arrête.

Aamir Khan, celui qui se remet en question.

En 2018, quand sort son ambitieux Thugs of Hindostan, le public ne répond pas présent. Les résultats du film ne sont pas catastrophiques, mais très éloignés des scores habituels de la star. Mais au lieu d'enchaîner avec d’autres projets comme l’auraient fait d’autres comédiens, Aamir Khan se saisit de ses réseaux sociaux pour présenter ses excuses à ses fans, jurant de travailler plus dur pour répondre à leurs attentes. L’exigence du comédien envers son public et envers lui-même le pousse donc à prendre une longue pause avant d’annoncer son projet suivant : Laal Singh Chaddha, qui constitue le remake de l’iconique Forrest Gump.

Comme une façon de boucler la boucle tant l’acteur, par son investissement et son style de jeu, a longtemps été qualifié par la presse de Tom Hanks indien, il reprend aujourd’hui son rôle le plus populaire, mais aussi le plus complexe.

Rendez-vous le 11 août prochain au cinéma pour découvrir Laal Singh Chaddha, avec Aamir Khan, Kareena Kapoor Khan et Naga Chaitanya.



mots par
Asmae Benmansour-Ammour
« Quand Nivin Pauly a dit mon prénom, je ne m'en souvenais même plus moi-même. »
lui écrire un petit mot ?