#104 – Dhanush a ressuscité, Fawad Khan est boycotté, Janhvi Kapoor insiste lourdement…
12 septembre 2025

Elodie Hamidovic : Salut Asmae, comment vas-tu ?
Asmae Benmansour-Ammour : Écoute, nous enregistrons cet épisode ce mercredi et j'ai passé ma journée à crier « Macron Démission »… Alors on va dire que ça va !
Elodie Hamidovic : Asmae, notre militante préférée, est avec nous ce soir !
Asmae Benmansour-Ammour : Merci, public ! Et toi, Elodie ? Ça roule ?
Elodie Hamidovic : Oui, plutôt ! Même si je n'ai pas les aptitudes techniques pour rouler, pas même en voiture ! J'avais envie d'ouvrir ce nouvel épisode de notre podcast sur un sujet qui a fait du bruit en Inde mais aussi partout dans le monde…
Asmae Benmansour-Ammour : Oh… Je t'écoute !
Elodie Hamidovic : Un article du Figaro sorti il y a quelques jours revient sur la polémique qui a enflammé le tout Bollywood cet été : la ressortie en salles du métrage Raanjhanaa.
Asmae Benmansour-Ammour : Les films indiens considérés comme culte ont effectivement eu tendance à ressortir en salles ces deux dernières années, comme une tentative désespérée pour Bollywood de capitaliser sur la nostalgie, à défaut de livrer des idées nouvelles !
Elodie Hamidovic : Ca, c'est dit ! Mais le cas de Raanjhanaa est particulier. Car les fans qui sont allés voir le film cet été en ont découvert une nouvelle version.
Asmae Benmansour-Ammour : Ah bon ?
Elodie Hamidovic : Oui ! Cette romance de 2013, réalisée par Aanand L. Rai avec Dhanush et Sonam Kapoor dans les rôles principaux, avait notamment marqué les esprits pour sa fin tragique.
Asmae Benmansour-Ammour : Bon, on peut vous spoiler, c'est sorti il y a 12 ans !
Elodie Hamidovic : Sauf que le Raanjhanaa version 2025 voit son héros survivre !
Asmae Benmansour-Ammour : Aanand L. Rai a tourné de nouvelles scènes ? Proposé une director's cut ?
Elodie Hamidovic : Pas du tout ! Il n'était même pas au courant et n'a évidemment pas donné son accord pour cette fin alternative… remodelée par l'intelligence artificielle ! Une décision portée fièrement par la société de production Eros, qui détient les droits du film et qui affirme en être l'auteur, invoquant une loi indienne sur la propriété intellectuelle.
Asmae Benmansour-Ammour : Mais c'est outrageant !
Elodie Hamidovic : En effet ! Aanand L. Rai n'a pas manqué de marquer son vif désaccord face à cette décision, affirmant, je cite, que « l'IA doit être mise au service de la créativité, mais ne doit pas changer le passé. » Dhanush, l'acteur principal du film, le soutient et déplore que « cette fin ait vidé le film de son âme ».
Asmae Benmansour-Ammour : Coup de pub ou coup du sort, cette affaire a éclaté quelques jours seulement avant l'annonce de la première production cinématographique indienne entièrement constituée par l'IA : Chiranjeevi Hanuman, qui s'annonce comme un récit épique et religieux.
Elodie Hamidovic : Dans le milieu, si la situation très particulière de Raanjhanaa a vu les gens du métier se rallier à la cause de son metteur en scène, la question plus large de l'IA dans les œuvres filmiques divise davantage. Vikramaditya Motwane s'inquiète que l'intelligence artificielle vienne se substituer aux artistes et aux auteurs. De son côté, Shakun Batra souhaite que l'IA reste un outil d'amélioration mais pas de substitution. Enfin, Shekhar Kapur la voit comme une opportunité pour donner accès à tous, même les plus modestes, à l'exercice de la mise en scène. Une discipline qu'il souhaite encadrer dans sa future école des métiers du cinéma, qu'il compte ouvrir avec nul autre que A.R. Rahman.
Asmae Benmansour-Ammour : La question de l'IA s'est également posée l'année dernière lorsque le film tamoul Vettaiyan, avec Rajinikanth et Amitabh Bachchan au casting, est sorti. Pour la version tamoule, l'équipe a eu recours à l'IA pour assurer le doublage de Big B, reproduisant de façon assez troublante son timbre si caractéristique. Si certains ont salué la prouesse technique, d'autres se sont insurgés pour défendre les artistes de doublage, qui risquaient de se voir dépouillé d'opportunités au profit de l'intelligence artificielle.
Elodie Hamidovic : En conséquence, l'IA génère de nombreuses interrogations, qu'elles soient de nature éthique, artistique ou même purement et simplement sur la propriété des œuvres.
Asmae Benmansour-Ammour : Sur ce, faisons le point ensemble sur les sorties de la semaine !
Elodie Hamidovic : Avec plaisir ! Commençons par une nouvelle qui, personnellement, m'enchante ! La romance Aabeer Gulaal, purement et simplement censurée en Inde parce que, ohlala, y'a un pakistanais dedans, nous fera le bonheur d'une sortie française dès le 12 septembre avec Friday Entertainment ! Avec l'exquis Fawad Khan et l'intéressante Vaani Kapoor à son casting, le métrage portera sur une jeune femme qui tombe sous le charme d'un énigmatique restaurateur…
Asmae Benmansour-Ammour : Fawad peut jouer un restaurateur, un prof d'EPS ou une chaise longue, je fonce !
Elodie Hamidovic : Le métrage fantastique en langue télougou Mirai, avec Teja – je joue comme un pied – Sajja dans le rôle principal, sortira également en France ce vendredi avec Friday Entertainment.
Asmae Benmansour-Ammour : Ciel, son précédent film, HanuMan, m’a tellement trauma ! Elodie Hamidovic : On est deux ! Le blockbuster tamoul Madhaarasi entame quant à lui sa deuxième semaine d'exploitation, et a fait l'objet de très bons retours.
Asmae Benmansour-Ammour : On ne peut hélas pas en dire autant de Baaghi 4, qui s'accroche aux salles obscures comme une moule à son rocher pour une seconde salve de projections… Pour les plus masochistes d'entre vous ou si, tout simplement, vous n'avez plus goût à la vie… C'est parfait !
Elodie Hamidovic : Notre critique traumatique du film est d’ailleurs disponible en ligne.
Asmae Benmansour-Ammour : Parce qu'on vous respecte, on vous conseille plutôt d’aller voir Lokah : Chapter 1 – Chandra, au cinéma pour la troisième semaine consécutive grâce à EpicXperience.
Elodie Hamidovic : Et là, notre avis dithyrambique, déjà en ligne sur bollyandco.fr, devrait vous motiver !
Asmae Benmansour-Ammour : La romcom Param Sundari, qui a autant de saveur qu'un purée-poisson pané, est toujours proposée au cinéma pour ceux qui veulent baver sur Sidharth Malhotra.
Elodie Hamidovic : On ne vous juge pas, hein… On comprend pas, mais on ne vous juge pas.
Asmae Benmansour-Ammour : Ouais, voilà… La critique du film est aussi en ligne sur notre site !
Elodie Hamidovic : Enfin, Rajinikanth vient nous rappeler qu'en Inde, c'est lui qui commande et s'impose pour sa cinquième semaine en salles avec Coolie, de Lokesh Kanagaraj.
Asmae, quel projet à venir vas-tu nous présenter aujourd'hui ? Asmae Benmansour-Ammour : D'un phénomène, que dis-je, une infection vénérienne qui semble contaminer Bollywood… La Janhvite aiguë !
Elodie Hamidovic : Hein ?!
Asmae Benmansour-Ammour : Ok, c'était nul, passons… Après nous avoir peu convaincu dans Param Sundari, l'actrice Janhvi Kapoor ne lâche pas l'affaire et revient cette rentrée au cinéma dans Sunny Sanskari Ki Tulsi Kumari, une énième comédie romantique produite par tonton Karan Johar. Elle y retrouve Varun Dhawan, auquel elle avait donné la réplique il y a deux ans dans l'effroyable Bawaal. Varun qui, de son côté, semble avoir coincé le bouton replay puisqu'il joue encore le même personnage que dans ses derniers films, entre JugJugg Jeeyo et Coolie N°1… Bref, Varun, je t'aimais bien mais là, je suis fatiguée ! Le teaser du film, sorti il y a quelques semaines déjà, n'augure vraiment rien de bon !
Elodie Hamidovic : Ah bon ? De quoi parlera ce chef d’œuvre en perspective ?
Asmae Benmansour-Ammour : D'une vengeance… Celle de deux ex éconduits campés par Varun et Janhvi. Pour leur donner la réplique, on retrouve deux comédiens que j'aime beaucoup, mais qui risquent ici d'être cruellement sous-employés : Sanya Malhotra et Rohit Saraf. A la réalisation, on retrouve l'inconstant Shashank Khaitan, qui a su nous séduire avec des jolis films comme Humpty Sharma Ki Dulhania ou encore Dhadak.
Elodie Hamidovic : Mais qui a également chié dans la colle avec son dernier né, Govinda Naam Mera !
Asmae Benmansour-Ammour : Bref, je profite de l'occasion pour lancer plusieurs messages à l'univers ! Pourquoi donner autant de gaz à Janhvi qui, au summum de sa forme, arrive seulement à être mignonne mais pas exceptionnelle ? Pourquoi condamner Varun à des rôles de clowns/pervers narcissiques alors qu'il a justement prouvé qu'il savait porter des rôles dramatiques ? Et enfin, pourquoi continuer à mettre autant de thunes dans des histoires téléphonées qui vont très probablement faire un four au box-office ?
Elodie Hamidovic : Parce que tonton Karan adore l'entre-soi, voyons ! Et quand est-ce qu'on pourra découvrir la proposition de ce génie ?
Asmae Benmansour-Ammour : Après avoir vu sa sortie repoussée par deux fois, Sunny Sanskari Ki Tulsi Kumari sortira en Inde le 2 octobre prochain.
Elodie Hamidovic : Et c'est tout pour aujourd'hui, merci de nous avoir écouté !
Asmae Benmansour-Ammour : C'est sur la mélodie de « Gulabi Saawariya » du film Ek Chatur Naak que l'on se quitte. L'occasion pour moi de vous rappeler que cette comédie noire nous contraindra à déplorer l'absence abyssale de talent de Divya Khosla Kumar qui, décidément, n'a pas encore compris qu'elle n'était pas faite pour le cinéma !
Elodie Hamidovic : Neil Nitin Mukesh est tombé bien bas, miskine…
Asmae Benmansour-Ammour : Misère !
Crédits :
Hosts : Elodie Hamidovic & Asmae Benmansour-Ammour
Texte : Elodie Hamidovic & Asmae Benmansour-Ammour
Retranscription : Asmae Benmansour-Ammour
Design : Elodie Hamidovic
Montage et mixage son : Elodie Hamidovic
