Critique : Laal Singh Chaddha (★★★★☆)

mardi 9 août 2022
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Le 2 août dernier, j’ai été conviée par le distributeur Paramount Pictures à la projection presse du dernier né d’un acteur que j’adore : Aamir Khan. Le film en question, c’est Laal Singh Chaddha.Et comment vous dire que j’attends ce film depuis TRÈS longtemps ? D’abord parce que, soyons clair, Aamir Khan a toujours été présenté par la presse comme le pendant indien de Tom Hanks, de par ses choix artistiques et son implication dans ses rôles. Aussi parce que, depuis que la star a annoncé avoir acquis les droits de Forrest Gump pour en produire le remake (en 2018, tout de même), le public est en apnée face à ce projet à la fois culotté et prometteur.

Car Forrest Gump est un chef d'œuvre unanime, dont j’ai toujours pensé qu’il ne fallait pas y toucher.



A mes yeux, impossible de reproduire la magie du film de Robert Zemeckis ! Puis je me souviens que l’on parle d’Aamir Khan, un de mes acteurs préférés, qui a par ailleurs la réputation d’être un perfectionniste. Extrêmement exigeant envers lui-même, le comédien s’est toujours appliqué à livrer des performances impeccables et à se mettre au service de projets sérieux et engagés. Si quelqu’un était en mesure de livrer une adaptation pertinente, c’était bien lui !

C’est alors ravie, la tête remplie de quatre années d’espérances et d’excitation, que j’arrive au Club de l’Etoile pour découvrir, un peu avant les autres, ce que donne Laal Singh Chaddha…

Il s’agit de la seconde réalisation d’Advait Chandan, qui a déjà collaboré avec Aamir sur son premier film Secret Superstar, sorti en 2017 (que je vous recommande chaudement et dont la critique est disponible juste ici). Pour ce projet, il est accompagné d’Atul Kulkarni, qui signe l’adaptation du scénario original.

Car en effet, Laal Singh Chaddha ne singe pas bêtement Forrest Gump.

Tout l’intérêt du remake réside dans le fait de l’inscrire dans le contexte de l’histoire indienne. Et à ce jeu, le métrage est quasiment irréprochable. L'œuvre arrive à trouver son propre rythme, sa propre identité et nous cueille surtout par son infinie tendresse. Impossible de ressortir d’un tel visionnage sans avoir le sourire aux lèvres…

Aamir Khan campe un Laal Singh Chaddha absolument émouvant. Comme à son habitude, il donne vie à ce personnage avec le panache et la générosité qu’on lui connaît. Pour ceux qui le découvriront avec ce film, il est certain que vous aurez envie d’aller fouiner dans le reste de son œuvre tant l’artiste tutoie régulièrement l’excellence ! Face à lui, Kareena Kapoor Khan est d’une sensibilité remarquable, loin des prestations cabotines de ses débuts. Son duo avec Aamir, qu’elle retrouve après leurs collaborations dans les succès 3 Idiots (2009) et Talaash (2012), fonctionne à merveille et nous fait croire sans difficulté à cette histoire d’amour pas comme les autres.

Le reste du casting est également convaincant, de l’acteur Naga Chaitanya (qui signe ici ses débuts à Bollywood) au comédien Manav Vij, en passant par la star de télévision Mona Singh. Tous se mettent au service de ce métrage ambitieux et sincère.

Mais l’une des plus belles originalités de Laal Singh Chaddha, c’est incontestablement sa musique.

L’album composé par Pritam est d’une douceur inouïe, collant parfaitement au récit du héros et à sa personnalité si attachante. Je vous conseille tout particulièrement d’ajouter à vos playlists les mélodies de “Main Ki Karaan”, “Kahani” et “Phir Na Aisi Raat Aayegi”, même si vous pouvez vous jeter sur toute la bande-son les yeux fermés tant elle est d’une pure beauté !

Si le film est très efficace, il apparaît cependant un peu facile, avec certains raccourcis assez improbables qui peuvent déranger. Aussi, si j'ai passé un très joli moment, ce n'est pas le film le plus abouti de la filmographie d'Aamir Khan, habitué aux grandes oeuvres qui bouleversent. Laal Singh Chaddha est attendrissant, généreux mais pas exempt de défauts.

En conclusion, Laal Singh Chaddha est un voyage à travers la grande histoire indienne par le prisme de son lumineux protagoniste.



Il faut vraiment que vous voyiez Laal Singh Chaddha, encore plus si vous aimez Forrest Gump. Car le film ne cherche jamais à piller son homologue américain. Il lui rend au contraire un bel hommage tout en trouvant sa propre voie, tout en parlant dans son propre langage. Alors allez-y, et préparez les mouchoirs !
LA NOTE: 4/5
mots par
Asmae Benmansour-Ammour
« Quand Nivin Pauly a dit mon prénom, je ne m'en souvenais même plus moi-même. »
lui écrire un petit mot ?