#31 - La musique indienne sur le toit du monde, Netflix et Karan Johar main dans la main, Sara Ali Khan en victime de gaslight ?

lundi 20 mars 2023
podcast bollywood namaste le cinema bollyandco episode 31


Namaskar, Vanakkam, Namaskaram, Sat Sri Akal, Nomoshkar, Namaste le cinéma !

Asmae Benmansour-Ammour : Nous sommes le lundi 20 mars 2023, et voici les actualités du grand et du petit écran indien, décryptées en exclusivité par Bolly&Co…

Salut Elodie, comment vas-tu ?

Elodie Hamidovic : Coucou Asmae ! Je vais très bien, je te remercie ! Et toi ?

Asmae Benmansour-Ammour : A merveille, et j’ai une grande nouvelle à t’annoncer !

Elodie Hamidovic : Ah bon ? Bah je t’écoute…

Asmae Benmansour-Ammour : Attention, c’est ouf ! Et avant que t’y penses, non, je suis pas enceinte ! Et ciel, arrêtez de me poser cette question, les gars, ça suffit !

Elodie Hamidovic : Promis, aucune pression, meuf, prends ton temps ! Et puis, on a déjà un bébé, toi et moi, et il s’appelle Bolly&Co !

Asmae Benmansour-Ammour : Exactement, et il me prend beaucoup de temps ! Plus sérieusement, la news qui me brûle les lèvres, c’est qu’en décembre prochain, je vais réaliser un rêve de très longue date : je pars en Inde !

Elodie Hamidovic : Ô mon Dieu, mais c’est trop bien ! C’est génial ! Tu vas avoir beaucoup de choses à nous raconter !

Asmae Benmansour-Ammour : Exactement ! D’autant que je vais plus précisément découvrir Mumbai, la capitale cinématographique de Bollywood ! Alors je me prépare psychologiquement à faire l’expérience du voyage de ma vie ! Je compte bien visiter les studios, voir plein de films et pourquoi pas assister à un petit concert ou deux au passage…

Elodie Hamidovic : Et franchement, tu as bien raison ! En tout cas, je suis ravie pour toi, mais tu as intérêt à m’inonder de photos durant ton séjour, sinon je te gronde à ton retour !

Asmae Benmansour-Ammour : Je m’y engage, Madame Hamidovic, promis !

Elodie Hamidovic : La transition est d’ailleurs toute trouvée pour mon sujet du jour, alors je me lance !

Asmae Benmansour-Ammour : La nation est toute ouïe, meuf !

Elodie Hamidovic : Attention, affirmation choc : on dirait bien que les chanteurs indiens ont le vent en poupe ! En effet, après la victoire dimanche dernier du titre télougou “Naatu Naatu” dans la catégorie de la Meilleure Chanson Originale aux Oscars, créant d’ailleurs l’évènement, on sent que le monde occidental s’intéresse de plus en plus à la musique desi.

Asmae Benmansour-Ammour : Justement Elodie, peux-tu expliquer à nos auditeurs ce que signifie le mot desi ? Elodie Hamidovic : Avec joie ! C’est un terme en langue hindi qui veut tout simplement dire que quelque chose vient ou est originaire d’Inde, du Pakistan ou du Bangladesh. Et ce mot a été investi par la communauté sud-asiatique, qui prône fièrement son ascendance desi. En France, l’association IAmDesi promeut la culture du sud de l’Asie, entre politique et cinéma. Le distributeur Desi Entertainment Paris est quant à lui l’un des acteurs majeurs du marché du film indien dans l’Hexagone. Bref, ce mot risque de revenir régulièrement dans vos écoutes et vos lectures autour de la culture indienne tant il porte une symbolique forte.

Asmae Benmansour-Ammour : Et c’est vrai que, maintenant que tu le dis, les artistes musicaux d’Inde et du Pakistan sont en pleine expansion. D’abord, il est bon de rappeler que la chanson pakistanaise “Pasoori” des artistes Shae Gill et Ali Sethi est devenue la musique la plus recherchée sur Google en 2022 et a battu de nombreux records de vues sur Youtube. Ce dernier fera d’ailleurs partie de la line-up du célèbre festival de Coachella en avril prochain, tout comme le chanteur punjabi Diljit Dosanjh.

Elodie Hamidovic : Et ça, c’est à l’international ! En France également, on a assisté à la mise en place de nombreux concerts de chanteurs indiens, avec Anirudh Ravichander qui s’est produit à l’Accor Arena en décembre dernier. Yuvan Shankar Raja prendra sa suite dans cette salle mythique le 2 avril prochain ou encore l’immense Ilayaraja, qui sera au Zenith de Paris le 2 juillet. Et désormais, on apprend que c’est Rahat Fateh Ali Khan qui fera un passage dans la capitale à l’occasion de son Just Qawwali Tour !

Asmae Benmansour-Ammour : Toutes les informations de billetterie seront disponibles dans la version retranscrite de cet épisode sur notre site et dans la description ci-après.

Elodie Hamidovic : Ce qui est particulièrement intéressant ici c’est que depuis quelques années et l’arrivée du BJP au gouvernement, les artistes pakistanais qui inondaient les charts indiens ont tout bonnement été remerciés. Ainsi, Rahat Fateh Ali Khan mais aussi ses collègues Atif Aslam, Ali Zafar ou encore Fawad Khan ont été bannis de Bollywood de façon totalement gratuite. C’est donc une belle revanche de voir certains d’entre eux exploser à échelle mondiale ! La question est donc la suivante : est-ce qu’on n’assisterait pas à l’avènement de la musique desi ?

Asmae Benmansour-Ammour : C’est fort possible, d’autant que la communauté desi, longtemps invisibilisée ou tournée en ridicule dans les médias traditionnels, est de plus en plus représentée, et de manière bien moins réductrice qu’avant.

Elodie Hamidovic : Justement, Rahat Fateh Ali Khan faisait tout récemment une apparition en chanson dans le dernier film de Shekhar Kapur, la comédie romantique britannique Et l’amour dans tout ça ?, avec Lily James, Shazad Latif, Emma Thompson et Shabana Azmi.

Asmae Benmansour-Ammour : D’autres producteurs et scénaristes comme Mindy Kaling ont eu à cœur d’amener une plus grande représentation de sud-asiatiques dans leurs projets, cette dernière avec ses séries Mes premières fois et The Sex Lives of College Girls. Marvel a également apporté sa pierre à l’édifice avec la série Miss Marvel dans laquelle l’héroïne, incarnée par Iman Velani, est d’origine pakistanaise.

Elodie Hamidovic : Enfin, notre desi girl Priyanka Chopra Jonas fait également en sorte que sa communauté soit valorisée et organise depuis deux ans un gala qui célèbre l’excellence des asiatiques du sud dans le monde, une semaine avant les Oscars. La comédienne y invite tout le gratin de Hollywood mais aussi tous les artistes indiens, pakistanais ou bangladais ayant marqué le cinéma.

Asmae Benmansour-Ammour : Bref, tout ça pour dire qu’on espère que toutes ces belles victoires pour cette culture qu’on aime tant ne seront que le début d’une longue série…

Et si le prochain projet à faire fureur dans le monde était sorti cette semaine ?

Elodie Hamidovic : Difficile à dire, je te laisse juger… Au cinéma en tout cas, découvrez cette semaine la comédie romantique Tu Jhoothi Main Makkaar, avec Ranbir Kapoor et Shraddha Kapoor dans les rôles principaux, grâce à Desi Entertainment Paris.

Asmae Benmansour-Ammour : La critique du métrage est d’ailleurs déjà disponible sur notre site !

Elodie Hamidovic : Le distributeur Night ED Films nous gâte également avec deux sorties : le film d’action kannada Kabzaa et surtout le mélodrame Mrs Chatterjee VS Norway, avec la queen Rani Mukerji.

Asmae Benmansour-Ammour : Je vais me caser une petite séance pour retrouver cette actrice phare sur grand écran, qui était d’ailleurs en couverture du tout premier numéro de notre magazine !

Elodie Hamidovic : En espérant qu’une séance toulousaine soit annoncée pour que je puisse suivre ton exemple ! Du côté de la SVOD, vous pouvez découvrir deux nouveautés : la série Rana Naidu, avec Rana Daggubati, sortie sur Netflix et la romcom Middle Class Love, avec Prit Kamani, sur ZEE5.

Asmae Benmansour-Ammour : Aww, Prit, le choupinet de Hum Chaar et Maska !

Elodie Hamidovic : Je sais, il est trognon… Mais la vraie bonne nouvelle n’est pas là. En effet, tout le catalogue de la bannière Dharma présent sur Netflix, avec certains grands classiques comme Kuch Kuch Hota Hai, Kal Ho Naa Ho ou La Famille Indienne, devait quitter la plateforme le 14 mars. Mais non seulement, tout est resté, mais trois films de la maison de production se sont ajoutés à la liste cette semaine : Student of The Year, Agneepath et Yeh Jawaani Hai Deewani, qu’on adore chez Bolly&Co ! Asmae Benmansour-Ammour : Ô que oui ! Foncez voir ce film si ce n’est pas déjà fait, c’est un joyau !

Elodie Hamidovic : Et moi qui l’ai revu il y a quelques jours, je vous confirme que ça fonctionne toujours aussi bien ! D’autant que ce genre de métrages, fins et fédérateurs, se font de plus en plus rares…

Asmae Benmansour-Ammour : Et ce n’est pas le projet de la semaine qui viendra te contredire, chère Elodie ! Effectivement, j’ai récemment découvert la bande-annonce de Gaslight, prochaine sortie de la plateforme Disney Plus Hotstar, avec Sara Ali Khan dans le rôle principal. Ce métrage signe d’ailleurs un petit retour pour la comédienne, qui n’avait rien fait depuis la sortie d’Atrangi Re en 2021, également sur cette plateforme.

Elodie Hamidovic : Et avant que vous ne posiez la question… Non, malheureusement, Disney Plus Hotstar n’est pas accessible en France, à moins que vous utilisiez un VPN…

Asmae Benmansour-Ammour : D’ailleurs, la bande-annonce est à mon sens assez mal foutue ! On nous en dit trop sur ce thriller horrifique qui porte manifestement sur une jeune fille handicapée qui cherche des réponses derrière la disparition de son père. Au casting, on retrouve le génial Vikrant Massey aux côtés de Chitrangada Singh, Rahul Dev et Akshay Oberoi.

Elodie Hamidovic : Pourtant, le titre est plutôt intriguant… On parle de plus en plus de gaslighting dans les médias, notamment en psychologie comportementale. Tu peux nous en dire plus ?

Asmae Benmansour-Ammour : Bien sûr ! Le gaslighting, c’est une forme d’abus mental qui se manifeste par une déformation de l’information par l’abuseur pour mieux manipuler la victime. Le terme provient d’ailleurs de la pièce de 1938 Gaslight et de son adaptation cinématographique Hantise, sortie en 1944 avec la formidable Ingrid Bergman dans le rôle principal.

Elodie Hamidovic : Je vois, comme par exemple lorsque vous allez exprimer une émotion forte, une déception ou une angoisse et qu’on va vous répondre : “tu te fais des films, t’es folle, ma pauvre !”.

Asmae Benmansour-Ammour : C’est ça ! En somme, dès lors que le manipulateur voit son pouvoir remis en cause par la capacité de sa victime à verbaliser son mal-être, il retourne la situation en lui signifiant que le problème vient d’elle. Mais le film de Sara Ali Khan parlera-t-il vraiment de cela ? Ce serait justement intéressant de voir comment ce qu’on appelle également le détournement cognitif peut être illustré dans un cinéma indien qui a longtemps fait taire ses personnages féminins.

Elodie Hamidovic : Tu as d’ailleurs rédigé un article très intéressant sur la place de la femme et sur le complexe du sauveur au cinéma, que vous pouvez découvrir dès à présent sur notre site !



Elodie Hamidovic : Et c’est tout pour aujourd’hui, merci de nous avoir écouté !

Asmae Benmansour-Ammour : C’est sur la mélodie de “Ghar Nahi Jaana” du film Gumraah que l’on se quitte. L’occasion pour moi de vous rappeler que ce métrage avec Aditya Roy Kapur et Mrunal Thakur dans les rôles principaux sortira en Inde le 7 avril prochain.



Elodie Hamidovic : Un grand merci à toutes et à tous, c’était Namaste le cinéma.

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Elodie Hamidovic : Vous pouvez nous contacter par mail sur bollyandcomagazine@gmail.com ou sur www.bollyandco.fr…

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Elodie Hamidovic : Nous vous souhaitons une belle semaine…

Asmae Benmansour-Ammour : Et à lundi prochain dans…

Namaste, le cinéma !

Crédits :



Hosts : Elodie Hamidovic & Asmae Benmansour-Ammour
Texte : Elodie Hamidovic & Asmae Benmansour-Ammour
Retranscription : Asmae Benmansour-Ammour
Design : Elodie Hamidovic
Montage et mixage son : Elodie Hamidovic